Chapitre VIII: Tariq...

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                Tini était sortie de l'hôpital après une semaine de surveillance médical et une batterie de tests pour nous assurer du bon déroulement de sa grossesse. Nous avions également investi une nouvelle demeure loin de l'agitation de Chicago et surtout de la presse.

J'avais récupéré le peu d'affaires qui appartenaient à ma femme, celles qui se trouvaient à Chicago chez Lilith et celles qui provenaient de Los Angeles et je les avais fait rapatrier à la maison.

Alors que j'étais en pleine réunion avec Akram pour qu'il m'explique son plan pour gérer le transfère des prisonniers, en particulier celui de Trish, la mère de Lilith, quand brusquement, un vacarme sans nom à l'étage résonna. Tini poussa un hurlement de rage. Sans hésiter, je me ruai dans notre suite et me rendis naturellement dans la salle de bain. L'horreur se peignit sur mon visage quand je vis l'ampleur des dégâts. Lentement, je pénétrai dans la pièce et m'approchai de ma femme. Celle-ci pleurait à chaude larmes, les mains couvertes de sang et recroquevillée entre le meuble vasque et un meuble de rangement.

Au sol, les parfums, tout ce qui se trouvaient sur les meubles étaient éventré et explosé. Les miroirs étaient brisés, elle les avait probablement cassés en mettant un coup de poing dedans, avec colère. Mais ce qui me perturba le plus, ce fut de trouver de longues mèches de cheveux noirs éparpillées un peu partout dans l'évier, sur les meubles et parterre.

Je m'accroupis en face d'elle et vis qu'elle s'était sauvagement coupé les cheveux. Je tendis ma main devant elle.

— Donne-moi ces ciseaux, Tini.

Elle obtempéra et déglutit avant de garder le regard rivé au sol.

— Pourquoi tu as fait ça ?

— Il me tenait par les cheveux, quand il me parlait ou qu'il me menaçait. C'était sa façon d'avoir le contrôle sur moi.

— Tu sais qu'il ne pourra plus jamais te faire de mal. Je vais appeler un coiffeur pour qu'il puisse essayer de rattraper de ce carnage, dis-je en me relevant.

— Comment tu peux rester avec moi ? Il m'a brisé, dit-elle dans un souffle.

— Tu me fais confiance ? lui demandai-je en lui tendant ma main.

Tini prit ma main et lentement je l'aidai à se relever. Je la guidai à travers les débris et la mis devant le miroir brisé.

— Cette femme, c'est ce que toi tu vois, ce que lui, il voulait que tu sois. Et tout ça, parce que la femme que tu es vraiment, celle que moi je vois, elle est certes blessée, mais elle est forte. Ma femme est une guerrière qui a encaissé les coups pour sauver notre bébé. Parfois, ne pas résister, ne signifie pas être faible, au contraire, tu es rusée, intelligente et au fonde de toi, tu as su que si tu luttais, tu lui donnerai ce qu'il aurait voulu. Tu l'as privé de son plaisir et tu as gagné ce combat. Tu es en vie, Tini, dis-je en la guidant jusqu'au miroir de notre chambre.

Je me glissai dans son dos et posai naturellement ma main sur son ventre et un baiser sur sa tempe.

— C'est elle que je vois quand je te regarde. Tu as le droit d'être en colère, c'est normal, je dirais que c'est une colère saine. Mais cette colère, elle ne doit pas être contre toi. Tu n'as rien fait pour mériter cela. Moi, je suis fière de la femme que je vois.

— Alors expliques-moi ! Pourquoi est-ce que je vois du dégoût quand tu me regardes ?

— Du dégoût ? Rien que ça ?!

— Je t'ai vu partir de la salle de bain, hier pendant que je prennais ma douche. 

— Habibti, je ne suis pas parti parce que tes blessures me dégoûtent, mais parce que tu as subi un traumatisme et que je reste un homme. Un homme sensible face à la femme qu'il aime et que j'ai préféré partir pour ne pas t'oppresser. Mes pensées et mes envies ne sont pas les bienvenues en ce moment, alors que tu peines à faire une nuit sans cauchemar et à dormir plus de trois heures d'affilées.

Tini & TariqOù les histoires vivent. Découvrez maintenant