5

9.3K 460 1.7K
                                        

Chanson du chapitre

Anna : Cinnamon Girl - Lana del Rey

Alex (lesbiangalahad) : Je dors sur des roses - Mozart l'Opéra Rock (écoutez les paroles avant d'attraper ma cravate)
(Playlist de correction Puisque vous semblez avoir apprécié la dernière fois, je vous mets le lien de la playlist sur Spotify en commentaires)

***

"Jordan."

Il fronça les sourcils.

"Jordan."

La voix de Gabriel semblait lointaine, son ton changeant petit à petit.

"Jordan !"

Il se réveilla en sursaut, une fine couche de sueur enveloppant la totalité de son corps.
Son souffle était rapide, comme s'il venait de courir pendant plusieurs heures.
Sa bouche était sèche, et il n'avait qu'une envie : avaler autant d'eau que son corps pouvait le supporter.

Soupirant, Jordan se passa une main dans les cheveux, grognant légèrement de frustration en comprenant petit à petit ce qu'il venait de se passer.

Un rêve.

Il n'avait même pas souvenir de s'être endormi sur le lit de l'hôtel dans lequel il séjournait.
Mais dans un sens, il n'était pas réellement étonné : après avoir quitté l'aéroport, il s'était directement dirigé vers l'hôtel qui lui avait été assigné, et certainement avait-il dû s'endormir à la seconde où il avait mis les pieds dans la chambre.

Jordan était épuisé, les cernes se creusant petit à petit sur son visage, témoignant de son train de vie actuel.
Il était occupé du matin au soir ces jours-ci, se plongeant dans ses dossiers et événements pour éviter de penser à ce qui l'empêchait de dormir une fois la nuit tombée.

Gabriel.

Ce nom hantait son esprit, son être entier.
Il avait l'impression de devenir fou, parce qu'à chaque fois qu'il osait fermer les yeux, le visage appartenant à ce prénom s'affichait distinctement dans ses pensées.

Ces derniers mois avaient été une torture, un long voyage dans l'ombre qui abritait ses démons les plus terrifiants, l'obligeant à faire face à tout ce qu'il avait refoulé pendant de longues années.

Il n'avait pas cessé de penser à lui.
Chaque jour.
Chaque minute.
Pas une seconde ne passait sans que son être entier ne lui crie le prénom du ministre.

Et cette nuit ne s'était pas distinguée des précédentes : lorsqu'il parvenait miraculeusement à s'endormir, ses rêves n'étaient hantés que par une seule et même personne.
Il se voyait aux côtés de Gabriel, dans toutes sortes de situations qui ne pouvaient que lui rappeler à quel point son âme souffrait de son absence.

Il n'avait jamais cessé de se haïr.
Pas une seule fois en huit mois il n'avait passé une bonne nuit de sommeil, se réveillant toujours au beau milieu de la nuit, couvert de sueurs froides, parfois même au bord des larmes.

Il n'avait cessé d'être tourmenté par le souvenir de sa trahison, se maudissant intérieurement.
Il ne pouvait finalement s'en prendre qu'à lui-même : il était celui qui avait dit ces choses horribles, paroles qui étaient sorties si naturellement qu'il aurait pu se poser des questions s'il n'était pas aussi sûr de son amour pour Gabriel.

Mais l'idée qu'il n'avait pas eu le choix était la seule chose capable de lui apporter une certaine consolation.

J'ai peut-être sacrifié notre histoire, mais rien ne vaut plus à mes yeux que de te savoir protégé de l'homme responsable de tout cela, Gabriel.

Le poids du monde (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant