Le sommeil d’Océane était agité cette nuit-là, perturbé par une multitude de pensées et de sentiments qu’elle ne parvenait pas à apaiser. Les émotions refoulées qu’elle avait accumulées au fil des jours semblaient avoir trouvé un chemin pour se manifester dans ses rêves, se transformant en un cauchemar oppressant qui la laissa réveillée en pleine nuit, le cœur battant et la respiration haletante.Elle se redressa brusquement dans son lit, ses draps collés à sa peau humide de sueur. L’obscurité de la chambre était dense, silencieuse, mais ne parvenait pas à calmer les battements frénétiques de son cœur. Elle passa une main tremblante dans ses cheveux, essayant de se détendre, de se persuader que ce n’était qu’un mauvais rêve, rien de plus.
Mais le sentiment de terreur et de solitude qui l’avait envahie dans son cauchemar restait profondément ancré en elle, refusant de se dissiper. Elle se sentait soudainement vulnérable, comme si l’obscurité autour d’elle menaçait de l’engloutir. Sans vraiment réfléchir, poussée par un besoin désespéré de réconfort, elle se leva lentement de son lit, ses pieds nus effleurant le sol froid.
Ses yeux s’habituèrent à l’obscurité, et elle se tourna vers le lit de Béatrice, qui dormait paisiblement à quelques pas de là. Océane hésita un instant, sa conscience tiraillée entre la peur d’interrompre le sommeil de Béatrice et l’irrésistible besoin de se sentir en sécurité, de savoir qu’elle n’était pas seule.
Finalement, le désir de réconfort l’emporta. Elle s’approcha silencieusement du lit de Béatrice, son cœur battant à un rythme effréné, et se glissa doucement sous les couvertures. Elle essaya de se faire aussi petite que possible, espérant que Béatrice ne se réveillerait pas, mais la chaleur qui émanait du corps de son amie la calma instantanément. La panique qui la tenait encore quelques instants plus tôt commença à s’apaiser.
Béatrice bougea légèrement dans son sommeil, mais ne se réveilla pas. Océane ferma les yeux, se concentrant sur le rythme régulier de la respiration de Béatrice. Elle se sentit progressivement envahie par une sensation de paix qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps, comme si le simple fait d’être près de Béatrice suffisait à repousser ses peurs.
Sans vraiment s’en rendre compte, Océane se rapprocha de Béatrice, son corps cherchant instinctivement plus de chaleur, plus de sécurité. Elle finit par se blottir contre elle, posant sa tête sur son épaule, son bras glissant autour de sa taille. Béatrice, toujours endormie, laissa échapper un léger soupir avant de se tourner légèrement pour l’envelopper de ses bras, comme si elle répondait naturellement à ce besoin de proximité.
Océane se sentit immédiatement apaisée, comme si le poids de ses angoisses s’était soudainement dissipé. Elle inspira profondément, savourant l’odeur familière de Béatrice, cette odeur réconfortante qui la faisait se sentir chez elle. Son cœur battait toujours, mais cette fois avec une douceur apaisante, un rythme qui l’enveloppa dans un cocon de bien-être.
Les minutes passèrent, puis les heures, et Océane finit par s’endormir, bercée par la chaleur et la présence rassurante de Béatrice.
Le matin, la lumière du jour commença à filtrer doucement à travers les rideaux, baignant la chambre d’une lueur douce et dorée. Océane fut la première à émerger du sommeil, ses paupières papillonant légèrement avant de s’ouvrir complètement. Elle mit quelques secondes à réaliser où elle se trouvait, et surtout dans quelle position.
Elle sentit le corps de Béatrice contre le sien, son souffle régulier effleurant sa nuque. Océane ne bougea pas, son esprit embrouillé tentant de rassembler les morceaux du puzzle de la nuit passée. Elle se souvenait du cauchemar, de la peur qui l’avait envahie, et du réconfort qu’elle avait trouvé en se blottissant contre Béatrice.
Mais maintenant que la lumière du jour révélait leur position intime, une vague de panique douce monta en elle. Que penserait Béatrice en se réveillant ? Océane ne voulait pas qu’elle se sente mal à l’aise, mais elle ne pouvait se résoudre à bouger, pas encore. Une partie d’elle savourait ce moment, le sentiment de sécurité et de confort qu’elle n’avait jamais ressenti aussi intensément.
Elle ferma les yeux à nouveau, essayant de prolonger cet instant, même si elle savait que la réalité allait bientôt s’imposer. Et puis, elle sentit Béatrice bouger doucement à ses côtés, son corps s’éveillant lentement.
Béatrice ouvrit les yeux, encore ensommeillée, et prit conscience de la présence d’Océane contre elle. Elle cligna des yeux, essayant de comprendre ce qui s’était passé. Leurs corps étaient toujours étroitement liés, et elle sentit une vague de chaleur l’envahir, une sensation douce-amère qu’elle n’avait jamais vraiment explorée.
"Océane ?" murmura-t-elle d’une voix encore imprégnée de sommeil.
Océane se raidit légèrement, puis se redressa un peu, tournant la tête pour croiser le regard de Béatrice. Elle se sentit à la fois exposée et vulnérable, mais il y avait aussi quelque chose de libérateur dans cet instant.
"Je… J’ai fait un cauchemar," murmura Océane, ses joues prenant une teinte rosée. "Je suis désolée de t’avoir dérangée…"
Béatrice ne répondit pas immédiatement. Elle laissa son regard parcourir le visage d’Océane, lisant la sincérité et l’hésitation dans ses yeux. Puis elle secoua doucement la tête, un sourire doux se dessinant sur ses lèvres.
"Tu n’as pas à t’excuser," répondit-elle enfin, sa voix apaisante. "Je suis contente que tu sois venue."
Elles se regardèrent en silence pendant ce qui sembla une éternité, un échange muet qui en disait plus que tous les mots. Océane sentait son cœur battre à tout rompre, mais ce n’était plus par peur. C’était une douce anticipation, une peur mêlée de désir.
Béatrice leva une main, l’hésitation visible dans son geste, et la posa délicatement sur la joue d’Océane. Son pouce caressa doucement sa peau, comme pour effacer toute trace de peur ou de doute. Ce geste simple fit trembler Océane, une vague d’émotion la submergeant.
"Océane," murmura Béatrice, sa voix emplie d’une tendresse qu’elle ne parvenait plus à cacher. "Je crois que…"
Les mots restèrent suspendus entre elles, mais ils n’étaient pas nécessaires. Océane se pencha légèrement en avant, son front touchant doucement celui de Béatrice. Elle ferma les yeux, laissant ses sentiments prendre le dessus, laissant ce moment parler pour elle.
Béatrice ne recula pas. Au contraire, elle se rapprocha, réduisant la distance entre elles jusqu’à ce que leurs lèvres se frôlent doucement. C’était un baiser doux, timide, mais qui portait en lui tout ce qu’elles avaient essayé de contenir.
Le baiser se prolongea, devenant un échange de chaleur et de sentiments qu’elles ne pouvaient plus nier. Lorsqu’elles se séparèrent enfin, leurs fronts restèrent collés l’un à l’autre, leurs respirations se mêlant dans une symphonie douce et rassurante.
"Je crois que je suis amoureuse de toi," avoua Océane à mi-voix, les yeux toujours fermés, ses mains tremblant légèrement.
Béatrice sourit doucement, ses doigts caressant doucement les cheveux d’Océane. "Je crois que je le suis aussi," murmura-t-elle en retour.
Elles restèrent là, enlacées, profitant de cet instant de vérité partagée, où leurs cœurs s’étaient enfin trouvés. Leurs peurs et leurs doutes semblaient soudainement insignifiants face à l’intensité de leurs sentiments. Le monde extérieur n’avait plus d’importance ; seul ce moment comptait, cet instant où elles s’étaient enfin avouées ce qu’elles ressentaient.
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Une aventure
عاطفيةC'est l'histoire de deux femmes qui se rencontrent à l'internat Saint-Vincent. Elles vont partager énormément de choses jusqu'à ce qu'elles se rendent compte que leur relation n'est pas ce qu'elles pensaient....