Chapitre 3 - PDV Eliott

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Je me réveille en sursaut, le cœur battant à tout rompre, le corps trempé de sueur. Les images de mon cauchemar sont encore vives dans mon esprit, comme des éclats de verre tranchants.

Dans mon rêve, je suis de retour dans cette maison, celle où j'ai grandi. Les murs sont couverts de photos de famille, des sourires figés dans le temps. Mais quelque chose ne va pas. Les visages sur les photos commencent à se déformer, les sourires se transforment en grimaces grotesques.

Je me retrouve dans le salon, où ma mère est assise sur le canapé, le regard vide. Elle ne me voit pas, elle ne me reconnaît pas. Je crie son nom, mais aucun son ne sort de ma bouche. La pièce devient de plus en plus sombre, et je sens une présence malveillante derrière moi.

Je me retourne et vois une silhouette obscure, une ombre qui semble absorber toute la lumière autour d'elle. Elle s'approche de moi, et je suis paralysé par la peur. L'ombre tend une main vers moi, et je sens une douleur intense, comme si des griffes s'enfonçaient dans ma peau.

Je me redresse dans mon lit, essayant de reprendre mon souffle. La chambre est plongée dans l'obscurité, seule la lueur de la lune filtre à travers les rideaux. Je passe une main tremblante sur mon visage, tentant de chasser les dernières bribes de mon cauchemar.

Je me lève et me dirige vers la cuisine, espérant qu'un verre d'eau m'aidera à me calmer. En passant devant le salon, je jette un coup d'œil à la photo de mes parents sur la cheminée. Le  sourire de mon père semble me narguer, me rappelant tout ce que j'ai perdu.

Je m'assois sur le canapé, le verre d'eau entre les mains, et je laisse mes pensées dériver. Pourquoi ce cauchemar maintenant ? Pourquoi ces souvenirs refont-ils surface ? Sur le coup des nerfs, je jette mon verre contre la cheminée, et il se brise en mille morceaux. Le bruit du verre qui éclate résonne dans la pièce, et je me sens soudainement plus calme, comme si ce geste avait libéré une partie de ma frustration. Je m'assois sur le canapé, prenant une profonde inspiration. "Je dois trouver un moyen de mieux gérer mes émotions" me dis-je, réalisant que cette colère ne me mènera nulle part. Je décide de prendre une douche froide pour me ressaisir et réfléchir à une solution

Une fois ma douche terminée, je sors de la salle de bain vêtu seulement d'une serviette autour de ma taille. Je récupère mon téléphone dans ma chambre et me dirige vers le salon. Je m'installe dans le canapé douillet et allume la TV pour avoir un fond sonore. Qu'est-ce que je déteste ce silence...

Je regarde mon téléphone et me rends compte qu'il est bien trop tôt pour aller au lycée. Perdu dans mes pensées, un bruit m'interpelle : la sonnerie de mon téléphone. J'ai reçu un message d'un destinataire inconnu : "Je te retrouverai". Une fois sur la conversation, le message disparaît, comme s'il n'avait jamais existé.

Je m'allonge sur mon canapé si confortable, qu'on dirait un millier de câlin. Mais en me posant, ma tête tape sur quelque chose de dur : mon sac. Je le fais voler de l'autre côté de la pièce. Quelque chose de brillant s'en échappe et se pose sur mon épaule. Bien évidemment, il a fallu que je ramasse cette chose, ce minuscule objet mais pourtant si précieux. Je me rendors tout en regardant cette étoile qui brille et illumine mes yeux.

Quand enfin mon réveil sonne, je me lève directement et me dirige vers mon dressing. Je prends mon pull à col roulé noir et mon pantalon à pince noir. Certes, je suis dans un petit village, mais je tiens quand même à bien m'habiller. Avant de partir, je récupère mes affaires de cours et la petite étoile. Je pense qu'Orla a dû la chercher partout.

Je rigole rien qu'à l'imaginer.

Je me dépêche d'aller au lycée, sinon je risque d'arriver en retard, encore une fois. Je n'ai pas envie de me retrouver en colle. Enfin arrivé, je me rends compte qu'il se passe quelque chose de bizarre. Les gens semblent désorientés, voire perdus, rien de très extraordinaire dans un lycée de boutonneux. Mais là, c'est différent. Comme s'il manquait une pièce à un puzzle.

Je me dirige vers mon premier cours et me mets à ma place habituelle, c'est-à-dire tout au fond, loin des yeux, loin de tous. La sonnerie du début de cours retentit et tout le monde se met à sa place. Sauf une, qui reste déserte. C'est SA place. Où est Orla ?

Le professeur principal, Mr Lefort, entre. Tout le monde se met debout sauf moi. Il énonce avec un ton ferme et un soupçon de tristesse dans la voix :

"Les rumeurs vont bon train ici, donc je me permets de venir vous voir avant que tout soit modifié. Comme vous pouvez le voir, Orla est absente aujourd'hui et le sera pendant quelques jours. Elle a eu un grave accident hier en rentrant chez elle, rien de très important, elle reviendra très vite et en pleine forme. Je vous demande seulement de ne pas rapporter de ragots à son sujet durant son absence. Toute rumeur sera punie. C'est clair ?" Tout le monde hocha de la tête, sans rien dire de plus.

"J'allais oublier, pour qu'elle se soigne au plus vite, sa mère ne souhaite que personne ne la dérange. J'espère que ses souhaits seront exaucés. Bien entendu, toute tentative sera punie aussi. Bonne journée à vous tous." Sur ces grandes paroles, Mr Lefort sortit de la salle et la journée se passa en silence et en toute tranquillité. Peut-être même un peu trop tranquille.

En rentrant chez moi, je me répétais en boucle le monologue de Mr Lefort. C'est quand même bizarre que personne n'ait le droit de la contacter... Pas que je comptais le faire. Mais... Quelque chose m'interpelle dans cette situation. Être puni, juste en essayant de la contacter ? Et surtout pourquoi le prof principal vient nous faire un discoure sur l'absence d'une élève ? Qui pourrait être aussi horrible pour interdire la liberté à quelqu'un ? Ou même l'empêcher de contacter le monde extérieur... La situation va trop loin juste pour un accident, non ?

Maintenant que j'y réfléchis un peu plus, Mr Lefort a dit "un accident grave" pour dire juste après "rien de très important". Comment un accident grave peut-il être rien d'important ? C'est insensé.

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Hello !!!

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Le début de la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant