Chap 12 : Un ami te comprend lorsque tu es incapable d'exprimer tes sentiments

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Isaac

septembre 2028

~23h

J'arrive, je crie, j'attire tous les regards, j'explique la situation le plus vite possible, mais tout le monde me prend pour un fou furieux et l'on m'emmène dans un coin isolé, pensant que j'ai besoin de soins psychiatriques. Je vais finir par mal le prendre. Apparemment, je faisais peur aux gens. On me tend un miroir. Excusez-moi, je comprends maintenant. J'ai les cheveux en bataille, du sang plein le visage et je suis arrivé en criant. Je reprends ma respiration et explique la raison de ma venue, on me prend beaucoup plus au sérieux maintenant. Ils amènent un brancard et vont chercher Iris, toujours inconsciente, dans ma voiture. Pourquoi je me retrouve tout le temps dans des plans foireux ?

Lorsqu'ils la voient, ils deviennent tous blêmes et l'emmènent en urgence, m'ordonnant de les suivre. Je suis enseveli sous une avalanche de questions, toutes plus pressantes les unes que les autres :

— Combien de verres elle a bu ?

— Aucune idée.

Elle était seule ?

— Oui, je présume.

Pourquoi elle a des marques et des bleus aux poignets ?

— Quelqu'un a voulu l'agresser, j'ai réussi à arriver à temps. Cela ne l'a pas empêché de garder des marques physiques de cette agression. Elle n'était plus en état de parler ni de bouger lorsque je me suis enfuie avec elle. Elle ne faisait que pleurer et n'arrivait que peu à ouvrir les yeux.

Quand a-t-elle perdu connaissance ?

— Peu après que je l'ai montée dans ma voiture, j'ai essayé de lui parler le plus possible, mais elle a sombré en moins de cinq minutes. Cela doit faire 10 minutes. Je réponds, redoutant leur réaction.

— Êtes-vous de sa famille ? Ou un de ses amis ? On me demande calmement.

— Aucun des deux à vrai dire, je l'ai croisé par hasard il y a 2 semaines et on avait pas mal discuté lors d'une exposition d'art. Je ne lui avais pas reparlé depuis. Quand je l'ai vu dans ces toilettes, ivre et en pleurs, se faisant traîner par cet homme, je n'ai pas pu m'empêcher d'intervenir. Je n'aurais pas pu continuer de la regarder dans les yeux après ça, si je l'avais laissé.

— Merci pour elle. Nous allons la prendre en charge rapidement. Vous venez peut-être de lui sauver la vie. Ce ne serait pas honnête que de vous dire qu'elle va bien, son état est encore instable, mais nous allons tout faire pour la remettre sur pieds.

Elle commence à vouloir partir, mais se ravise :

— Une dernière chose, pourriez-vous contacter sa famille ou ses amis si vous avez leurs numéros ?

— Je vais essayer de les trouver, tenez moi informé de son état.

Il n'y a qu'une chose qui m'importe dans cet échange, Iris ne va pas bien, son état est instable. Pourquoi ? Ok, elle va garder des séquelles psychologiques de cet événement, ok, elle a clairement trop bu, mais il doit y avoir autre chose... Je dois faire quelque chose, je dois appeler sa famille, mais comment ? Elle n'en a jamais parlé, comme si elle était inexistante. Une chose est sûre, il vaut mieux que j'appelle Ava. Je n'ai pas son numéro. Aller, motivation ! C'est pas grave ! Je vais la trouver sur les réseaux, un peu de patience. Cinq minutes. Dix minutes. Trente minutes. Aucune nouvelle d'iris et pas de signe d'Ava sur les réseaux. Il faut que je change d'approche. Iris m'a raconté toute sa vie, peut-être que ça pourrait m'aider... 

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