Raven

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The Weeknd – Power is power

Je sors des vestiaires, laissant tout le monde en plan, ignorant leurs appels, leurs regards inquiets ou furieux. Rien de ce qu'ils disent ou pensent ne m'importe plus.

Je suis consumé par une seule chose : la retrouver.

Je n'ai plus de temps à perdre avec leurs mots, leurs jugements.

Je me mets à courir, mes pieds martelant le trottoir, le vent sifflant à mes oreilles, mais tout ce que je ressens, c'est ce tourbillon de pensées, de souvenirs, de douleurs que je porte en moi depuis si longtemps.

Le passé me hante, il ne m'a jamais vraiment quitté. Je revois les murs blancs de cet hôpital psychiatrique, les regards des médecins, leur pitié déguisée en compréhension. Ils pensaient pouvoir me réparer, me rendre normal après ce que mes parents ont fait, après ce que j'ai vu, mais ils se sont trompés. Je suis resté ce gamin enragé, incapable de contrôler ses sauts d'humeur, de réprimer cette impulsivité qui me pousse à frapper, à détruire tout ce qui se met en travers de mon chemin.

Mon souffle est court, mes poumons brûlent, mais je continue de courir, comme si je pouvais échapper à ces démons, à ce passé qui me poursuit. Ils ne pigent pas, personne ne comprend ce que c'est que de vivre avec cette rage qui bouillonne sous la surface, qui attend juste une excuse pour exploser.

J'ai passé ma vie à essayer de l'étouffer, de la contenir, mais c'est comme essayer de retenir un ouragan dans une bouteille.

Je frappe parce que c'est tout ce que je sais faire, tout ce que j'ai appris à faire pour ne pas sombrer.

Mais avec elle... Lorianna est différente. Elle est mon soleil, la seule chose qui semble pouvoir apaiser cette tempête en moi. Quand je suis avec elle, cette rage se tait, elle se recroqueville quelque part au fond de moi, et je peux enfin respirer, enfin être quelqu'un d'autre que ce monstre que j'ai toujours été.

Mortis ne voit pas ça, il ne peut pas comprendre. Pour lui, je suis juste un danger, une menace pour celle qu'il aime comme une sœur. Mais il ne voit pas que sans elle, je suis perdu. Elle est la seule qui puisse me sauver de moi-même, et même si ça semble égoïste, je ne peux pas la laisser partir.

Je cours plus vite, le bitume défile sous mes pieds, mais mes pensées tournent toujours autour de cette peur, de ce besoin désespéré de la retrouver.

J'arrive enfin à l'appartement, le souffle court, les muscles en feu, mais ça n'a aucune importance. Tout ce qui compte, c'est de savoir si elle est là, si je peux la voir, lui parler, lui faire comprendre ce qu'elle représente pour moi.

Je suis un monstre, je le sais. Mais avec elle, je pourrais être autre chose, quelqu'un de mieux.

Je monte les escaliers quatre à quatre, chaque pulsation de cœur résonnant dans ma tête comme un tambour de guerre. Depuis elle, je me sens vulnérable, terrifié à l'idée qu'elle ne soit pas là, qu'elle ait décidé de m'abandonner pour de bon.

Je pousse la porte de l'appartement, mon cœur battant encore à un rythme effréné, un bruit strident résonne dans le couloir, un son perçant qui me fait accélérer le pas. Je me précipite vers la source, le souffle court, la peur me rongeant de l'intérieur.

Je la retrouve dans sa chambre, ses cheveux en bataille, son corps tremblant, comme secouer par une force qu'elle ne peut plus contenir. Ses mains agrippent fermement une lampe de chevet, prête à la jeter contre le mur avec une agressivité désespérée. Elle ne m'a pas encore vu, mais je ne vois qu'elle, la vraie elle, celle qui se bat contre ses démons, tout comme moi.

Je me précipite et attrape son poignet au vol, retenant son geste juste à temps. Son corps se fige, surpris par cette interruption soudaine, avant de s'agiter violemment, tentant de se libérer de mon emprise.

Raven GrimshadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant