Décibel » Taekook

8. Un aurevoir

"Qu'est-ce-que tu racontes..? Taehyung..?"

La mâchoire du blond se crispa de peine et de colère, sa gorge devint sèche à force de retenir ses sanglots. Dans un élan de courage, il se répéta :

"On ne pourra plus se voir à partir d'aujourd'hui."

"Je sais bien, tu vas à l'université l'année prochaine mais on s'était dit que je pourrais venir—"

"C'est fini tout ça Jeongguk, tu ne viendras pas!"

"Taehyung. Tu ne peux pas me dire ça sans me donner une raison valable."

"On s'en fiche de la raison non ? De toutes les manières tu ne m'aimes pas, j'ai eu beau essayer d'apprendre à te connaitre, tu n'es pas tombé amoureux de moi."

"Parce que tu crois que tu t'es suffisamment ouvert pour dire cela ? Tu ne m'a jamais confié quoi que ce soit, tu es étais toujours sur la défensive je faisais toujours face à un mur lorsque j'évoquais ton passée, ton désir de coming out, ta famille."

"La seule chose que tu dois savoir c'est que j'ai une famille de merde, un passé de merde et un coming out de merde!"

Jeongguk regarda le plus âgé avec effroi, dans l'incompréhension la plus totale. Puis, quelque chose vint lui titiller l'esprit.

"Ton coming out..tu l'as fait ?"

"Pourquoi tu cherches à le savoir Jeongguk ?"

"Parce que je tiens à toi voila pourquoi! Écoute. Reviens me voir lorsque tu serais un peu plus lucide. Cette conversation ne mène à rien. Tu devrais par ailleurs te concentrer sur tes examens d'entrée à l'université. Si tu je veux plus me voir, tu ferais mieux de les réussir. Salut."

Jeongguk claqua sa porte d'entrée, sa mère travaillait de nuit et donc était absente jusqu'à l'aube. Il resta ainsi, planté devant sa porte quand soudain il vit une lettre passer entre la fente de sa porte. Il la ramassa au sol.

"À quoi il joue ?", demanda-t-il à haute voix.

Jeongguk l'ouvrit et la lit, aussitôt, son regard se troubla. Il avala nerveusement sa salive, tandis que son regard troublé passait de mot en mot. Des mots, qui décrivaient la torture de son père, son refoulement, sa solitude enfouie. Tout ses remords, ses craintes. Tout ce qu'il avait mis tapis, en silence, tout y était écrit. Il allait lui donner cette lettre avant de partir, voila la raison pour laquelle il était sur son paillasson ce soir.

Jeongguk ouvrit la porte et vu, avec étonnement, Taehyung qui n'avait pas bougé d'un pouce. Il s'avança d'un pas, puis vu le plus jeune lâcher la porte d'entrée et venir le prendre dans ses bras. La porte se referma petit à petit, rapidement, le blond la prit en main afin qu'elle ne se referme pas sur eux et les laisse enfermés dehors.

Jeongguk à ce geste, se retourna vers son appartement ouvert puis plongea son regard dans celui du plus grand. Sans un mot échangés, ils se comprirent. Taehyung hocha la tête, vint nerveusement placer sa main contre la chevelure du noiraud. Celui-ci sentit sa main descendre le long de son cou, puis soudain ce toucher se fit remplacer par la sensation de ses lèvres contre les siennes.

D'un pas frénétiques il s'avancèrent, la porte d'entrée se renferma derrière eux. Dans la précipitation Taehyung retira ses chaussures et manqua par la même occasion de tomber. Il prit appuie contre l'un des murs du couloir donnant sur le salon. Leur baiser se brisa. Leurs regards se plongèrent dans celui de l'autre, un silence accrue envahissait la maison.

"Taehyung, je sais pas.."

"Et moi je n'ai jamais été aussi certain de toute ma vie Jeongguk."

Sur ses mots, les lèvres du plus grand s'écrasèrent de nouveau sur celle du noiraud qui vint entouré ses bras autour de ses épaules. Sans qu'il puisse crier gare, ses pieds n'étaient plus au sol. Le blond le porta, l'obligeant à tenir appuie en roulant ses jambes tremblantes autour de la taille du plus grand. Celui-ci, s'assit sur le canapé, laissant le noiraud s'assoir sur ses cuisses sans qu'ils ne brisent leur baiser frénétique une fois.

"Est ce que je te l'ai déjà dit..?", demanda Taehyung contre ses lèvres.

"Quoi..?"

"Je t'aime.."

"Et bien tu viens de me le dire, ah, sérieux.."

Sous la gène, Jeongguk se couvrit le visage avec ses deux mains laissant le plus âgé se moquer de lui, le trouvant tout aussi adorable que le premier jour qu'il l'avait rencontré. Il savait désormais tout de lui, il n'aurait jamais pu lui dire tout ce qu'il avait écrit sans cette lettre. Jamais à haute voix, et maintenant, il était gêné de lui dire à haute voix, une chose qu'il ignorait encore.

"Je-jeongguk.."

"Hum..?"

"S-s'il-te-plait descends."

Taehyung grimaca, puis se fut à lui de couvrir son visage sous la gêne. Le plus jeune, le regarda incrédule, puis il suffit d'un regard échangé afin qu'il comprenne. Il se releva aussitôt, tout aussi gêné tandis que le plus âgé mordu ses lèvres tout en cachant son entrejambes avec sa main.

"C'est vraiment impossible de te résister."

"C-c'est normal Taehyung, tu sais.", tenta-t-il de lui dire, comme pour le rassurer en quelque sorte.

"Hm—"

Comme pour tenter briser la soudaine gêne, Jeongguk lui proposa un thé. Alors qu'il détourna son talon pour se diriger vers la cuisine, le blond l'interpella.

"Attends Jeongguk. Approche."

Il s'exécuta nerveusement, et s'approcha de Taehyung, toujours assis sur le canapé. Celui-ci le prit par la taille, et vint délicatement l'enlacer en posa sa tête sur son ventre qui à cet instant était rempli de papillon. Quelle était cette sensation ?, se demanda-t-il. Le blond releva sa tête, posant ainsi son menton sur le ventre du plus jeune, plongea son regard dans le sien et lui demanda :

"Est-ce-qu'on peut continuer à s'embrasser..dans une autre position..?"

Jeongguk ne pu te retenir de pouffer de rire, il pinca ses lèvres pour retenir son rire puis vint prendre Taehyung par la main. Il l'emmena silencieusement à la cuisine, il vint prendre sa bouilloire, la remplie d'eau et l'alluma sous le regard impatient et attentif du blond.

"Vient là.", ordonna le plus jeune.

Le noiraud ferma les yeux, comme pour l'inciter. Taehyung sourit à cette vue, et s'approcha de lui, posa ses mains de part et d'autre du fin visage de celui qu'il aimait, et vint poser de nouveau ses lèvres contre les siennes. Jeongguk l'attrapa par le t-shirt et accentua le baiser. Cette nuit-là, leurs lèvres ne s'étaient que rarement descellées. À chaque touchés, Taehyung en voulait davantage, Jeongguk était une dopamine dont il ne pouvait s'en passer, une dopamine qui le rendait le plus heureux et plus satisfait au monde. Une dopamine dont on pourrait le priver à cause de sa soi-disante dangeureusité.