PDV 4 ASTON

2 1 0
                                    

L'alarme retentit dans la chambre obscure, inondant l'espace d'un son strident. Sans une once de motivation, je sors du lit, luttant contre le poids de la couette en soie qui m'enveloppe. Je sens une raideur familière dans ma nuque, un rappel désagréable des derniers jours. La douleur musculaire est toujours là, tapie, prête à rendre chaque mouvement encore plus difficile. Mais je ne m'attarde pas dessus. Pas aujourd'hui. J'ai des choses bien plus importantes à gérer.

Le réveil matinal m'agace, encore une fois. Je traîne des pieds jusqu'à la salle de bains, le parquet en bois exotique sous mes pieds nus me ramenant à la réalité : une journée qui s'annonce chaotique. Sous la douche, l'eau brûlante apaise à peine ma frustration. Je repense à cette sortie scolaire, une perte de temps monumentale. J'avais des choses bien plus importantes à faire. Des choses que la plupart des gens ne comprendraient même pas. Et pourtant, me voilà coincé dans cette mascarade de normalité.

Je sors de la douche et attrape une serviette épaisse, m'essuyant rapidement avant d'enfiler mon uniforme vert émeraude, parfaitement assorti à la couleur de mes yeux. Ce costume taillé sur mesure me donne un air encore plus imposant. Je jette un dernier regard dans le miroir, ajustant une mèche de cheveux récalcitrante. Mes pensées tournent en boucle : comment vais-je gérer cette journée ?

Je descends les escaliers de marbre, chaque pas résonnant dans le vaste hall du manoir. Avant de sortir, je m'arrête dans la cuisine. Un rapide coup d'œil à la table dressée, et je m'assois pour un petit-déjeuner express. Un thé et un croissant suffisent à calmer ma faim, mais pas ma frustration. Patrick, mon chauffeur, m'attend déjà dehors. Sa présence ponctuelle est l'une des rares constantes de ma vie. Je lui adresse un signe de tête avant de monter à l'arrière de la voiture, une berline noire étincelante. La portière se referme dans un claquement sourd, et nous voilà en route.

À travers les vitres teintées, le monde extérieur défile, mais mes pensées sont ailleurs. La soirée de bagarre s'est réglée sans accroc, mais ce n'était que le début. Je sens que les choses vont devenir beaucoup plus compliquées à partir de maintenant. Et puis, il y a cette séance photo à 17 heures. Impossible d'annuler une deuxième fois. La pression monte. Je devrais appeler l'agence dès que possible pour voir si un réaménagement est envisageable. Quelle journée de merde.

Le lycée apparaît au loin, et je sens une boule se former dans mon estomac. Une journée entière à jouer les élèves modèles. Vraiment, ça me fait chier. Patrick gare la voiture devant l'entrée principale. Avant de sortir, je prends une profonde inspiration, me préparant mentalement à affronter ce calvaire.

En sortant de la voiture, je remarque immédiatement les regards. Les filles me fixent, chuchotent et rient nerveusement. Leur attention ne me surprend pas, mais ça m'agace. La popularité, c'est bien beau, mais je n'ai jamais cherché à être le centre de l'attention. C'est épuisant. Je fais quelques pas vers l'entrée, mes pensées toujours en ébullition. Nico, la séance photo, les cours... et ce sentiment que les problèmes ne font que commencer. Pour l'instant, je me force à afficher un air détaché, comme si rien ne pouvait m'atteindre.

Il est à peine 7h50 et nous sommes déjà tous devant les bus. Puisqu'il y a 5 classes d'environs 20 personnes, nous sommes pré de 100 élèves pour cette sortie. Je suis en P4 avec les P4 dans le deuxième autocar. Puisque Anda et moi sommes délégués, nous devons nous mettre devant avec les délégués des P3 : Sébastien et Takako. Dommage que nous ne puissions pas échanger les places pour que je sois avec Seb.

Je monte dans le bus, l'esprit lourd. Le bourdonnement des conversations me tape déjà sur les nerfs. Anda, toujours souriante et sociable, salue tout le monde tandis que je m'installe à l'avant. Les sièges ne sont pas spécialement confortables, mais ça ne change rien à mon humeur. Je mets mes AirPods pour tenter de trouver un peu de répit. Je ferme les yeux, essayant de me couper de tout ça, mais mes pensées refusent de se calmer.

Ce matin, j'ai reçu un message de Pierrick m'annonçant que le shooting aura lieu malgré tout, mais sera déplacé à mon lieu de sortie. Une « bonne idée » selon eux, car des photos sur le terrain, dans la vie quotidienne, procurent plus de réactions et d'émotions. Génial. Même l'école a accepté puisque le directeur veut des photos de groupe en sortie ! Du jamais vu, soupirai-je intérieurement. L'idée de poser pour des photos au milieu de cette sortie me semble ridicule. J'aurais préféré que cette journée se déroule sans ce contretemps.

