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Song : Cry Baby - The Neighbourhood

!Disclaimer! Ce chapitre aborde des sujets sensibles notamment reliés aux troubles alimentaires et aux agressions sexuelles.

Lien de la playlist disponible sur ma story Instagram & sur mon profil Wattpad, la majorité des chansons de la playlist sont des chansons que j'écoutais quand, à l'instar de Gabriel, je traversais une période difficile. Pour les bilingues, je vous conseille le poème The Affliction de Marie Howe, auquel le chapitre m'a fait penser – Alex

***

"Gabriel, mange."

Gabriel soupira, attrapant l'assiette que lui tendait Jordan avant de la poser sur la petite table devant lui : cela faisait bientôt dix minutes que les deux hommes se livraient à une bataille, alors que Jordan essayait de persuader Gabriel d'avaler plus qu'une poignée de raisins.

"Sérieusement, tu sais que je te trouve magnifique dans tous les cas, mais t'as vraiment une sale gueule. T'as perdu combien de kilos depuis l'été dernier ? Et je ne parlerai même pas de tes cernes."

Gabriel grimaça, conscient que sa santé physique s'était détériorée au cours des derniers mois.
À vrai dire, ses heures de sommeil n'avaient fait que se réduire depuis qu'il ne fréquentait plus Jordan.

"Merci, Jordan, ça me va droit au cœur."

Il entendit l'homme soupirer en réaction à son ton sarcastique avant de sentir ses mains prendre les siennes.

"Je m'inquiète pour toi, c'est tout. J'aimerais vraiment que tu manges un petit peu, s'il te plaît."

Le regard de Jordan se plongea dans celui de Gabriel, qui se mordit nerveusement la lèvre en baissant les yeux sur le contenu de son assiette.
Il n'avait jamais été un gros mangeur, mais il est vrai que son rapport à la nourriture était devenu plutôt compliqué depuis qu'il était aux côtés d'Emmanuel.

Depuis aussi loin qu'il se souvienne, ses repas avaient toujours été minutieusement sélectionnés par le président.
Cela faisait partie d'une des nombreuses conditions que Gabriel avait dû accepter lorsqu'il avait rejoint le groupe politique de l'homme.

Bien qu'au fil des années, cette habitude se soit quelque peu tassée, pas un jour ne passait sans que Gabriel ne reçoive au minimum un de ses repas sur le pas de sa porte.
Il n'avait jamais réellement compris, ni questionné cette habitude d'Emmanuel, celui-ci n'ayant fait que lui répéter qu'il se souciait simplement de sa santé, et que c'était plus pratique que d'avoir à cuisiner tous les jours.

Au départ, Gabriel n'y avait pas réellement vu d'inconvénients, au contraire : il était plutôt en accord avec l'homme, la vie politique impliquant effectivement de longues heures de travail et peu de temps pour une vie personnelle.
Mais plus le temps passait, plus ce sentiment d'inconfort augmentait alors qu'il remarquait que son patron ne tenait absolument pas compte de ses goûts personnels.

Gabriel, qui avait tendance à être assez difficile au niveau de ses préférences alimentaires, s'était retrouvé à devoir intégrer des aliments qui lui plaisaient peu au sein de son régime quotidien, ce qui n'avait pas été sans difficulté.
Mais il ne voulait pas décevoir l'homme qui lui avait ouvert les portes de son futur, donc il avait obtempéré.

Et lorsque sa relation intime avec Emmanuel avait commencé, ce dernier ne s'était pas privé de reprendre un contrôle plus serré sur ce qu'il mangeait.
Lors de leurs rapports, bien que Gabriel ne se souvienne que minimalement de ces moments, il arrivait tout de même à se remémorer la manière dont l'homme commentait son corps.

Le poids du monde (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant