Chapitre 1

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LYLIA

Je me réveille l'esprit hagard. Mon cauchemar me hante encore. Je me lève de mon lit, la sueur faisant coller le tee-shirt, faisant office de pyjama, à ma peau, ma respiration encore saccadé par la violence de ce songe qui hante mes nuits depuis des années. Je pars prendre une douche, histoire de me détendre.

J'entre dans la salle de bain et observe mon reflet dans le miroir, les cernes, qui se creusent au fil des jours, deviennent de plus en plus difficile à masquer et ce, même avec une bonne couche de maquillage. Un soupir de lassitude passe mes lèvres, tandis que je fais chauffer l'eau de la douche. Je décide d'attacher mes cheveux, et d'utiliser un shampoing sec après.

Lorsque je rentre dans la douche, l'eau chaude détend mes muscles crispés, prenant une profonde inspiration, mes paumes posées sur la pierre de la douche, je fais le vide dans mon esprit. Lasse de ces nuits, devenue un rappel constant de ma blessure.

Je relâche la tension doucement sous la douche, mais ne traîne pas trop car une journée de travail intense m'attend. Lorsque j'ai fini de me laver, je fais mon shampoing sec et coiffe mon carré et fais un maquillage qui dissimule le plus possible mes cernes, mais qui fait ressortir la couleur de mes iris.

Avoir les yeux vairons est une chose rare pour la majorité des gens mais pour moi c'est une arme, il suffit que je regarde quelqu'un droit dans les yeux pour qu'il finisse par me dire tout ce que je souhaite savoir. Parce que c'est tellement rare que s'en est hypnotisant. La plupart des gens oublient les détails lorsqu'ils échangent avec une personne, son visage, sa voix, ses cheveux, peu importe ce qu'ils retiennent c'est l'aura qui se dégage de soi, et mon aura passe par mon regard, il devient donc inoubliable.

L'œil gauche vert, et l'autre bleu, rien de mieux pour être unique et que l'on connaisse mon nom mais ce n'est pas le cas. Ma sœur, Lavinia De Santis, ma jumelle, a aussi les yeux vairons mais à l'inverse de moi. Sans cette différence, nous serions quasiment indifférenciables.

— Bonjour, toi ! Merci pour la boisson.

— De rien, tu ne commences jamais une journée sans le Graal. Au bout d'un moment, je le sais.

Il s'approche de moi et m'enlace. Je profite de cette étreinte, car je sens que la journée va être laborieuse, et j'ai besoin de tout ce qui peut me procurer un peu d'énergie.

— Tu as encore fait un cauchemar cette nuit ? me demande Lèon.

— Oui, mais ce n'est pas nouveau, tu le sais.

— Tu devrais faire quelque chose, parles-en avec un médecin, ça va faire six ans que ça dure.

— Non, ça va aller, je commence à m'y faire. La journée va être longue entre le travail et la soirée de ce soir. lui répondis-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu

— Effectivement... Tu veux que je vienne ici après l'anniversaire d'Émilia ? Sa manière de changer de sujet pour éviter le conflit m'amuse toujours autant.

Il plonge sa tête dans le creux de ma nuque, un sourire aux lèvres.

— Non, il faudrait que je récupère de ma batterie sociale et je te rappelle que tu es juste un ami qui a l'avantage de partager mon lit de temps en temps. Alors, ce soir, on se voit à la soirée et ensuite tu rentres chez toi.

—Très bien Madame ! Je vais y aller, le travail n'attend pas. Passe une bonne journée !

— Merci à toi aussi Lèon !

Il m'embrasse sur le front, puis s'en va. Je déguste le petit-déjeuner qu'il m'a préparé avant de partir pour aller au travail. Je descends donc au parking pour prendre la voiture, bien que je n'aime pas forcément conduire.

Les liens du destin, Tome 1 : Lien Vengeur / Réécriture \Où les histoires vivent. Découvrez maintenant