Décibel » Taekook

5. Le masque

Il était persuadé qu'il le détestait comme la plupart des personnes. Beaucoup se fiait à leur seule impression de lui, quelqu'un d'imbu de lui-même, qui aimait l'attention qu'on lui portait, qui restait seul par choix, se sentant supérieure raison de sa particularité. Contrairement à d'autres, Kim Taehyung avait descellé autre chose derrière la carapace qu'il s'était construit en plus de son monde isolé. Cela, Jeongguk l'avait remarqué depuis le début, voila la raison pour laquelle il l'ignorait car il se sentait vulnérable à ses côtés. Comme ci, ce garçon pouvait le lire comme un livre ouvert.

Jeongguk faisait très peu confiance, à très peu de monde. Il avait vu, et voyait toujours ce garçon comme une menace, quelque chose qui pourrait déséquilibrer le monde qu'il avait parfaitement calibrer durant toutes ces années. Que devrait-il faire à face à une telle volonté de briser sa carapace et parcourir son monde ?

Il pinça nerveusement sa lèvre inférieure tandis que son regard fuyant se posa sur son dessin.

"Pourquoi tu t'obstines autant..?"

"Je te l'ai déjà dit, tu me plais. Je veux en connaitre plus sur toi mais pour ça il faut que tu acceptes de t'ouvrir à moi."

"J'en vois pas l'intérêt."

"Moi non plus.."

Jeongguk eu un pincement au coeur.

"Je n'en voyais pas l'intérêt. Je t'ai trouvé arrogant au premier abord. Mais tu veux savoir une chose.."

Le blond se pencha vers le plus jeune. Il lui sourit, au plus grand étonnement de Jeongguk.

"J'avais envie de te protéger quand tu étais allongé dans ce lit..c'est à ce moment là que je me suis dit..ah, ce garçon le laisse pas indifférent."

Ces mots laissaient entendre une chose, qu'il devait accepté de se sentir vulnérable afin de s'ouvrir au autres et arrêter de souffrir de sa solitude. Il était terrifié à cette idée. Il s'était toujours méfier d'autrui, comme sa mère l'avait toujours inculqué. Il devait se rendre à l'évidence, ce garçon l'avait mis dos au mur. Il lui avait dit ce que beaucoup pensait. Ce que personne n'osait le lui dire de peur de froisser, comme ci il était une feuille fragile qui pourrait se déchirer à n'importe quelle vérité.

"Alors..c'est pour ça que tu l'as frappé..?"

"Qui ? Hoseok ? Il le méritait c'est tout. Mais..le fait que je t'aime bien m'a aussi poussé à le faire", avoua-t-il tout en grattant nerveusement sa tempe.

Jeongguk ne pu s'empêcher de laisser un fin sourire se dessiner sur ses lèvres, furtif et léger. Pour autant il n'échappa pas au blond, qui releva sa main et vint placer son doigts sur les lèvres du noiraud. Celui-ci retenu son souffle. Allait-il l'embrasser ? Là, si soudainement ? Il vint poser sa main sur la cuisse du plus jeune.

"Je veux apprendre à te connaitre, et que les autres comprennent aussi qui es vraiment. Tu es plus qu'une personne avec une particularité ou un handicap, peu importe comment ils veulent l'appeler."

Ce fut ces mots, qui réussirent à décrocher une véritable sourire de la part du noiraud. Alors qu'il s'apprêtait à prendre en main la main de Taehyung se trouvant sur sa cuisse, la sonnerie retentit soudainement. Le blond ne pu se retenir de soupirer d'agacement, espérant que ce moment dure plus longtemps.

"Tu n'as pas besoin de me donner une réponse maintenant. Mais pense-y Jeongguk. Acceptes-tu que je veuille apprendre à te connaitre.."

    Personne n'avait jamais réellement cherché à apprendre à le connaitre. La plupart restait sur la mauvaise impression qu'il leur donnait et l'ignorait. Mais cette solitude lui avait rapporté une certaine sérénité. Tout le contraire de Taehyung. Il détestait se sentir seul, il avait le don, surtout grâce à sa personnalité, d'avoir beaucoup de personne à ses cotés. Pour autant, il compris que ses relations étaient futiles, même vide de sens certain temps. Il cherchait auprès des autres, l'amour qu'il n'avait pas pu avoir de sa famille. Il compris que pour l'avoir, il devait faire bonne impression. Cela passait avant tout par la beauté.

Il était facile pour lui d'être entouré, de faire bonne impression, parce qu'il était au vue des autres, beau. Sa personnalité lui ouvrait aussi des portes. C'est une première pour lui, que ces deux éléments ne lui facilite pas la tâche afin de s'approcher du garçon qui lui plaisait. Il était différent des autres, c'est peut être la raison pour laquelle il lui plaisait justement.

Il avait l'impression de pouvoir être lui-même, sans se forger une sorte d'image public qu'il tentait tant bien que de mal de laisser intacte. Mais son passée, et sa famille étaient toujours là pour lui rappeler que ce masque pouvait se briser à tout moment.

"J'ai entendu dire que le garçon que Hoseok aurait soi-disant agressé se porte très bien. C'est à cause de toi qu'ils ont pris des mesures disproportionnées"

"Très bien tu dis? Il a du retourner à l'hôpital et chez son médecin car ses oreilles saignaient! Ton connard de fils aurait dû d'ailleurs prendre ses responsabilités et payer pour les frais, tu ne crois pas ?"

"Depuis quand tu me parles sur ce ton ? C'est ton nouvel ami qui te fait pousser des ails c'est ça ? "

Taehyung soupira, debout face à son père qui se trouvait assis devant son bureau. La porte fermée à clé, des souvenirs lui revenaient en tête, la manière dont dans cette même pièce son père l'avait auparavant insulté, blessé. Aujourd'hui, l'histoire se répéterait. Chaque action de sa part, chaque paroles étaient la mauvaise. Au yeux de son père tout le monde était meilleur que son bon à rien de fils.

Ce même fils, qui tentait de se faire remarquer en se teintant les cheveux, en roulant en moto, en se faisant remarqué en classe mais rien n'y faisait. Voir la manière dont la mère de Jeongguk l'avait pris dans ses bras, lui avait rappelé, qu'il avait été privé du seul sentiment qu'il tentait de comprendre auprès de Jeongguk : l'amour.

"Je te l'ai dit combien de fois que tu dois mieux choisir tes fréquentations."

Ces choix également, étaient toujours les plus ridicules, incompréhensibles, puériles selon son père. Face à cela, Taehyung se demanda s'il trouverait tout aussi ridicule pour lui d'aimer ce garçon. Le jour où il en prendra conscience, son masque sera détruit en mille morceau.