Amour sur le Fil ~ Attal x Bardella

Chapitre 10 : Quelqu'un de plus âgé

Musique : Older - Isabel Larosa (musique très importante encore une fois, veillez à bien la commencer au premier paragraphe)

Point de vue : Jordan

Je suis sur le canapé du salon, tête dans les mains.

Je pense que j'ai besoin de quelqu'un de plus âgé, juste un peu froid, qui enlèverait le poids de mes épaules.
Je pense que j'ai besoin de quelqu'un de plus âgé...

Je me remémore les évènements de la soirée.

Son corps chaud contre le mien, nos respirations rapides qui se mélangent, ses yeux bruns, sa main dans la mienne, nos visages à quelques pauvres centimètres, mon désir grandissant, mon envie de céder...

Je ne pouvais pas. Je ne devais pas. Pour moi, pour lui. Il est pacsé, je suis en couple.

Mais bordel, notre danse...nos danses...c'était juste magique.

Nos danses sont et seront à jamais marquées dans mon esprit. Toutes les sensations à jamais marquée sur ma peau.

Je. Ne. Peux. Pas.

Je me lève du canapé, ne pouvant pas rester en place avec mon esprit aussi perturbé.

Je vais me servir un verre d'eau au robinet de la cuisine.

De l'eau, seulement de l'eau. Pas d'alcool.

Je ne voulais pas que la boisson me rendent mes émotions encore plus floues.

Je bois le verre d'une traite et m'en resserre un autre.

N'essaie pas de noyer tes pensées, me dis-je. Elles reviendront quoiqu'il arrive.

Je repose violemment le verre sur le plan de travail. Je me dirige ensuite devant la grande baie vitrée du salon.

Baie vitrée que je déteste d'habitude, et que je déteste toujours aujourd'hui.

Je me regarde dans le reflet de la vitre. Je me vois, grand, imposant, mon visage marqué par quelques rides et des traits sous mes yeux.

Mais quand je me regarde dans les yeux, je peux voir mon esprit. Il doute, il est en colère. Contre qui ? Moi-même, bien sûr.

Je ferme les yeux et tourne la tête d'un côté.

Mon esprit est en ébullition. Je suis tiraillé entre m'autoriser à l'aimer et ne pas me laisser prendre par mes sentiments.

Chasser le naturel, il revient au galop.

Je hais cette phrase.

Je songe à ce que lui pourrait penser de moi.

Je suis un homme, il ne voudra jamais de moi.

Je souffle en me disant qu'il peut peut-être penser ça.

Je sais que je suis plus jeune, mais j'ai toujours voulu un homme, lui dis-je en réponse.

Il est trop jeune, il n'est pas fait pour moi.

L'âge n'est qu'un chiffre. Mon chéri, je sais que tu comprendras.

Je passe une main sur mon visage.

Je pense que j'ai besoin de quelqu'un de plus âgé...

Je tourne la tête de l'autre côté, regardant toujours dans la baie vitrée le vide à côté de moi.

Dans ce vide, j'arrive à m'imaginer Gabriel qui se rapproche de moi, me regardant dans le reflet de la vitre, prenant ma main pour la mettre dans la sienne, posant le haut de sa tête sur mon épaule.

Je me mets dos à la vitre, chassant cette vision. Je passe mes mains dans mes cheveux mais ne les enlève pas.

Et puis merde.

Je craque, cède, j'accepte. J'accepte le fait de l'aimer. Mon dos glisse lentement contre la vitre, un sourire rayonnant se dessine sur mon visage. Je repense à nos danses, encore et encore. À son corps pressé contre le mien. J'imagine ses lèvres se presser sur les miennes. Je frissonne rien qu'à cette pensée. Je me laisse submergé par cette vague de bonheur.

Ses prunelles brunes dont je suis amoureux.

J'ai besoin de quelqu'un de plus âgé...