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La grande brune à la peau mate m'a fait un signe de la main en s'approchant. C'était Mia. Juste à temps pour notre session à la patinoire. Pas besoin de se précipiter, nous avons notre abonnement qui nous évite les files d'attente interminables. La glace s'étendait devant nous, lisse et immaculée, entourée de barrières transparentes qui renvoyaient les reflets des projecteurs colorés. L'odeur fraîche et vivifiante de la glace, mêlée au son aigu des patins qui crissent, créait une atmosphère électrisante.

Mia et moi nous changeons rapidement dans les vestiaires, profitant du calme avant l'afflux des autres patineurs. En serrant les lacets de nos patins, l'excitation montait, palpitante. Patiner après tout ce temps... Ça faisait des mois, depuis l'hiver dernier en fait, que nous n'avions pas retrouvé cette sensation grisante de glisser sur la glace. Quand nous étions plus jeunes, Mia et moi participions à des compétitions de patinage. Cette énergie longtemps refoulée était prête à exploser.

Un quart d'heure plus tard, je repère des visages familiers. J'avertis Mia qui s'échauffait déjà sur la glace. Nous nous écartons discrètement, préférant observer. Je rabats ma capuche pour rester incognito et remarque qu'ils sont deux à patiner avec aisance. Mon frère, rien de surprenant, mais lui... Aston. Je commençais à désespérer de lui trouver un point faible. Vu ses patins, je devine qu'il fait du hockey sur glace, comme mes frères.

La patinoire s'animait de plus en plus. Des enfants riaient en glissant maladroitement, des couples patinaient main dans la main, et au centre, les plus expérimentés exécutaient des pirouettes élégantes, bien que les sauts soient interdits en public.

Au bout d'un moment, l'ennui commence à poindre. Rester discrètes devenait compliqué, surtout lorsque la patinoire fut divisée en deux pour permettre un match de hockey. La tentation était trop forte ! Mais jouer sur un demi-terrain, ce n'était vraiment pas amusant, c'était plutôt pour les plus jeunes. Pourtant, Mia et moi avions trop envie de participer, mais les gars étaient déjà dans le jeu.

— Tu peux y aller, ne t'inquiète pas pour moi, dis-je à Mia d'un ton que j'espérais détaché.

Mia me lança un regard incrédule, les sourcils froncés.

— Qui te dit que j'ai envie de jouer seule ? On n'est pas obligées, Tiana, on peut faire autre chose, non ?

Je soupirai, une pointe de frustration commençant à monter en moi.

— En réalité, on peut participer, mais j'ai peur qu'Aston pense que je le stalke, avouai-je en baissant la voix.

— Ce n'est pas le cas ? répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Bon, comme tu veux, après tout, ajouta-t-elle en soupirant.

Nous étions au bord de la piste, observant les autres joueurs. Soudain, le palet se dirigea vers notre groupe. Je levai la tête et croisai le regard d'Aston au loin. Mon cœur s'emballa. Je fis un signe de la main, jouant la fille surprise. Mia, elle, secoua la tête, désespérée.

— Maintenant qu'il sait qu'on est là, on peut y aller ?
— Ouais, c'est parti ! répondis-je, incapable de dissimuler mon excitation.

Nous approchons les organisateurs pour demander si nous pouvions nous joindre au match. Ils acceptèrent, nous réservant une place pour la prochaine partie. Seulement six joueurs par équipe. Nous allions partir quand Mia, d'un ton faussement innocent, demanda :

— Est-ce qu'on pourrait jouer contre le gars en t-shirt bleu et celui au sweat blanc ? L'un des deux est son frère !

Les organisateurs, sceptiques, acquiescent néanmoins. Ils ne connaissaient pas notre niveau, alors ils préviennent que, vu l'habileté de nos adversaires, seuls les meilleurs seraient sélectionnés pour cette partie. À nos risques et périls. Un sourire espiègle s'étira sur mes lèvres, l'adrénaline battant à mes tempes.

La vie ne nous laisse pas le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant