Réalisation et Révelations

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Les jours qui suivirent leur escapade chez Béatrice furent marqués par une proximité grandissante entre les deux jeunes femmes. Leur complicité, déjà solide, se renforça, et Océane commença à ressentir des émotions qu’elle avait longtemps ignorées. Mais avec cette nouvelle intensité dans leur relation, une angoisse subtile s’immisça dans son esprit, la poussant à remettre en question la nature de ses sentiments pour Béatrice.

C’était un après-midi ensoleillé de la fin d’octobre, et les deux amies étaient allongées sur une couverture dans un coin tranquille du parc de l’internat. Béatrice, les yeux fermés, profitait de la chaleur du soleil automnal, tandis qu’Océane feuilletait distraitement un livre. Mais ses pensées étaient loin des pages devant elle. Elle observait Béatrice du coin de l’œil, se surprenant à admirer la courbe douce de son sourire, la manière dont ses cils frôlaient ses joues lorsqu’elle les fermait, la lumière dorée qui jouait dans ses cheveux.

Ces détails, qui étaient auparavant insignifiants, prenaient désormais une importance toute nouvelle. Le cœur d’Océane battait plus fort lorsqu’elle était près de Béatrice, et chaque moment passé ensemble semblait chargé d’une énergie qu’elle ne parvenait pas à expliquer. Elle se sentait à la fois attirée et terrifiée par ce qu’elle commençait à comprendre.

Depuis leur week-end ensemble, Océane avait remarqué un changement en elle. Elle se surprenait à penser à Béatrice de manière différente, à espérer croiser son regard dans les couloirs, à désirer être plus proche d’elle. Mais avec cette prise de conscience venait aussi une peur grandissante, celle d’affronter ces sentiments et de les exprimer.

Béatrice, qui semblait toujours si confiante et à l’aise, ne semblait pas être consciente de ce qui se passait dans l’esprit d’Océane. Chaque geste amical, chaque sourire tendre, renforçait le tourment intérieur d’Océane, la plongeant dans une confusion douloureuse. Elle savait qu’elle devait en parler, qu’elle devait clarifier ses émotions, mais elle ne pouvait s’empêcher de redouter les conséquences de cette vérité.

Ce soir-là, alors qu’elles étudiaient dans leur chambre, Béatrice remarqua le silence inhabituel d’Océane.

"Tu vas bien, Océane ? Tu as l’air préoccupée," demanda-t-elle doucement, posant son livre pour lui accorder toute son attention.

Océane sursauta légèrement, sortant de ses pensées. "Oui, oui, ça va… Juste un peu fatiguée," répondit-elle, esquissant un sourire qui ne trompa pas Béatrice.

"Si tu as besoin de parler, je suis là, tu le sais," ajouta Béatrice, ses yeux brillants de cette compréhension qui rendait Océane encore plus vulnérable.

Océane hocha la tête, reconnaissante de la sollicitude de Béatrice, mais incapable de lui confier ce qui la tourmentait. Comment pourrait-elle avouer qu’elle était en train de tomber amoureuse de sa meilleure amie ? Qu’elle craignait de tout gâcher, de perdre cette relation si précieuse à ses yeux ?

Les jours passèrent, et Océane continua de lutter avec ses émotions, essayant de les dissimuler sous une apparence de normalité. Mais plus elle passait de temps avec Béatrice, plus ses sentiments devenaient impossibles à ignorer. Elle se surprenait à guetter chaque moment où elles se trouvaient seules, à savourer chaque instant de complicité, tout en ressentant une douleur aiguë à l’idée que tout cela pouvait être éphémère.

C’est alors que Béatrice proposa quelque chose qui fit monter la panique en Océane.

"Ça te dirait de venir dîner chez mes parents ce week-end ?" demanda-t-elle un soir, alors qu’elles s’apprêtaient à se coucher. "Ils reviennent de leur voyage et ils seraient ravis de te rencontrer. Je leur ai parlé de toi, et ils sont curieux de savoir qui est mon amie inséparable."

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