Les liens du destin, Tome 1 : Lien Vengeur / Réécriture \

Chapitre 18

Je n'arrête pas de repenser à cette conversation avec Lavinia, elle me bouscule sans pour autant me gêner. Non, elle me fait poser les bonnes questions, si le diner m'avait bien perturber, cet échange vient de tout remettre à sa place. Je dois le bousculer ou le forcer à se trahir. 

Swan est le genre de personne qui sait bluffer, celui qui sait contourner les règles mieux que personne. Ce n'est pas pour rien qu'il est devenu avocat. J'essaie de me recentrer sur mon travail quand Emilia débarque pour la pause de midi.

Je suis tellement heureuse de la voir mais en même temps je sais qu'elle est là uniquement pour avoir le compte rendu du dîner. La connaissant, elle va se régaler de la situation la plus gênante que j'ai connue. Alors que l'on installe notre repas sur la table basse de mon bureau, je constate qu'elle est préoccupée. Je lance donc la conversation en commençant par parler du dîner en espérant que ça va la détendre un peu avant qu'on aborde le sujet qui la taraude.

— Ce repas bat tous les records des moments gênants que j'ai pu avoir dans ma vie...

Elle me regarde d'un air curieux et interrogateur. Je lui raconte donc tout ce qu'il s'est passé entre Lèon et Swan à ce moment-là et à quel point j'ai eu envie d'aller creuser un trou pour m'enterrer. Elle rit aux éclats.

— N'empêche, quel était le pourcentage de chance qu'ils soient meilleurs amis, je peux comprendre surtout que Lèon n'est pas du genre à côtoyer la haute société de base.

— J'ai surtout découvert que j'étais le sujet tabou de mon cher mari... je sais que mon ton est irrité et la colère prend le dessus mais il y a de quoi l'être.

— Pardon ?! S'exclame mon amie

— Oui, Lèon a balancé que j'étais un sujet tabou, je te raconte pas comment j'ai eu envie de lui refaire le portrait ! Mais promis j'ai gardé mes mains sous la table et je n'ai pas touché aux couteaux.

— C'est du miracle, et comment as-tu fait ?

— J'ai d'abord demandé à Lèon de partir avant de déballer mon sac... et  bien évidemment il m'a menti, il y a bien une raison à ce qu'il a fait mais il ne compte pas me le dire.

— Je ne comprends pas, pourquoi il te cache ça ?

— Soit parce que je sais qui a fait ça et que ça ne renforcerait que mon envie de me venger ou alors, il y a une autre raison.

— Imagine, c'est les deux à la fois ? Personne  à part lui  ne sait réellement ce qu'il s'est passé et le pourquoi du comment. Et puis s'il ne veux pas te le dire c'est que ça pourrait te blesser.

J'y réfléchis une minute, effectivement ça se pourrait, mais je ne sais pas qui aurait pu faire une chose pareille à part : elle.

Je me décide toutefois, à changer de sujet et essaye de tirer les vers du nez de mon amie pour comprendre ce qui ne va pas.

— Emilia, je vois bien que ça ne va pas, tu veux bien m'expliquer ce qui se passe ?

— Disons que comme tu le sais le gala approche, certains membres de ma famille essaient de faire pression pour que je me trouve un mari et que je fonde une famille. Je pensais que c'était parce que je suis fille unique. Mais absolument pas, il s'avère  qu'ils trouvent que mon travail est une honte pour la famille et son héritage.

Je me stoppe instantanément car si de base elle passe outre ce que sa famille pense d'elle, toucher à son travail est un point difficile.

— Emilia, très peu de personnes sont aussi curieuses que toi sur l'histoire des familles. Ton cabinet de recherche généalogique prospère car nous aussi on fait appelle à toi, comme les notaires d'ailleurs. Mais pas que, je sais que ta mission principale est surtout d'aider les patients en attentes de greffes d'urgence. Certains membres de ta famille s'inquiètent des secrets que tu pourrais trouver en fouillant. La voyant prête à me contredire, je continue. Bien évidemment pas tous, mais la majorité.