Chapitre 17

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Pdv Emmanuel

- T'es qu'un connard, Emmanuel !

Nolwenn rentra en trombe dans mon appartement, criant et m'insultant de tous les noms possibles.

- Que- tu fous quoi ici, putain !

Je criai aussi, épuisé de devoir la confronter. Et puis, comment avait-elle eu mon adresse ?

- Si je suis là, c'est de ta faute ! Ne pense pas que je fais ça pour le plaisir, dit-elle d'un ton méprisant. Nous avions un marché et tu n'as pas su le respecter, tu connaissais les risques.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, j'ai respecté le contrat.

La peur m'envahissait malgré moi ; Nolwenn savait se montrer menaçante.

Elle se rapprocha un peu plus, pointant un doigt accusateur vers moi.

- Arrête de mentir, j'ai vu Gabriel aller chez Jordan ce soir, comme par hasard une heure à peine après que tu sois allé le voir. Dis-moi la vérité.

- Ce n'est qu'une coïncidence, je te jure ! Je... il avait déjà l'intention d'y aller depuis plusieurs jours, je ne pensais pas qu'il irait vraiment...

Je savais qu'elle ne me croirait pas, mais, à ma grande surprise, elle s'apaisa un peu.

- Et bien sûr tu t'es bien gardé de me le dire... Il est hors de question que tous mes efforts soient vains. À l'heure actuelle, ils se sont peut-être déjà tout expliqué.

Je ne répondis pas, ne sachant pas quoi dire.

- Tu sais, Emmanuel... Condamner ta relation avec Gabriel en lui disant la vérité était courageux de ta part, chuchota-t-elle en s'approchant de moi et en m'attrapant d'un coup par le col. Mais tu es aussi un peu suicidaire, n'oublie pas que je peux appeler à tout moment tes petits copains de Belgique. Et tout pourrait se finir plus vite que tu ne le penses.

Ses mains tiraient de plus en plus sur mon col, me coupant la respiration. Je la regardais, incrédule. Je savais de quoi elle était capable. Jamais elle ne se salirait les mains, mais appeler les fantômes de mon passé pour m'éliminer, ça, elle pourrait le faire. Mais je ne voulais plus avoir peur. J'avais trop merdé, et maintenant, je devais me battre, pour Gabriel. Je ne le récupérerais jamais, mais je devais toujours me racheter, et si cela voulait dire me battre corps et âme contre Nolwenn pour qu'il soit heureux, je le ferais.

Je me dégageai violemment de son étreinte, la poussant en arrière.

- Fais ce que tu veux, Nolwenn, je m'en fous, dis-je d'un ton assuré, bien qu'au fond, je n'étais pas sûr d'avoir le contrôle de la situation.

Elle laissa s'échapper un rire en m'écoutant, me laissant perplexe.

- Je vois, je vois. Rebelle-toi si ça t'amuse, Emmanuel. Mais n'oublie pas, je connais tes points faibles, et si mourir n'en fait pas partie, il pourrait bien arriver quelque chose de fâcheux à ton cher Gabriel.

Son sourire diabolique me fit frissonner ; il était hors de question qu'elle s'en prenne à Gabriel maintenant. Alors qu'elle refermait la porte de chez moi, me laissant seul dans l'appartement, je pris la décision de la suivre. Je ne devrais peut-être pas, mais j'avais un mauvais pressentiment.

Je quittai donc mon appartement en toute discrétion peu après. Le vent froid de la nuit me rappela à l'ordre. Nolwenn était déjà loin, mais je pouvais encore l'apercevoir. Je la suivis donc de loin, jusqu'à arriver près d'un bâtiment tout à fait normal. Peut-être qu'elle rentrait juste chez elle après tout. J'allais faire demi-tour lorsque, tout à coup, je vis la voiture de Gabriel garée non loin. Ce n'était pas chez Nolwenn, mais chez Jordan. J'en étais sûr et certain.

A Fleur De Toi /// ATTALxBARDELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant