Le journal intime de ma voisine - Partie 3 - Avoir 15 ans

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Je me regarde une toute dernière fois. Mon choix de tenue s'est arrêté sur un jeans slim bleu très foncé, un tee-shirt Levi's très discret et ma veste en jeans noir... Décontracté et passe partout.

Je passe pour la millième fois mes mains dans mes cheveux, en les laissant détachées cela fera plus, décontracté encore, ... Je râle doucement, néanmoins, en sentant comme je suis incertaine de mon allure et une nouvelle fois stressée. Notre dernière soirée s'est relativement bien passée et puis nous nous sommes quittées en ayant le sourire, donc je ne comprends toujours pas pourquoi je ne suis pas encore totalement à l'aise.

A l'entente de la sonnette d'entrée, je mentionne haut et fort — Madi va ouvrir s'il te plait, ça doit être Emilie.

Le vacarme dans les escaliers, me fait comprendre qu'elle m'a très bien entendu, épuisée de lui rappeler et de crier, je marmonne pour moi-même

— Doucement les escaliers, nom de Dieu...

J'abaisse mes paupières pour prendre un dernier souffle, me regarde à nouveau puis toujours en me parlant à moi-même — Allez courage !

Je sors de ma chambre et me dirige vers l'escalier afin de descendre, c'est en entendant un blabla interminable de ma fille, que je commence à me demander si c'est Emilie qui vient d'entrer dans la maison. Ma fille est très rarement bavarde à ce point, donc l'entendre parler autant m'indique très nettement que c'est un membre de la famille. Du moins quelqu'un avec qui Madi n'est pas timide car clairement, elle n'est jamais comme ça avec Emilie. Ou dois-je à nouveau faire face à une nouvelle attitude dû à son adolescence qui se propage.

— Clarke ? Je prononce surprise en la voyant au milieu du salon. Je suis très surprise de voir que c'est avec elle, que ma fille semble si à l'aise, cela ne lui ressemble absolument pas.

— Désolée, je devais t'attendre devant chez ma mère mais j'étais tellement en avance que j'allais devenir folle à tourner en rond.

— Tu as bien fait, tu as eu raison. 

Je peux sentir comme nous sommes encore assez timides l'une envers l'autre et la présence de ma fille n'aidant pas non plus. Je ne sais pas si c'est réellement de la timidité mais en tous les cas cela montre que nous ne sommes pas tout à fait encore à l'aise. En même temps une semaine, s'est déjà écoulée depuis la dernière fois. Si nous avions été amenés à nous revoir plus vite, je pense que la situation serait différente. Je suis stoppée dans ma réflexion en entendant à nouveau la sonnette de la porte.

En ouvrant je découvre, enfin Emilie.

Elle rentre en me saluant rapidement. Emilie est la Baby-sitter de ma fille depuis quasiment ses premiers pas, alors à force, elle connaît cette maison par cœur.

Clarke se rapproche de moi, salue également Emilie... J'attrape mon sac à main et avant de revenir devant la porte avec Clarke, je me retourne afin de réitérer tout de même quelques règles : — Pas de téléphone portable à table ou au lit, on ne mange pas de cochonnerie et couché max à 23h ce soir, sans oublier le brossage de dent. N'est-ce pas Madi Claton! Je finis en regardant ma fille.

Je regarde à présent Emilie, puis lui rappelle :— Normalement je devrais être là vers 23h30.

— Y'a pas de soucis Madame Claton.

Je souris malgré tout, je crois qu'elle n'arrivera jamais à s'y faire, j'ai même abandonné de lui répéter de dire "Woods" maintenant. Refermant la porte derrière nous, Clarke, légèrement devant moi fait une légère courbette comme pour m'inviter à avancer et me dit avec un air solennel

— Madame Claton

— Fout toi de moi. Je prononce en riant et lui donnant un léger coup sur l'épaule. Me donnant la sensation que finalement, petit à petit, nous redevenons comme autrefois.

Le journal intime de ma voisineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant