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Nous voilà maintenant à bord d'un canoë, les autres sont plus en avant, tandis que je me trouve à l'arrière avec Edmund.

Les arbres au-dessus de nous sont magnifiques, et ils éveillent en moi un profond sentiment de liberté. C'est ce sentiment que j'attends depuis la mort de papa. Pourtant, à cet instant, je me demande si je dois vraiment me sentir libre... Si mon oncle découvre que je suis vivante, tout sera fini pour moi.

Je serre les poings, malgré la douleur qui s'en dégage.

« Ils sont si silencieux », murmure  Lucy.

« Ce sont des arbres qu'est ce que vous espériez ? » réplique Trompillon.

« Ils dansaient auparavant. »

« Ils dansaient autrefois. »

« L'invasion telmarine a eu lieu peu après votre départ. Ceux qui ont survécu se sont réfugiés dans les bois, avec les arbres. Ils se sont tellement renfermés sur eux-mêmes qu'on ne les entend plus. »

« Je ne comprends pas pourquoi Aslan a laissé cela se produire », dit Lucy.

« Aslan ? » grogne le nain. « Il nous a abandonnés quand vous êtes partis. »

Un silence s'installe, chacun baisse les yeux, jusqu'à ce que Peter, le plus grand de la fratrie, prenne la parole :

« Nous ne voulions pas partir. »

« Peut importe, qu'est-ce que ça change aujourd'hui ? »

« Conduisez nous jusqu'aux Narniens, ça changera tout. » finit Peter.

Dit donc, quelle assurance ! On dirait presque mon frère.

***

Nous arrivons rapidement sur une autre Terre, le nain descend le premier pour posé l'ancre, nous descendons tous pour pouvoir monter le bateau a la surface, quand je m'apprete a prendre le long fil qui reliait l'encre au cannoe, le roi Edmund m'en empeche, posant sa main sur la mienne.

« Laisse faire, tu ne ferra qu'abimer ton bandage. » dit-il.

Je lui adresse un sourire timide et recule lentement. Pourquoi est-il si prévenant avec moi alors que ses expressions trahissent une froideur évidente ?

« Salut ! Ça va ? »

La voix enjouée de Lucy me ramène brutalement à la réalité. Je tourne la tête, plissant les yeux pour voir à qui elle s'adresse. À ma grande surprise, je la vois s'approcher d'un ours.

« Mais qu'est-ce qu'elle fabrique ? » je murmure, perplexe.

Sans une once de crainte, Lucy continue de marcher vers l'animal, comme si le danger lui était inconnu. « N'aie pas peur, nous sommes amis ! » lance-t-elle joyeusement à l'ours.

Trompillon fait un pas en avant et s'accroupit légèrement. « Ne bougez pas, Majesté »

Le sourire de Lucy s'efface aussitôt. Derrière elle, l'ours surgit et se précipite à toute vitesse dans sa direction. Alertée, elle fait volte-face et commence à courir vers nous, son visage déformé par la panique.

« Ne t'approche pas d'elle ! » hurle Susan, tendant son arc et visant l'ours.

« Tire, Susan ! » crie Edmund. Mais Susan hésite, indécise, incapable de savoir si elle doit tirer ou non. Tirer voudrais dire, tuer l'ours.

L'ours continue de s'approcher, et la situation devient critique. Lucy trébuche et tombe au sol, poussant un cri. Sans réfléchir, je cours vers elle et ramasse un caillou assez gros en chemin.

« Hé ! Par ici ! » crié-je, essayant d'attirer l'attention de l'ours.

« Mais qu'est-ce que tu fais ? » hurle Peter derrière moi, mais je l'ignore, concentrée sur la menace qui pèse sur Lucy.

Je lance le caillou de toutes mes forces, atteignant l'ours à l'épaule. Il s'arrête, surpris, puis se tourne lentement vers moi, un grondement sourd montant dans sa gorge. Mon cœur bat à tout rompre, mais je tiens bon, refusant de reculer.

« Allez, viens ! » je crie, essayant de garder son attention sur moi et loin de Lucy.

L'ours avance, ses yeux rivés sur moi, chacun de ses pas faisant trembler le sol. L'air semble se densifier autour de moi, mais je serre les poings. Mon regard se pose sur une grosse branche tombée près d'un arbre. Sans réfléchir, je me précipite pour la ramasser, sentant le poids rassurant du bois dans mes mains.

L'ours commence à courir, grognant férocement, prêt à me charger. Je recule de quelques pas, puis d'un seul coup, je frappe avec toute la force dont je dispose. La branche heurte le museau de l'animal avec un bruit sourd. Il pousse un cri de douleur, désorienté, et secoue violemment la tête. Je serre moi aussi les dents, sentant des douleurs au niveau de mes mains.

Profitant de son déséquilibre, je fais un pas en avant et abats à nouveau la branche, cette fois sur le côté de son crâne. L'impact résonne dans tout mon bras, mais l'effet est immédiat : l'ours titube, vacille, puis s'effondre lourdement au sol, grognant faiblement avant de d'effondrer au sol.

Essoufflée, je reste immobile, la branche toujours serrée dans mes mains tremblantes, regardant l'ours étendu.es blessures aux mains vont sûrement se réouvrir. Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi. Lentement, je recule, relâchant enfin la pression.

Lucy, qui est restée figée au sol, se redresse péniblement et me rejoint. Ses yeux sont écarquillés, la peur encore visible sur son visage.

« Tu... tu l'as vraiment assommé... » murmure-t-elle, incrédule.

Je hoche la tête, encore sous le choc de ce que je viens de faire. « Ça va ? » je demande, cherchant à m'assurer qu'elle n'est pas blessée.

Elle acquiesce, avant de me prendre dans ses bras, son étreinte tremblante. « Merci... tu m'as sauvée. »

Peter et les autres nous rejoignent rapidement. Leurs visages sont marqués par la surprise et la tension. Edmund, le premier à arriver à notre hauteur, me fixe, les sourcils froncés.

Son regard passe de l'animal à la branche dans mes mains. « Tu l'as vraiment assommé toute seule. Wow. »

Je hoche la tête, le souffle encore court. Peter esquisse un sourire impressionné. « Sacré coup », dit-il. « Je n'aurais jamais cru voir ça. »

Susan baisse enfin son arc, un soupir de soulagement échappant de ses lèvres. « Je croyais vraiment que l'ours allait vous avoir... »

Edmund reste silencieux, mais je peux sentir la tension se dissiper autour de nous. Il finit par hocher la tête lentement. « C'était risqué. Mais efficace. »

Je relâche enfin la branche, mes bras endoloris. « Si ça vous inquiète, je ne l'ai pas tuer, seulement assommer. »

Trompillon s'approche et commence à l'examiner.

« Il était sauvage. » remarque Edmund.

« Et il ne parlait pas du tout. » ajoute Peter.

« Il a trop été traité comme un animal sans cervelle, et voilà le résultat. » dit le nain en sortant une dague en s'accroupit en face de l'ours. « Vous allez découvrir qu'à Narnia, la barbarie règne plus que jamais. » il commence à égorger l'animal, je fais une moue tandis que Lucy se cache derrière son frère.

***

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 09 ⏰

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𝐏𝐚𝐫𝐚𝐝𝐢𝐬 | Edmund PevensieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant