Nao's Embarrassment

Chapitre 21 : Le Piège de l'Est (2)

La nuit s'étirait, et la clarté de la lune traversait la toile de la tente, projetant des ombres dansantes sur les murs. Nao était allongé sur sa couche, les yeux ouverts, réfléchissant à la situation. Le silence régnait, seulement brisé par les murmures lointains des mercenaires autour du feu de camp. La situation était périlleuse, mais il avait déjà commencé à échafauder un plan.

Leora, allongée non loin, observait Nao en silence. Elle pouvait voir l'intensité dans ses yeux, une lueur de détermination mêlée à une concentration presque calculatrice.

Leora : "Tu es en train de réfléchir à un moyen de t'en sortir, n'est-ce pas ?"

Nao répondit sans détourner son regard du plafond de la tente.

Nao : "Il n'y a pas d'autre choix. Ces hommes sont dangereux, mais ils ne sont pas invincibles. Tout le monde a un point faible, un désir caché, une ambition qui peut être exploitée."

Leora se redressa légèrement, intriguée par ses paroles.

Leora : "Et tu penses vraiment pouvoir les manipuler tous ? Même Arval ?"

Nao tourna enfin la tête vers elle, un sourire en coin sur les lèvres.

Nao : "Je ne pense pas, je le sais. Arval est intelligent, mais il est aussi avide. L'avidité aveugle les gens. Quant aux autres, ce sont des mercenaires. Ils ne sont loyaux qu'à l'or. Il suffit de leur montrer une opportunité meilleure, plus lucrative, et ils se retourneront contre leur propre chef."

Leora regarda Nao, partagée entre admiration et appréhension. Elle avait déjà vu son talent pour la manipulation, mais jamais à une échelle aussi risquée. Cependant, elle savait aussi que Nao avait un instinct presque infaillible pour lire les gens.

Leora : "D'accord. Mais comment comptes-tu les approcher sans éveiller les soupçons ?"

Nao se redressa à son tour, adoptant une position plus confortable.

Nao : "Nous sommes leurs prisonniers, mais cela ne veut pas dire que nous n'avons aucune marge de manœuvre. Il suffit de semer le doute, de laisser entendre que travailler pour Arval pourrait les conduire à leur perte. Ensuite, je trouverai le moment propice pour lancer quelques suggestions, de manière subtile."

Leora hocha la tête, comprenant peu à peu le plan de Nao. Elle savait qu'il n'allait pas foncer tête baissée. Au contraire, il allait s'insinuer lentement, patientant jusqu'à ce que chaque pièce soit à sa place.

Le matin arriva, baignant le campement de lumière. Les mercenaires étaient déjà en mouvement, préparant le petit-déjeuner, nettoyant leurs armes, discutant des prochaines étapes. Arval avait ordonné que Nao et Leora soient surveillés de près, mais il n'avait pas interdit qu'ils interagissent avec les hommes.

Nao observa le camp avec attention, notant les visages, les interactions, et les hiérarchies tacites parmi les mercenaires. Il devait identifier les éléments clés, ceux qui pouvaient être influencés plus facilement. Il repéra rapidement trois cibles potentielles : Rulon, un vétéran au regard fatigué mais qui semblait encore respecté parmi les autres ; Iskandar, un jeune homme à l'air nerveux, peut-être encore en quête de reconnaissance ; et enfin, Daena, une femme robuste qui semblait faire preuve de plus de sensibilité que ses compagnons.

Lorsqu'ils furent autorisés à sortir de la tente pour se dégourdir les jambes, Nao entama son travail. Il fit en sorte de croiser la route de Rulon, l'air nonchalant, comme s'il ne cherchait pas vraiment à engager la conversation.

Nao : "C'est un groupe impressionnant que vous avez là. Vous avez dû voir beaucoup de choses pour arriver là où vous êtes."

Rulon, surpris par cette approche, haussa un sourcil mais ne répondit pas immédiatement. Finalement, il grogna un assentiment.