Chapitre 3: Ce n'est pas ce que je voulais

3 1 0
                                    

 Une petite horloge en forme de roue dentée s'allume sur l'extrême bord droit de votre vision au rythme auquel vous émergez de l'inconscience. Vous sentez une chaleur pressante bien que rassurante et un bruit de battement lent semble indiquer que vous êtes en vol. Ce pressentiment se confirme via de légers remous. Tout cela est encore assez confus, vous recevez des messages contradictoires que ce soit de votre oreille interne, vos nerfs ou du gyroscope de vos ailes.

Vos ailes ! Vous ne les sentez plus et pourtant vous vous sentez courbaturé de partout. La peur réveille vos sens bien plus vite et lorsque vous vos yeux s'ouvrent, c'est sur le sol bien loin sous vos pieds. L'Oléochute continue de tomber sans qu'elle ne vous atteigne. Ce n'est pas ce qui vous importe le plus, vous vous agitez comme pour vous libérer d'un étau tout en envoyant l'ordre à vos ailes de battre. Savoir, vous devez savoir.

-Vas-tu cesser de t'agiter comme ça !? Gronde une voix grave aux accents distordus typique du nord de Cythéria.

-Je... Tournant la tête des deux côtés vous pouvez voir deux bras tendus relié aux pieds par une sorte de membrane opaque et isolante vous protégeant tous les deux de l'intempérie.

-Nous arrivons, prépare toi à la descente. Annonce la voix.

Le sol se rapproche si subitement que l'effet provoque un soulèvement au cœur tandis que la trajectoire s'incline au dernier moment pour viser un large balcon en fleur d'arcia. La plante semble détecter une présence car les pétales viennent à vous. Les battements d'ailes accélèrent et votre porteur passe d'une posture horizontale à une verticale pour terminer la descente. À ses côtés, une autre silhouette effectue la même opération et leurs pieds finissent par toucher les pétale supportant le poids sans fléchir. L'étrange texture marron striée de blanc permet une adhérence parfaite même en cas d'Oléochute. Les pétales s'abaissent tout en s'illuminant en bleu via de minuscules bourgeons. Tremblant de tous votre être, votre porteur vous pousse doucement mais fermement vers l'intérieur de l'arbremeuble à l'écorce indigo.

L'intérieur est sec, propre, lumineux. La décoration et l'ameublement carré aux lignes bien définies et aux couleurs noires, blanches et bleu déboussole souvent les visiteurs qui viennent pour la première fois. Pour vous, c'est un droit familier et rassurant quoiqu'un peu trop aseptisé. Les hauteurs sont équipées de filets et percées d'ouverture par lesquelles des oiseaux s'engouffrent pour s'abriter. Un ensemble de passerelle et de filin permet même à d'autre créatures de se balader aisément sans devoir toucher le sol. Deux niveaux, deux façons de vivre. Bienvenu dans le domaine de la famille Limirial.

-Clor, comment il va ?

-Complètement ailleurs. Et Elysia ?

-Elle s'est mise en veille, Iraigle à eu les bons réflexes.

-Pour une fois...ce gamin est vraiment...

-Clor ! Porte les aux bains, il faut les nettoyer. Je m'occupe de prévenir ses parents.

Vous entendez les parents d'Elysia discuter sans les écouter tant la fatigue et la douleur (bien qu'inhibée) saturent vos muscles et engourdit votre cerveau. Vos pieds se décollent une fois de plus du sol et vous terminez sur l'épaule de votre porteur. Il fait quelques pas, soulève sa fille de son autre bras et se dirige rapidement jusqu'au fond de cet interminable salon. Clor serpente aisément entre les tables, armoires et divers fauteuils et canapés. Une suite de bibliothèque pleines à craquer défilent. La lumière baisse un peu alors que de légers soubresaut se font sentir. Un escalier ? Il s'agit bien escalier en bois verni et à la rambarde en fil d'arcia imitant des figures animales. Selon vos souvenirs confus, la fameuse salle de bain se trouve deux étages en dessous du salon principal. Tous semble irréel, le genre de rêve que l'on fait lorsqu'on a de la fièvre. Une communication neuropathique s'ouvre sans que vous soyez dans la capacité de la refuser.

La Lumière du SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant