Chapitre 5 : Le Compte à Rebours

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La nuit était tombée sur Washington D.C., et Aallais rentrait chez elle après une longue journée de travail. Malgré les avertissements de l'équipe, elle avait insisté pour reprendre une routine normale, refusant de laisser la peur dicter sa vie. Mais lorsqu'elle franchit le seuil de son appartement, un frisson d'inquiétude la traversa.

Le silence habituel de son appartement semblait plus lourd, plus menaçant. Elle verrouilla la porte derrière elle et se dirigea vers la cuisine pour se servir un verre d'eau, essayant de chasser cette sensation oppressante. C'est alors qu'elle aperçut une enveloppe blanche posée sur le comptoir. Son cœur manqua un battement.

L'enveloppe portait son nom, écrit à la main d'une encre noire soignée. Elle savait qu'elle n'avait pas laissé cette lettre ici. Les mains tremblantes, Aallais ouvrit l'enveloppe et déplia la feuille de papier à l'intérieur. Les mots inscrits étaient simples, mais leur impact fut dévastateur :

"Tu es la reine, tu m'empêches d'atteindre le roi."

Le sens de cette phrase glaça le sang d'Aallais. Tout devenait soudainement clair. Le tueur ne voyait pas en elle une simple victime, mais un obstacle, un dernier rempart à abattre avant de pouvoir s'en prendre à sa véritable cible : Reid. Elle comprit immédiatement qu'elle devait retourner au QG.

Sans perdre une seconde, elle attrapa son téléphone et envoya un message à Hotch pour l'informer de la situation, tout en se précipitant vers sa voiture. L'angoisse lui étreignait le cœur, mais elle savait qu'il ne fallait pas céder à la panique. Le tueur jouait avec eux, et chaque minute comptait.

***

Au même moment, au QG du BAU, Reid était seul dans la salle de réunion, continuant de fouiller dans les archives, cherchant désespérément un lien qui pourrait les conduire au tueur. Son esprit était alerte, mais une fatigue palpable pesait sur lui. Il repensait aux mots de Vukovic, à la menace implicite qu'il avait laissée derrière lui. Soudain, un agent de terrain entra dans la pièce et déposa une enveloppe sur la table devant lui.

"C'est arrivé pour vous, Docteur Reid," dit l'agent avant de repartir.

Reid regarda l'enveloppe, sentant immédiatement que quelque chose n'allait pas. Il l'ouvrit avec précaution, le souffle court. À l'intérieur, une feuille de papier identique à celle qu'avait reçue Aallais. Les mots qui y figuraient étaient terrifiants :

"Tu es le roi, ta reine mourra dans 3h 25min et 30 secondes."

Le temps commença à s'égrener dans l'esprit de Reid, comme un métronome impitoyable. Une montée d'adrénaline l'envahit, chaque seconde semblait s'étirer en une éternité. Il comprit instantanément que le tueur avait mis en place un plan machiavélique, calculé au millimètre près.

Reid attrapa son téléphone et appela Hotch. "Nous avons un problème. Aallais est en danger immédiat. Le tueur m'a envoyé une lettre, il dit qu'elle va mourir dans moins de quatre heures."

Hotch ne perdit pas de temps. "Rejoins-moi immédiatement au QG, Reid. Je vais envoyer une équipe pour la retrouver. Nous devons comprendre où il compte frapper."

Mais alors que Reid raccrochait, la porte de la salle de réunion s'ouvrit brusquement. Aallais entra, essoufflée, tenant la lettre qu'elle avait trouvée chez elle.

"Reid, j'ai reçu ceci," dit-elle en lui tendant la feuille. "Il pense que je suis la reine. Il veut m'éliminer pour pouvoir t'atteindre."

Reid prit la lettre et la lut rapidement. Il ressentit un mélange de soulagement et de terreur. "Il a prévu de frapper bientôt, très bientôt," dit-il d'une voix rauque. "Nous devons rester ici, où c'est sécurisé. Garcia doit immédiatement tracer cette lettre pour voir si elle révèle quoi que ce soit."

