Un Pas Vers Toi - Killugon

Chapitre 2 - Sous Le Masque

Les premières semaines de cours passèrent dans une routine bien réglée. Gon, toujours plein d'énergie, s'était rapidement fait de nombreux amis. Il semblait attirer naturellement les gens autour de lui, sa bonne humeur et son enthousiasme étant tout simplement contagieux. Pourtant, malgré toute cette agitation, il revenait inlassablement vers une seule personne : Kirua.

Kirua, de son côté, restait plus discret. Il avait évité les autres élèves au début, préférant rester dans son coin, mais l'insistance amicale de Gon avait eu raison de son attitude distante. Ils passaient désormais la plupart de leurs journées ensemble, que ce soit en cours ou durant les pauses. Gon avait cette capacité incroyable à faire tomber les barrières de Kirua sans même s'en rendre compte.

C'était un jeudi après-midi, après les cours, et Gon proposa avec son enthousiasme habituel une nouvelle idée.

« Hé, Kirua ! Ça te dit de venir chez moi après les cours aujourd'hui ? On pourrait faire nos devoirs ensemble ! »

Kirua haussa un sourcil. Il n'avait jamais été très proche des gens, et encore moins de manière aussi rapide. Pourtant, quelque chose chez Gon lui donnait envie d'essayer. Peut-être parce que, malgré son comportement enjoué, Gon ne semblait jamais forcer les choses. Avec lui, tout paraissait naturel.

« Pourquoi pas », répondit Kirua avec un léger sourire en coin.

Quelques heures plus tard, les deux garçons marchaient dans les rues calmes menant à la maison de Gon. Le soleil commençait à se coucher, teignant le ciel de nuances orangées et dorées. Gon bavardait joyeusement, racontant une histoire amusante qui s'était passée pendant le cours d'histoire-géo. Kirua, comme d'habitude, écoutait en silence, ses lèvres s'étirant parfois en un sourire discret.

En arrivant devant la maison de Gon, une petite maison chaleureuse entourée d'un jardin bien entretenu, Kirua fut surpris par la simplicité du lieu. Cela contrastait fortement avec l'atmosphère froide et austère de sa propre maison. L'endroit semblait refléter la personnalité de Gon : accueillant, ouvert et rempli de vie.

« Bienvenue chez moi ! » s'exclama Gon en ouvrant la porte d'un geste théâtral. « Fais comme chez toi ! »

Kirua entra et observa les lieux avec curiosité. Les murs étaient couverts de photos de famille, de souvenirs de voyages, et l'odeur d'un plat mijotant flottait dans l'air.

« Tu vis ici tout seul ? » demanda Kirua en s'asseyant sur le canapé, ses yeux parcourant la pièce.

Gon secoua la tête. « Non, j'habite avec ma tante Mito, mais elle est au travail en ce moment. Elle travaille dans un petit restaurant en ville, donc elle rentre tard. Mais ne t'inquiète pas, elle adore quand j'invite des amis. »

Kirua hocha la tête, sans dire un mot. Il était rare pour lui d'être invité chez quelqu'un d'autre, surtout dans une ambiance aussi détendue et accueillante. Cela le changeait de l'ambiance stricte et froide de la maison des Zoldyck, où chaque geste était surveillé, et où l'affection semblait être un concept étranger.

« Bon, on attaque ces devoirs ? » proposa Gon en sortant ses livres et en les étalant sur la table basse.

Ils passèrent la prochaine heure à travailler ensemble. Gon, malgré son énergie débordante, avait une véritable discipline quand il s'agissait des études. Il se concentrait sur ses exercices, mais faisait souvent des pauses pour poser des questions à Kirua ou simplement pour lui raconter quelque anecdote amusante. Kirua, pour sa part, était impressionné par l'équilibre que Gon avait entre sérieux et légèreté. Il ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point ce garçon semblait voir le bon côté des choses, peu importe la situation.

Alors qu'ils terminaient les derniers exercices, Gon s'étira de tout son long, un sourire satisfait sur le visage.

« On a bien bossé ! Maintenant, on peut se détendre. T'as envie de faire quoi ? »

Kirua haussa les épaules. « Je ne sais pas. Je te laisse décider. »

Gon sourit. « Ça te dirait d'aller faire un tour au parc ? Il y a un terrain de basket, et je parie que je suis meilleur que toi. »

Kirua ricana légèrement, une étincelle de défi dans le regard. « Tu paries ? » répondit-il en croisant les bras. « Ça, je demande à voir. »

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient sur le terrain de basket du parc voisin, avec un ballon prêté par un groupe d'enfants qui jouaient non loin de là. Gon était aussi vif et déterminé sur le terrain qu'il l'était dans la vie, mais Kirua était incroyablement agile et précis dans ses mouvements, surprenant Gon à plusieurs reprises.

« Wow, t'es vraiment doué ! » s'exclama Gon en s'essuyant le front après avoir marqué un panier. « Où est-ce que t'as appris à jouer comme ça ? »

Kirua haussa les épaules, cachant un sourire satisfait. « Disons que j'ai de bons réflexes. »

Le soleil se couchait lentement derrière les arbres du parc, projetant des ombres allongées sur le terrain. Après une bonne heure de jeu, ils s'effondrèrent sur un banc, essoufflés mais heureux.

« T'es vraiment surprenant, tu sais », dit Gon en reprenant son souffle. « Je suis content qu'on soit amis. »

Kirua tourna la tête vers lui, surpris par la franchise de sa déclaration. C'était rare pour lui d'entendre quelqu'un dire cela avec autant de naturel. Il resta silencieux un moment, puis hocha lentement la tête.

« Ouais », dit-il doucement. « Moi aussi. »

Leur silence fut paisible, les sons du parc se mélangeant avec le crépitement lointain de la ville qui s'éveillait pour la soirée. Kirua n'aurait jamais cru qu'il se sentirait aussi à l'aise avec quelqu'un en si peu de temps, mais Gon avait ce don. Avec lui, tout semblait simple.

Alors qu'ils se préparaient à rentrer, Gon lança avec son éternel sourire : « La prochaine fois, je te battrai pour de vrai ! »

Kirua roula des yeux, mais un petit rire lui échappa. « On verra ça, Freecss. On verra ça. »

En marchant vers chez eux, sous les étoiles naissantes, un lien indéfectible était en train de se tisser entre eux, bien plus fort qu'ils ne pouvaient l'imaginer. Et même s'ils ne le réalisaient pas encore, ce lien allait bientôt prendre une importance bien plus grande dans leurs vies.

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À suivre.