Our Broken Souls [ESPRIT CRIMINEL] en pause

|𝟼| 𝙷𝙾𝙿𝙴.

✭✭✭

13 mai, 2018

Missouri, St-Louis, 13h00

~Abby Marshall~

Appuyée contre le lavabo des toilettes de cette petite brasserie, je tentais de prendre de grandes inspirations pour calmer mon cœur qui voulait sortir de ma poitrine. Je me sentais sale, démunie et idiote. Mon ex-copain violent était mort depuis quelques jours et... je pensais déjà à un autre homme. J'étais pathétique et... une sacré garce.

Une larme de rage dévalait le long de ma joue et je fixais mon reflet dans le miroir. Mes yeux étaient rouges et gonflés mais surtout... vides de vie et d'espoir. Finalement, peut-être que je méritais tout ce qu'il m'arrivait...

Stop.

Je secouais vivement la tête, je ne pouvais pas penser comme ça, j'avais un bébé qui m'attendait et je ferais tout pour lui. Alors je devais me reprendre en main pour essayer de m'en sortir, pour essayer de reprendre espoir d'une vie heureuse. Pour mon fils. Pour mon bébé. Je sortais des toilettes et rejoignais la table en extérieur. Je mourrais de chaud sous cette robe-pull mais elle était pratique pour cacher mon corps trop maigre.

— Désolée pour l'attente ! déclaré-je en m'installant devant le docteur Reid.

Il me souriait avant de poser le bout de papier que je lui avais confié.

— Il n'y a aucun mal, comment vous... sentez-vous ?

Bien évidemment qu'il faisait référence à mon appel. Le fameux appel qui m'avait sauvé la vie. Je baissais la tête, bouffée par la honte et me raclais la gorge.

— Oui, je... suis désolée pour-

— Il n'y aucun souci, répète Spencer. Mais, comment allez-vous, réellement ?

Prise de court, j'ai failli m'étouffer avec mon verre d'eau. Je me reprenais rapidement et évitais son regard à tout prix, parce qu'il savait que je mentais, parce que c'était son travail.

— Je...

Ma voix se bloquait au fond de ma gorge et je plantais mon regard dans le sien. Il était compréhensif et doux... et je m'en voulais d'être là, de lui faire perdre son temps. J'aurais dû lui envoyer ce morceau de papier par courriel, je ne faisais que le retarder dans son travail.

— Il y a des hauts et... des bas. Je suis désolée de vous faire perdre votre temps qui est si précieux. Je... c'est idiot.

— Non ! s'exclame-t-il en se redressant. Il n'y a aucun souci, je suis là pour vous aider. Ecoutez... Mon travail est d'aider les personnes, alors il est normal de vous aider. Ça me tient à cœur, c'est... mon travail.

C'est son travail. Bien sûr, qu'est-ce que cela pourrait être d'autres.

— C'est une forme de pitié ? demandé-je, blessée.

Sa bouche s'ouvrit, comme s'il venait de s'apercevoir de ses erreurs ? Je n'en savais rien et honnêtement je ne voulais pas le savoir.

— No-non ! Bien sûr que non, ce n'est pas ce que je voulais dire. C'est... je m'inquiète pour vous-