Aallais, bien que troublée, acquiesça. "Je n'avais jamais pensé qu'il me ciblerait de cette manière. Il joue avec nous."

"Il sait comment manipuler ses cibles," répondit Reid, déjà en train de réfléchir à un plan. "Mais s'il te veut toi, il devra passer par nous tous."

L'équipe entière se mobilisa. Garcia se plongea dans les recherches, tentant désespérément de localiser le tueur. Hotch déploya des agents autour du bâtiment et dans les alentours, s'assurant que la sécurité était maximale. Le temps filait, et chaque minute rapprochait le tueur de son objectif.

Reid et Aallais, dans la salle de réunion, travaillaient frénétiquement pour déchiffrer le prochain mouvement du tueur. Chaque indice, chaque mot était analysé. Aallais ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'œil à l'horloge. Le compte à rebours était terrifiant.

"Il reste 2 heures et 47 minutes," murmura-t-elle, la tension dans sa voix palpable.

"Nous devons trouver ce qui le motive vraiment," répondit Reid, les yeux rivés sur les dossiers. "Pourquoi toi, pourquoi maintenant ?"

Soudain, Garcia émit un cri depuis sa salle de commande. "J'ai quelque chose !"

Reid et Aallais se précipitèrent vers la salle de commande, s'attendant à ce que Garcia ait trouvé une piste. Mais en entrant, ils virent Garcia assise devant son ordinateur, les mains tremblantes, les yeux écarquillés de peur.

"Garcia, qu'est-ce qui se passe ?" demanda Reid, le cœur battant à tout rompre.

Garcia pointa l'écran de son ordinateur. À la place des habituelles lignes de code, un symbole inquiétant s'affichait sur l'écran : le même symbole que celui utilisé par le "Maître de la Renaissance". C'était une sorte de croix stylisée, entourée de motifs étranges, une signature que le tueur original laissait derrière lui.

"Mon système a été piraté," murmura Garcia, la voix tremblante. "Il a pris le contrôle de mes écrans. Tout est bloqué."

Reid sentit une vague de panique monter en lui. "Il savait que nous allions chercher à le tracer. Il nous surveille."

Aallais, encore sous le choc de ce qu'elle voyait, prit une profonde inspiration. "Il se joue de nous. Il veut que nous sachions qu'il est en avance, qu'il contrôle la partie."

Garcia, reprenant peu à peu son calme, se mit à taper frénétiquement sur son clavier, essayant de reprendre le contrôle de son système. "Je vais essayer de déjouer son piratage, mais cela pourrait prendre du temps. En attendant, nous sommes aveugles."

Le symbole du "Maître de la Renaissance" clignotait toujours sur l'écran, comme une provocation, un rappel cruel que le temps leur était compté.

"Il reste 2 heures et 35 minutes," murmura Reid, son esprit cherchant désespérément une solution. "Nous devons trouver un autre moyen de l'arrêter. Il essaie de nous distraire pour gagner du temps."

Hotch entra précipitamment dans la salle, alerté par la situation. "Nous n'avons plus le choix. Nous devons sortir du bâtiment et agir de manière proactive. Si Garcia parvient à récupérer le contrôle, nous pourrons continuer, mais en attendant, nous devons envisager toutes les options possibles."

Reid hocha la tête, ses pensées se tournant vers Aallais. "Il sait que tu es ici. Il pourrait être tout près, prêt à frapper. Nous devons nous déplacer maintenant."

Avec cette nouvelle menace qui pesait sur eux, l'équipe se divisa. Reid, Aallais, et Hotch prirent la direction de la sortie, tandis que Garcia continuait à lutter contre le piratage. Le compte à rebours se poursuivait, inexorablement.

L'heure fatidique approchait, et le tueur restait introuvable. Pourtant, Reid était déterminé. Cette partie d'échecs mortelle était loin d'être terminée. Mais cette fois, il n'était pas question de perdre. Pas Aallais. Pas cette fois.


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