Dalia

Marché conclu

« Soyez le changement que vous aimerez voir dans le monde »
~ Mahatma Gandhi ~

                                     Rouge

APPARTEMENT
TOLÈDE, ESPAGNE
19:35

Mon prénom sous ses lèvres résonne comme le gong de la mort.

Cette pression froide et métallique, excroissance de la mort, qui prend d'assaut ma nuque.

Sa voix grave et dangereuse qui menace mes sens.

Mes mains tremblotent mais la concentration demeure.

Mon regard se baisse sur ce vide qui signerait ma fin.

Ma paix.

La dernière page de mon histoire qui se déchirerait emportée par la puissance de ma chute.

- Passons aux choses sérieuses... Tu veux bien ?

Ce consentement résonne comme une menace.

La menace de mon libre arbitre disparu entre ses griffes.

La menace de ce sentiment qui me prendra au tripe.

Mon estomac qui se retourne sur lui même.

Et j'imagine...

Mon cri perçant, déchirant la nuit.

Mes yeux embuer de larmes lorsqu'ils verront celui qui les a mener à leur perte.

Alors j'imagine mon corps s'échouer lamentablement sur le sol.

J'imagine son regard froid et calculateur qui observe les derniers soubresaut nerveux de mon corps.

- Où est Ivan Vasiliev ? Articula-t-il, menaçant.

Alors c'est ça.

C'est enfin eux.

Mais cette voix familière.

Mon courage me revient.

Doucement mon corps se détourne du vide. Je m'éloigne enfin de cette fin toute proche. Je décale mon corps et se dévoile devant moi une silhouette familière.

Se dévoile devant moi de douces boucles ébènes. Deux yeux en amande qui entoure deux billes noires. Se dévoile alors le regard menaçant et sombre soutenu par ce canon en métal, prêt à m'enlever la vie. Se dessine devant moi, un nez fin et droit et une bouche pleine et rose. La lueur des derniers rayons de soleil me laisse apercevoir sa peau bronzée.

- Bonsoir, Joseph.

Il ricane légèrement et mes yeux scrutent chaque mouvement de son corps. Un sourire taquin voile sa bouche pleine accompagnant le mien. Un jeu de regard se met en scène sous la noirceur de la nuit.

Sous cette poussière d'étoiles, on se redécouvre sous un aspect bien plus menaçant.

Ce n'est plus un soir de mariage, heureux, chaleureux.

Mais bien un soir fatidique qui signe une nouvelle étape de ma vengeance.

- Bien, maintenant que les identités sont révélées. On peut parler de ce qui m'intéresse ?, me menaça-t-il.