Nico pourra me remplacer pour les cours de golf, c'est déjà un souci de moins. Mais cette séance photo improvisée me perturbe. Je jette un coup d'œil à Anda, assise à côté de moi. Elle me sourit, essayant de détendre l'atmosphère. Elle sait que je ne suis pas d'humeur, mais elle tente quand même. J'apprécie son effort, même si je n'arrive pas à me défaire de mes problèmes.

Le bus démarre, et je sens les regards des filles se tourner vers moi. Être populaire peut parfois être une vraie plaie. J'ai beau essayer de me montrer humble, ce n'est pas toujours facile quand on est constamment sous le feu des projecteurs. Elles chuchotent, et ça m'agace plus qu'autre chose. Je préfère rester discret, mais ce n'est pas toujours possible.

J'essaie de trouver une position confortable pour dormir, mais chaque pensée me ramène à mes obligations. Les cours de golf, la séance photo, cette sortie scolaire, l'entreprise familiale... Rien de simple, souvent dangereux, et toujours exigeant. Et cette douleur dans ma nuque qui ne me laisse jamais vraiment en paix. C'est un poids supplémentaire sur mes épaules. Mes AirPods diffusent une musique douce, mais elle n'arrive pas à calmer mon esprit. Affronter cette journée sera un véritable défi.

Je me force à afficher un air détaché, comme si rien ne pouvait m'atteindre. Mais la vérité, c'est que cette vie est épuisante, jongler avec autant de responsabilités et de regards incessants.

Qu'est-ce qui se passe ici ? Je me réveille difficilement, la tête encore lourde du manque de sommeil. Le bus est à l'arrêt, les lumières allumées. Pourquoi tout le monde se lève ? Ah, pause toilettes. Je grogne intérieurement en essayant de m'étirer, mais ma nuque me fait souffrir à cause de ce foutu bus. Chaque mouvement est un rappel brutal de la douleur qui s'y loge depuis des jours, un mal persistant qui refuse de me lâcher.

J'étais sur le point de fermer les yeux quand j'entends la voix de Tiana. Je tourne la tête vers elle et la vois discuter avec un gars blond. Alexis, il me semble, un pote de Suzaku. Je sens une pointe d'agacement monter en moi. Je n'aime pas l'idée de voir Tiana avec ce type. En ce moment, je fais beaucoup plus attention à elle. Peut-être parce que, au fond, je sais que je dois la protéger, la tenir éloignée de tout ce qui pourrait la mettre en danger.

Ces pensées m'obsèdent. Chaque geste, chaque parole de Tiana me semble important, comme si un détail pouvait tout changer. Je me lève en grognant légèrement, le poids des responsabilités me pesant plus lourdement que jamais. Anda, la présidente de mon fan club autoproclamée, n'a pas arrangé les choses. Elle n'arrêtait pas de me parler alors que j'avais mes écouteurs, et sa voix aiguë m'a donné la gerbe. Je lui lance un regard las, espérant qu'elle comprenne enfin le message et me laisse tranquille.

Je descends du bus, suivant le flot d'élèves vers les toilettes. L'air frais me fait du bien, chassant un peu la fatigue accumulée, mais pas cette tension constante qui me ronge. Je prends un moment pour respirer profondément, essayant de remettre de l'ordre dans mes pensées. C'est un vrai bordel là-dedans.

Je croise Tiana qui sort des toilettes. Elle me sourit brièvement, et je lui rends un signe de tête, tentant de ne pas paraître trop concerné. Cette mission devient de plus en plus compliquée. Mais je dois réussir, pour sa sécurité et celle des autres. Je me suis promis de les protéger, et je tiens toujours mes promesses, peu importe le prix à payer.

De retour dans le bus, je m'effondre sur mon siège, essayant de trouver une position confortable malgré cette douleur tenace qui me vrille la nuque. Anda reprend sa place à côté de moi. Cette fois, elle semble comprendre que j'ai besoin de silence. Elle me jette un coup d'œil inquiet, mais ne dit rien. Tant mieux. Je mets mes AirPods et lance une playlist apaisante, espérant enfin trouver un peu de calme, même si c'est illusoire.

Le bus redémarre, et je me laisse bercer par le mouvement, mes pensées toujours fixées sur Tiana et ma mission. La route est encore longue, et chaque minute est une lutte pour garder le contrôle et la concentration. Mais je ne peux pas me permettre de flancher. Pas maintenant que tout a commencé, pas alors que les ennuis ne font que s'amorcer.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 17 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

La vie ne nous laisse pas le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant