Gabriel Attal se sentait de nouveau à sa place à Matignon, mais rien ne semblait pareil. Chaque couloir, chaque recoin du bâtiment lui rappelait ce qui avait été et ce qui avait été brisé. Les journées étaient longues et lourdes, ponctuées de réunions interminables, de discussions stratégiques pour sa campagne présidentielle, et de décisions cruciales pour le pays. Mais au milieu de cette effervescence, une pensée, un visage, persistait dans son esprit, le hantant à chaque instant : celui d'Aliénor Astier.
Cela faisait maintenant quelques semaines qu'elle était revenue dans sa vie, non pas comme l'ombre menaçante qu'il avait cru voir en elle, mais comme celle qui l'avait toujours protégé, même dans l'obscurité la plus totale. Pourtant, la distance entre eux était palpable. Chaque regard échangé, chaque mot prononcé ou retenu laissait entrevoir une tension qui allait bien au-delà de la simple méfiance. C'était comme une danse, où l'un faisait un pas en avant pour aussitôt reculer, craignant de réveiller des blessures encore à vif.
Gabriel se plongeait dans son travail avec une intensité presque désespérée. Les réunions étaient son refuge, un moyen d'échapper à l'incertitude qui l'assaillait dès qu'il pensait à Aliénor. Mais il savait que cette façade ne pouvait durer éternellement. Même en pleine conférence avec ses conseillers, son esprit vagabondait souvent vers elle. Il se surprenait à repenser à leur dernière interaction, à cette lueur de tristesse qu'il avait cru percevoir dans ses yeux lorsqu'il l'avait croisée par hasard dans les couloirs. Elle aussi essayait de rester professionnelle, de garder ses distances, mais Gabriel sentait ce lien invisible qui continuait de les relier, malgré tout.
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Le grand meeting approchait. La salle était comble, remplie de partisans, de curieux, de journalistes. Les projecteurs éclairaient la scène avec une intensité aveuglante, et les murmures de la foule résonnaient comme un bourdonnement constant dans l'immense salle. Gabriel Attal se tenait dans les coulisses, ajustant sa cravate avec une concentration absolue. Il savait que ce moment était crucial pour sa campagne présidentielle.
Il prit une grande inspiration, effaçant toute distraction de son esprit. Aliénor ? Non, ce soir, il ne pouvait se permettre de penser à elle, ni à ce qu'ils avaient traversé. Ce soir, il n'y avait que la France, son devoir envers elle et la vision qu'il portait pour son avenir. Il devait être charismatique, convaincant, et surtout, clair dans ses idées. Son discours avait été peaufiné pendant des semaines, chaque mot pesé pour susciter l'adhésion et l'enthousiasme. C'était son moment, celui où il devait se présenter non seulement comme un leader mais comme un guide pour l'avenir du pays.
Lorsqu'il monta sur scène, un tonnerre d'applaudissements l'accueillit. Les flashs crépitaient, capturant son image à chaque pas. Gabriel scanna la foule, cherchant des visages familiers, mais cette fois, son esprit restait ancré dans sa mission. Pas de souvenirs douloureux, pas de distractions sentimentales. Il était là pour convaincre.
Son discours fut un modèle d'éloquence et de conviction. Il parlait d'espoir, de changement, de renouveau pour la France. Les mots coulaient avec une fluidité maîtrisée, chaque phrase trouvant écho dans l'auditoire. Les applaudissements montaient crescendo, galvanisés par son charisme naturel. Gabriel savait qu'il tenait la salle, qu'il avait capté l'attention de chacun. À cet instant précis, rien d'autre n'existait. La France, son devoir envers elle, et l'avenir qu'il voulait bâtir.
Alors que son discours touchait à sa fin, il leva les bras, un sourire confiant aux lèvres, saluant une foule conquise. Dans ce moment de gloire, il se sentait invincible, porté par la passion de son engagement. Ce soir, Gabriel Attal n'était que l'homme politique, le candidat à la présidence déterminé à mener son pays vers un avenir radieux. Tout le reste, y compris Aliénor, pouvait attendre.
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Sous haute protection T.2 [Gabriel Attal Fanfiction]
FanfictieAprès les événements tragiques du premier tome, Aliénor, autrefois une figure respectée et loyale, est condamnée pour complicité d'enlèvement, abus physique et manipulation à des fins politiques. Deux ans de prison ferme laissent des cicatrices prof...