Chapitre 12: Coup d'état

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Mozart s'inclinait bien bas, il gardait la tête baissée, prenait un air faux et souriant. Cependant, il ne pouvait cacher un rire un peu nerveux, comme lorsqu'il faisait une blague ou une farce. Il retenait avec force un grand éclat de rire.

- Il s'agit d'une simple visite de courtoisie, sérénissime altesse... - Répliqua t'il.

Ricardo V hocha la tête, sourit et demanda si au moins on avait apporté quelque chose pour lui. Le roi n'avait rien remarqué d'étrange. Ce dernier était si sûr de lui qu'il se croyait invincible. Ronan mit du poison très puissant dans son vin. Le médecin pouvait soigner, mais il se révélait aussi doué pour créer du poison meurtrier, c'étaient de vraies armes dont il se servait avec modération. Ronan préférait faire couler le sang pour se défendre...Cependant, la situation exigeait une extrême discrétion. Léandre alias Gaïa s'approcha du roi. Léandre souriait à Ricardo. Il était d'une beauté dont personne ne pouvait résister, il se mit sur le roi, tenta la manière douce c'est-à-dire le séduire. Ricardo V ne fut pas séduit, il n'aimait apparemment personne. Gaïa se recula et laissa place à sa véritable apparence désormais, il était Léandre de Cassidy. 

- J'espère que ça marche ton truc... - il susurrait, regardait Ronan

Mais oui, aie confiance... - Ricardo V de son côté se sentait plutôt bien au début puis il fut pris tout à coup de violentes convulsions, il tomba au sol puis se mit à saigner des yeux, des oreilles et du sang sortait de sa bouche. Il commençait à perdre conscience, son cœur s'arrêta de battre, d'un seul coup violent et douloureux, il mourut. Léandre regardait la scène avec un grand plaisir, il souriait, exaltait de joie car le peuple l'avait en quelque sorte choisi pour son grand mérite. Ils l'avaient fait par télépathie. Léandre fut donc le premier roi, masculin et jeune, très jeune. D'habitude, le peuple préférait l'expérience et la sagesse à la fougue et l'imprudence d'une jeunesse que beaucoup de vieux ancêtres considéraient comme dépravés... Il commençait à se relier peu à peu à la pensée de chacun d'entre eux. Mozart souriait et était heureux pour lui. Ronan mit le corps avec l'aide de Gaston dans les catacombes. . César arriva et supplia Léandre de lui donner sa place. Par défit envers son père, il s'assit sur le trône. - Dégouté, César tenta une seconde fois en suppliant encore plus vivement.

- Tu n'es pas capable mon fils... - il avait simplement envie de retrouver sa gloire passée. Léandre avait clairement compris, il répliqua :

- Chacun son tour père...

- En plus, il a été choisi – Mozart pour une fois fut la voie de la raison. Gaston était revenu des catacombes avec Ronan et ajouta :

- Laisse le maintenant, aies confiance... – César se mit à se jeter les gardes, les mordit. Léandre prit une bouteille de vin rouge qu'il but d'un seul coup. 

    Son père partit dans la forêt. Fou de rage, il courut au continent elfique, tua beaucoup d'elfes, se fut un massacre. En tant qu'héritière légitime au trône Linfiya fut réveillée et fut guidée jusqu'aux rivières de sang qui s'étendaient partout où il était allé. Les corps convulsaient encore pour la plus part. la ville était plongée dans une atmosphère horrible. L'air dégageait des relents de mort et de peur. La capitale elfique était pétrifiée. Tous les membres de la princesse en tremblait. Voyant cela, elle avait les larmes aux yeux. César quant à lui se retrouva très profondément enfoui sous le sol, ce dernier se cacha dans la forêt, pour longtemps. 


   Léandre regarda ses cousins. Il leur avait fait signe de s'approcher. Le nouveau roi paraissait totalement lucide malgré ses yeux qui trahissait un très grand état d'ébriété. Il avait été contrarié par le comportement scandaleux de son père. Pour ne pas exploser de rage une nouvelle fois face à lui, il s'était décidé à se calmer. Mozart s'approcha de lui en premier.

- Oui ?

- J'aimerais faire un pacte de sang. – Léandre avait besoin que ses cousins soient plus proches de lui, il les voulait comme frères.

- Ah bon ?

Vous m'avez aidé... Sans vous, je ne serais rien... 

Entendant cela, Ronan s'agenouilla devant Léandre, Mozart prit un calice et mit son sang dedans en s'ouvrant légèrement la peau pour en faire sortir quelques gouttes. Gaston fit de même ainsi que Léandre. Armand était présent, il les observait discrètement, n'avait pas besoin de se rendre invisible pour ne pas se faire remarquer. Léandre récita la formule magique qui permet de lier les âmes entres elles ; « que par le pouvoir magique du sang des vampires, nous soyons liés ensemble en tant que frères, et ce pour l'éternité et devant notre déesse Kali, nous nous jurons fidélité et amour fraternel. » - Le nouveau roi avait récité tout cela en latin. Les trois frères répétèrent eux aussi la même formule incantatoire, ils burent tous les quatre le calice remplis de sang. Ils furent liés à jamais. Ils avaient un regard encore plus complice qu'avant.

- Vous pouvez disposer si vous le souhaitez, j'ai des affaires importantes à régler – Il se leva, dans le salon, une fois installé, il se mit à boire jusqu'à l'ivresse.

Mozart sentit que son frère de sang tramait quelque chose. Léandre les avait fui du regard, les battements de son cœur s'étaient accélérés, c'était lorsqu'il mentait. Le vampire souhaitait protéger son frère, tenait à lui plus que tout. Il ne se pardonnerait pas s'il lui arrivait quelque chose... Mozart ne voulait pas reproduire ses erreurs du passé. Après quelques minutes, il finit par frapper devant la porte puis trouva Léandre en train de fixer le vide du haut d'une fenêtre. Il neigeait dehors et il tremblait de froid. Mozart prit son frère par la main, en train de tomber dans le vide, de justesse. 

Léandre le roi des vampires (deuxième version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant