Chapitre 6

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La nuit était tombée. Il ne restait que Florence et Pascal. Les choses étaient calées pour l'hôpital, les surveillances étaient en place et si Buroni se pointait il ne pourrait pas leur échapper.
Florence savait qu'elle devait entamer la discussion. Elle avait considérablement merdé et elle l'avait blessé. Ils avaient fait traîner le temps, l'un comme l'autre, ressentant inconsciemment ce besoin de se retrouver, de se parler. C'était le moment.

Pascal était toujours en colère mais il avait besoin d'apaiser les choses avec cette femme dont il était éperdument amoureux. Alors il prit sur lui et s'approcha du bureau de Florence, timidement, se calant entre leur porte commune.
Elle le regarda.
Il s'avança.
Elle se leva et fit le tour de son bureau pour de trouver quelques mètres devant lui.

Ils étaient face à face, les bras croisés. La tension était plus que palpable entre eux et aucun n'avait le courage de prendre la parole. C'était à Florence de le faire. Elle le savait et lui n'attendait que ça, mais elle ne semblait pas prête à se lancer.
Le silence s'installa et devint pesant.
Comprenant que rien n'avancerait, Pascal attendit quelques instants. Il la regarda dans les yeux, mais rien ne se produisit. Depité, il baissa la tête et fit demi-tour vers son bureau. Elle le regarda s'éloigner sans rien dire, elle avait rater le coche.
Il prit sa veste et quitta le commissariat sans parler. Elle baissa la tête à son tour, fermant les yeux, se traitant de tous les noms pour sa réaction, mais tout semblait coincé à l'intérieur.

Le téléphone de Florence sonna, ça la fit sortir de sa stupeur.

- Allo... Oui c'est moi.... Il y a un problème?... D'accord. J'arrive.

Elle tremblait comme une feuille, elle se laissa tomber sur son fauteuil et tenta de retrouver ses esprits. C'était l'hôpital. Le médecin qui s'occupait de Jules voulait la voir ce soir et ça ne lui inspirait rien de bon. Il n'avait rien voulu dire au téléphone, et elle aurait dû y aller demain. Il y avait forcément un truc qui clochait. Elle commença à paniquer intérieurement. Elle inspira un grand coup et reprit ses esprits. Elle prit sa veste et fila vers l'hôpital.

Elle arriva à l'unité de soins intensifs de Jules le coeur battant

- Madame Cassandre, Docteur Leonetti. Suivez moi je vous prie

Elle pénétra dans son bureau.

- S'il vous plaît, installez vous.

- il y a un problème? Demanda t-elle

- L'hématome de votre fils est résorbé, c'est la bonne nouvelle. Par contre, les dégâts sont plus importants que ce qu'on pensait. La bonne nouvelle c'est que nous allons nous occuper de lui et le remettre sur pied.

- Qu'est-ce qu'il a exactement?

- Sa rate est endommagée ainsi que son foie. Il va falloir qu'on l'opère à nouveau. On va tenter de sauver tout ça, mais il fallait que vous soyez au courant. Nous allons garder votre fils inconscient, notamment pour lui éviter la douleur. On l'opérera dans une demi heure environ, le temps de le préparer.

- Je peux le voir? Elle voulait fondre en larmes, mais elle accusait le choc

- Bien sûr, mais seulement quelques minutes.

Elle se dirigea vers la chambre de Jules et s'installa à côté de lui.

- Mon chat, c'est maman... Je voudrais tellement que tu puisses me parler. Je commence à perdre patience tu me connais... Il faut que tu te battes, tu peux pas me laisser, je fais n'importe quoi. Et Lily a besoin de toi mon chat.

Elle pleura silencieusement à côté de lui en lui caressant les cheveux sans le quitter du regard. La porte s'ouvrit, l'infirmière était là pour le préparer. Elle lui fit un sourire et sortit.

L'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant