La maison conjuguale

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Massiré et Fatoumata trouvèrent un moment de répit à l'écart de la foule.

Ils s'assirent sur un banc de bois, légèrement dissimulé derrière une haie de fleurs d'hibiscus, là où la lumière tamisée des lanternes accrochées aux branches des baobabs créait une ambiance presque irréelle. Le parfum délicat des fleurs mêlé à la brise nocturne apportait une douceur bienvenue après l'effervescence des festivités. Main dans la main, ils observaient la scène de la fête qui se déroulait devant eux, chacun perdu dans ses pensées. La lueur dans les yeux de Fatoumata, reflet des lanternes scintillantes, trahissait une émotion complexe, faite d'espoir, d'appréhension et d'un soupçon de peur.

Massiré tourna légèrement la tête vers elle, cherchant à capter son regard. Il sentit une légère pression dans sa paume, comme si Fatoumata s'accrochait à lui pour se rassurer. Pourtant, il savait que l'étreinte de ses doigts n'était pas seulement due à l'amour, mais peut-être aussi à une tentative désespérée de retenir quelque chose d'insaisissable.

-Massiré (doucement) : "Tout va bien, Fatoumata? Tu sembles ailleurs..."

Fatoumata détourna le regard de la scène et planta ses yeux dans ceux de son mari. Il y avait tant de choses qu'elle voulait dire, tant de questions qui brûlaient ses lèvres, mais les mots semblaient refusés de sortir. Elle se contenta d'un faible sourire, une tentative maladroite de cacher son trouble.

-Fatoumata (hésitante) : "Je... je pense juste à tout ce qui nous attend. À cette nouvelle vie qui commence. C'est... c'est tellement de choses d'un coup."

Massiré hocha la tête, compréhensif, mais une ombre traversa son visage. Lui aussi portait un fardeau, un secret qui alourdissait ses pensées, mais ce n'était ni le lieu ni le moment d'en parler. Pas encore.

-Massiré (avec un sourire rassurant) : "Ne t'inquiète pas, ma douce. Nous affronterons tout cela ensemble. Un jour à la fois."

Alors que la nuit avançait, les festivités continuaient de plus belle.

Les tambours battaient un rythme effréné, emportant les invités dans une danse enivrante. Les rires fusaient de toutes parts, et les conversations animées faisaient écho à travers la cour. Des histoires d'antan étaient partagées, des légendes transmises de génération en génération, et des souvenirs se mêlaient aux promesses pour l'avenir.

Dans un coin de la grande cour, un groupe de vieilles femmes discutait en langue sérère, leurs paroles teintées de sagesse et d'expériences de vie. L'une d'entre elles, une matriarche respectée, s'adressa à ses compagnes.

-"Ce mariage est un bel exemple d'union entre deux familles nobles. Mais nous savons toutes que chaque mariage a son lot d'épreuves. La cohabitation n'est jamais facile."
- "Elle est forte Astou, mais une deuxième femme sous le même toit, c'est une autre histoire."

Les murmures continuaient, révélant les inquiétudes sous-jacentes de la communauté. Elles savaient que la beauté des cérémonies ne pouvait pas masquer les défis à venir. Pourtant, l'espoir restait, aussi fragile qu'un fil tendu entre deux rives incertaines.

Plus tard dans la soirée, un moment plus intime fut organisé pour les mariés et leurs familles proches.

Ils s'assirent en cercle sous l'arbre sacré, un baobab centenaire qui avait vu d'innombrables unions se former sous ses branches protectrices. La chaleur de la journée avait laissé place à une fraîcheur apaisante, et les étoiles semblaient veiller silencieusement sur les nouveaux mariés. C'est alors qu'Adama, la mère de Fatoumata, prit la parole, sa voix douce mais ferme résonnant avec gravité.

NIAREL : Les manigances mortelles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant