9-1-1 : Amour détruit

Chapitre 6

Buck se demande parfois s'il est vraiment doué pour jouer le rôle de simple ami avec Eddie. Il pense à la façon dont leurs amis mentionnent à peine leurs anciennes aventures et sont revenus à leurs taquineries habituelles sur le moment où lui et Eddie se marieront enfin.

Buck s'interroge sur l'expression du visage d'Eddie lorsqu'il aperçoit les suçons sur le cou de Buck et les marques de griffures sur son dos, ou lorsqu'il arrive avec une voix rauque. Il se demande s'il imagine ce qui semble être de la jalousie ou de l'envie.

Eddie est avec Ana.

Ana, douce et éclatante, qui semble à peine transpirer même quand la température dépasse les 32,2 degrés Celsius. Ana, qui fait de la pâtisserie et fredonne en marchant, et qui semble taillée dans des ailes de papillon.

Eddie est avec Ana, qu'il mentionne rarement sauf si on le pousse à en parler, et qui n'a pas l'air embarrassée mais coupable lorsqu'on lui fait remarquer qu'elle est à peine évoquée. Eddie est avec Ana, dont la main s'adapte à la sienne, laissant des espaces ouverts et des fissures à combler. Leurs doigts ne s'entrelacent pas vraiment comme ceux des amants. C'est mal ajusté et prudent, là où l'amour devrait les remplir.

Buck se pose des questions.

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Le bar est presque vide quand Buck est assis sur un tabouret. Il sirote son verre de whiskey sour quand quelqu'un lui tapote l'épaule et il se retrouve face à une peau brune profonde et un sourire qui pourrait éclairer une piste d'atterrissage d'aéroport juste avec ces watts.

"Je te demanderais si tu viens souvent ici, mais je suis en fait davantage intéressé de savoir si tu voudrais partir d'ici." dit l'homme avec malice, se penchant et prenant une gorgée directement dans le verre de Buck.

Buck lève les sourcils et laisse un sourire en coin apparaître. "On ne me l'a jamais faite celle-là."

"Juste en test pour ce soir." répond facilement l'homme. "Ou peut-être plus tard, selon comment ça se passe."

"J'apprécie l'honnêteté, mais, entre nous, je ne pense pas que ce sera nécessaire."

"Allée ou toilettes ?"

Buck fait semblant d'être offensé, même s'il se lève paresseusement et pose quelques billets sur la table pour payer sa note. "J'ai de la classe." dit-il avec un rire brusque. "La voiture, évidemment."

("Je te signale" hoqueta Buck, vacillant sur le canapé, "Que le porno gay est tout à fait mon truc. Littéralement." Il gloussa encore, de manière incontrôlable, à peine capable de sortir les mots. "Dans l'allée."

Eddie n'avait pas l'air amusé. "Ne t'inquiète pas, j'ai compris la blague."

"Tu comprends, parce que le sexe gay se passe dans une allée."

"Je l'ai compris les trois premières fois que tu l'as dit." Gronda Eddie. Il souleva les 90 kilos de Buck pour le faire se tenir debout. Buck avait un peu envie de lécher les veines qui étaient apparues sur les biceps musclés d'Eddie sous l'effort de son propre poids. "Et les trois fois après ça."