- Florence il était dans le bus!
Le cœur de Florence s'arrêta. Ses oreilles se mirent à bourdonner. Elle voyait les lèvres de Voussac bouger mais elle ne comprenait pas ce qu'il lui disait. Elle secoua la tête et se recula. Il tenta de lui attraper le bras mais elle le rejeta et recula encore un peu plus en secouant toujours la tête.
- Non. Non. C'est pas possible.
Elle sortit son téléphone et tenta de joindre son fils. Une fois. Deux fois. Pas de réponse.
- Florence vous savez ce que représente Jules pour moi et l'estime que j'ai pour lui, je déconnerai pas avec un truc pareil. Il était dans le bus. Et si vous ne l'avez pas dans vos identifications c'est qu'il est ...
- ... au bloc.
Elle se retourna et partit en courant vers l'accueil des urgences. Elle tenta de reprendre ses esprits en parlant à la femme de l'accueil.
- Bonjour. On s'est parlé toute à l'heure, je suis la commissaire Cassandre. Est-ce que la personne au bloc avait des papiers? Et comment elle va?
- On vient juste de les récupérer, j'allais téléphoner à votre service. Il s'appelle Jules ... Elle hésita et regarda la femme en face d'elle. Elle se tourna vers sa collègue. Venez avec moi Madame.
Florence était incapable de bouger. Elle se sentait vaciller. Jules était à l'hôpital, dans ce foutu bloc opératoire. Il était là depuis le départ, victime d'un taré notoire qui avait cru bon devoir foncer dans une foule pour ... pour quoi ? Elle sentit son cœur s'arrêter de battre, et une panique la gagner.
- Comment il va?
-Il est encore au bloc. Il a plusieurs fractures, mais ça devrait aller. Par contre un de ses reins est touché et il a eu un choc frontal extrêmement violent, ils craignent un hématome interne qui pourrait avoir endommagé des organes. Ils sont en train de tenter de sauver le rein et de voir l'étendue des dégâts, je suis désolée. Ils en ont encore pour quelques heures. Venez avec moi. Florence la suivit jusqu'à une zone plus calme, loin de l'effervescence. - Attendez là, le docteur viendra vous voir dès qu'ils auront terminé.
- Merci, murmura t-elle.
Sa tête lui tournait, elle avait la nausée et tremblait comme une feuille. Il était en train d'être opéré. Elle sentit l'espoir la quitter. Voussac était lui aussi inquiet. Il s'assit à côté de Florence qui mit sa tête dans ses mains. Il avait envie de consoler la femme à côté de lui, celle qu'il adorait embêter et titiller mais qu'il respectait aussi énormément. Il mit sa main sur son épaule.
- Florence, ça va aller. Il est costaud, il va s'en sortir.
- ...
- Florence dites moi quelque chose ...
- ...
Sa tête allait à mille à l'heure. Elle avait envie de pleurer mais elle n'y arrivait pas. Elle avait d'hurler mais elle ne pouvait pas non plus. Elle sentit monter une colère noire en elle, elle voulait exploser. Elle se dégagea de Voussac, se leva et commença à faire les cent pas dans la pièce vide.
- Florence ....
D'un coup elle se tourna vers Voussac
- Vous deviez l'amener au garage pour sa voiture!!
- Il y a eu un changement de programme
- Et lequel? Quel changement de programme il y a bien pu avoir qui a fait que mon fils s'est retrouvé dans ce putain de bus ?
- On a su pour Buroni et j'ai dû ...
- Vous vous foutez de ma gueule!!! Elle lui hurla dessus. Vous vouliez un scoop? Un putain de scoop? C'est pour ça que mon fils est entre la vie et la mort?