|𝟹| 𝙷𝙴𝙻𝙿.

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12 Mai, 2018

Missouri, St-Louis, 20h39

~Spencer Reid~

Je sirotais lentement mon soda tout en relisant pour la septième fois le dossier médical d'Abigaël Marshall. Pourtant, rien qui pourrait traduire des traces de violences conjugales n'étaient inscrits, même pas la trace d'un petit hématome. J'en était persuadé, Emerson l'a frappait, elle ne me l'a pas dit explicitement mais ses yeux... avaient parlé à sa place. Je voulais les écouter, les croire et les aider.

— Tout va bien beau gosse ? Pourquoi tu es tout seul dans ton coin ? s'exclame Morgan dans l'entrebâillement de la porte.

Je posais la boisson et soufflais avant de desserrer ma cravate.

— J'avais besoin d'être au calme.

— Et bien sûr, cela n'a aucun lien avec la petite confrontation avec Prentiss ? JJ m'en a touché deux mots.

Prentiss.

Je ne savais pas pourquoi elle prenait Abby pour cible mais je jurais de ne pas la laisser faire.

— Elle l'accuse sans preuve et elle est prête à la condamner sous prétexte qu'elle restait avec son petit-ami violent, avoué-je en contractant la mâchoire. C'est complètement injuste.

Morgan entrait dans la pièce et s'installa à mes côtés.

— Je comprends, Prentiss a tiré des conclusions hâtives. Mais ce n'est pas parce qu'elle accuse Abigaël qu'elle a tort. Abigaël peut être lié au meurtre d'Emerson, et si c'est le cas Reid, je veux être certain que tu puisses être objectif et impartial.

— C'est Hotch qui t'envoie ? demandé-je suspicieux. Mais pour te répondre, si Abigaël Marshall se retrouve liée à quoi que ce soit, je ferai mon travail Derek.

Ce dernier hocha la tête et me vola ma pomme dans laquelle il croqua sans vergogne. Je soufflais et secouais la tête, épuisé de son comportement d'enfant.

— Comment elle est Abigaël ? Elle est jeune non ? Et jolie ?

Ses remarques me piquaient au vif, pourquoi diable s'intéressait-il à elle sous cet aspect-là ?

— Pourquoi veux-tu savoir cela ?

— Parce que j'aimerais savoir si je vais rencontrer ma future belle-sœur ! avoue mon collègue en refoulant un petit rire moqueur.

Pourtant rien ne s'y prêtait.

Elle venait de perdre son petit-ami, qui l'a battait. Le traumatisme et la peur étaient sans doute les nouvelles habitudes de son quotidien sombre et triste. Dans ce genre de moment, la solitude était notre meilleur ami, parce que personne ne pouvait ressentir cette culpabilité qui nous bouffait alors qu'on ne devrait même pas la ressentir. J'étais certain, qu'Abigaël culpabilisait de la mort de son petit-ami. Ses pensées devaient être remplis de -et si- et de -peut-être que-. Il n'y avait rien de plus destructeur et de toxique et pourtant, c'était une réaction humaine et rationnelle.

— Elle est brisée, éteinte et vide. C'est une femme qui a subi la violence et les insultes pendant des mois et des mois. Quoi que tu aies en tête, ça ne marchera pas, elle ne laissera jamais un autre homme l'approcher et je ne ferais jamais rien qui pourrait l'entraver. Mon but premier est qu'elle soit en sécurité, tonné-je en fixant le papier noirci par l'encre.

— D'accord, d'accord je comprends ! Mais ne te perds pas pour la sauver Reid.

Me perdre...

Je n'osais répondre, parce que je m'étais déjà perdu et je doutais qu'un jour une lumière viendra s'éclairer pour me montrer le chemin.

Our Broken Souls [ESPRIT CRIMINEL] en pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant