Chapitre 3

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Elle avait envie d'être seule, avec sa tristesse, mais elle savait aussi qu'il lui faisait du bien. Il était là. Elle ne savait même pas comment il avait su.

- Florence? C'est l'ami qui vous pose la question.

- Je ...

- J'ai juste besoin de m'assurer que vous allez bien.

Elle hocha la tête et se détourna de lui pour se diriger vers sa maison. Il était inquiet, vraiment inquiet pour elle. Elle le sentait. Il la suivit. Elle n'arrêtait pas de penser à Jules. Elle se sentait tellement mal, et elle savait à quel point Pascal se sentait concerné lui aussi. Mais pour le moment elle s'enfermait sur ce qu'elle ressentait elle.

- Allez prendre une douche chaude, je vous fais une tisane, on discute un peu si vous le souhaitez, ou pas, et je m'en vais quand je vous ai bordé. Ça vous va? Dit il avec son sourire habituel, celui qu'il avait toujours pour elle.

Elle hocha la tête face à son sourire, prit ses affaires et fila sous la douche. Elle en sortit 15 minutes plus tard, en pyjama, les cheveux remontés en chignon décoiffé. Elle avait les yeux larmoyants, rouges. Elle commençait à avoir mal à la tête. Elle aperçut Pascal de dos dans sa cuisine qui terminait les tisanes. Elle sourit tendrement. Il était si attentionné envers elle. Il sentit sa présence et se retourna.

- Vous vous sentez mieux? Physiquement je veux dire..

- Un peu, merci. Dit elle alors qu'il lui tendit la tasse.

Elle s'installa sur le canapé, il la suivit. Elle le regarda.

- Comment ..?

- Philippe m'a téléphoné. Il avait l'air très inquiet pour vous, il ne voulait pas que vous soyez seul je crois.
Elle eut un petit rictus, c'était pourtant pas le genre de Philippe.. ça devait être une idée de Catherine.

- J'en ai eu besoin pourtant, d'être seule, j'ai besoin de digérer.

- Pas de souci, je peux vous laisser si vous voulez.

En guise de réponse, elle posa sa main sur la sienne. Il ressentit la chaleur l'envelopper.

- C'est Voussac qui m'a appris pour Jules, c'est pour ça qu'il voulait me joindre. Si j'avais décroché la première fois...

- Chuuut. Pensez à ça, ça n'aurait rien changé.

Elle mit sa main devant ses yeux et sentit les larmes revenir. Pascal passa son bras autour d'elle, sans rien dire. Il avait tellement envie de la protéger. Il sentait que tout lui demandait un effort surhumain. Il passa son deuxième bras pour qu'elle puisse se poser. Il lui déposa un baiser sur le front. Il la sentit se détendre. Ils restaient juste comme ça, sans se parler. Au bout de longues minutes, il jeta un œil vers elle et s'aperçut qu'elle s'était endormie. Il la trouvait belle, presque apaisée. Il était content si sa présence avait pu lui apporter un peu de réconfort.
Il relâcha son étreinte pour lui permettre de s'allonger et prit un plaid qu'il déposa sur elle. Il s'installa quelques instants à côté d'elle et la regarda. Il aimait cette femme, il le savait, même s'il savait aussi que c'était compliqué. Il passa sa main dans ses cheveux et l'embrassa sur le front. Il sentit sa main attraper la sienne alors qu'elle se tourna sur le côté, à moitié endormie. Il ne sut pas dire si c'était un geste calculé de sa part ou un réflexe. Il hésita jusqu'à ce qu'il l'entende murmurer quelques mots.

- Restez.

Il sourit, soulagé et s'allongea derrière elle sur le canapé. Il la serra dans ses bras comme si sa vie en dépendait. Il se souvenait de ce qu'il ressentait pour elle, de ce qu'il avait toujours ressenti. Ce n'était pas le moment d'y penser, mais l'espace d'un instant il s'y autorisa.

L'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant