Raven Grimshade

Lorianna

The weeknd – Die for you

Étendue sur le canapé, les bras de Max autour de moi, je devrais me sentir en sécurité, apaisée. Mais mon esprit est ailleurs, incapable de se détacher de la nuit que j'ai passée dans la salle de bain avec Raven. Ses souvenirs me hantent, et chaque fois que je pense à lui, mon cœur se serre, mes cuisses se resserrent.

Je me rappelle ce moment où, à mon réveil, j'ai entendu la porte d'entrée se refermer doucement. Il était parti, encore. Sans un mot, sans aucune explication. Et même si je ne sais pas pourquoi il agit ainsi, une chose est certaine : si Raven revient dans le même état, je m'occuperai de lui, sans hésiter, sans me poser de questions, je le cajolerai jusqu'à fermer les yeux.

Max murmure quelque chose, resserrant légèrement son étreinte autour de moi, mais cela ne suffit pas à chasser ce poids qui pèse sur ma poitrine. Je devrais être là, avec lui, en ce moment, mais au lieu de ça, mon esprit continue de retourner à mon colocataire, à ces instants volés qui semblent désormais avoir pris une importance démesurée. Une violence incendiaire dont j'ai dû éteindre à l'aide de mon petit ami. Me donnant la sensation de faire quelque chose de mal.

Pourquoi est-ce que je me sens ainsi ?

Pourquoi ce besoin irrésistible de veiller sur lui, de m'assurer qu'il va bien, même si cela me pousse à franchir des lignes que je n'aurais jamais imaginé franchir ?

Je ferme les yeux, tentant de chasser ces pensées, de me concentrer sur la chaleur de Max à mes côtés, mais c'est inutile. L'image de Raven, blessé, vulnérable, revient sans cesse. Et avec elle, cette résolution étrange, presque effrayante, de refaire tout ce qui est en mon pouvoir pour le soulager, pour être là pour lui, coûte que coûte.

Je devrais me sentir coupable, mais au lieu de ça, je me sens seulement plus déterminée. Déterminée à ne pas le laisser affronter seul ce qu'il traverse, même si cela signifie compliquer encore plus ma propre vie.

Je dois lui parler, je dois comprendre. Peut-être que si je m'ouvre à lui, il fera de même. Ces pensées tournent en boucle dans ma tête, insistant de plus en plus fort. Je ne peux plus rester dans l'incertitude, à me demander ce qui se passe réellement. Je dois trouver un moyen de m'éclipser, de lui parler sans éveiller les soupçons de Max.

Alors qu'il s'étire paresseusement sur le canapé, les yeux encore mi-clos, je me redresse doucement, cherchant une excuse qui ne paraîtrait pas suspecte.

⸺ Je viens de penser à quelque chose, dis-je en essayant de garder un ton léger et naturel. Mortis m'a demandé un coup de main pour... euh, pour trier des affaires chez lui. Ça ne prendra pas longtemps, mais il m'a dit que c'était important.

Il ouvre complètement les yeux, un peu surpris, mais non méfiants. Je garde mon expression décontractée, même si à l'intérieur, mon cœur bat plus vite. Je n'avais encore jamais autant mentis à mon petit ami.

⸺ Mortis ? Il ne peut pas attendre un peu ? demande-t-il avec un soupçon de curiosité.

⸺ Je préfère le faire maintenant, sinon j'oublierai, répliqué-je avec un sourire un peu forcé. Tu sais comment je suis, si je ne fais pas les choses tout de suite, ça risque de passer à la trappe, dis-je en levant les yeux au ciel, jouant sur ma propre pathologie pour justifier mon départ.

Il sourit, amusé, et acquiesce sans trop insister. Mon excuse semble avoir marché.

⸺ D'accord, vas-y. Je vais rentrer de toute façon, sinon les gars vont me casser les pieds, dit-il en me lançant un clin d'œil.

Je lui rends son sourire, m'efforçant de ne rien laisser paraître de l'agitation intérieure qui me pousse à partir. Mes lèvres se posent sur les siennes plus rapide que d'habitude, je me lève, attrapant mes affaires, impatiente de retrouve ma créature.