Chapitre 5 - PDV Eliott

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Cela fait déjà deux jours qu'Orla n'est pas venue. L'ambiance au lycée a complètement changé. Comme si toute la joie et les blagues n'avaient plus leur place ici. Les couloirs, autrefois remplis de rires et de conversations animées, sont maintenant silencieux et moroses. Les élèves se croisent sans se parler, marchant sans but, comme si on leur avait enlevé leur âme.

L'air est lourd, chargé d'une tension palpable. Les regards sont fuyants, et les sourires ont disparu. Même les professeurs semblent affectés, leurs voix résonnant dans les salles de classe avec une gravité inhabituelle.

Tout à l'heure, j'ai entendu deux filles sortir des toilettes en parlant d'elle. Deux brunes, la première, la plus grande des deux, a dit quelque chose de ce style : "Tu as eu des nouvelles d'Orla ?" L'autre a répondu que non, mais que c'était bizarre qu'elle soit absente aussi longtemps. D'habitude, ses absences ne duraient pas plus d'un jour. Elles se sont éloignées en rigolant, mais leur rire sonnait faux, comme si elles essayaient de cacher leur inquiétude derrière une façade de normalité.

Je me suis arrêté un instant, observant les élèves autour de moi. Leurs visages étaient marqués par la préoccupation, et leurs gestes étaient mécaniques, comme s'ils étaient en pilotage automatique. L'absence d'Orla avait créé un vide que personne ne semblait pouvoir combler.

En me dirigeant vers mon prochain cours, j'ai remarqué que même les affiches colorées sur les murs semblaient avoir perdu de leur éclat. Les couleurs vives paraissaient ternes, reflétant l'humeur générale du lycée. Les casiers, habituellement décorés de photos et de souvenirs, étaient fermés, comme si les élèves avaient perdu l'envie de les personnaliser.

Je me suis assis à ma place habituelle, au fond de la classe, loin des regards. Mais cette fois, même cette distance ne suffisait pas à me protéger de l'atmosphère oppressante. Les murmures des élèves autour de moi étaient étouffés, et les conversations semblaient se limiter à des chuchotements inquiets.

Le professeur est entré, son visage marqué par la fatigue. Il a commencé son cours d'une voix monotone, comme s'il était lui aussi affecté par l'absence d'Orla. Les élèves ont pris des notes machinalement, sans vraiment prêter attention à ce qu'il disait.

Je me suis surpris à penser à Orla, à me demander ce qui lui était arrivé. Pourquoi était-elle absente depuis si longtemps ? Était-elle en sécurité ? Les questions tourbillonnaient dans ma tête, et je me sentais de plus en plus mal à l'aise.

Soudain, la sonnerie a retenti, me tirant de mes pensées. Les élèves se sont levés en silence, rassemblant leurs affaires avec des gestes lents et mécaniques. Je me suis dirigé vers la sortie, sentant le poids de l'inquiétude peser sur mes épaules.

L'absence d'Orla avait créé une onde de choc qui se propageait à travers tout le lycée, laissant derrière elle un sentiment de malaise et d'incertitude.

Le lendemain matin, de loin, je vois un attroupement de personnes devant les grilles du lycée. De là où je suis, j'entends des rires se déployer, je vois des sourires se former. Une seule explication à cela : elle est de retour.

La journée a été très agitée. Les couloirs ont repris les rires et les conversations animées. Les cours eux-mêmes ont repris un sens, et tout paraissait soudainement plus intéressant. Malgré cela, mes yeux et mes oreilles étaient posés sur Orla. Tout un tas de questions me trottaient dans la tête.

Pourquoi semblait-elle aller si bien après deux jours d'absence ?

Que s'était-il passé pendant ce temps ?

Pourquoi personne ne lui posait de questions sur son absence ?

Avait-elle vraiment été malade, ou y avait-il autre chose qu'elle cachait ?

Elle se tient droite et est sûre d'elle. Là où elle passe, tout s'illumine. Elle est toujours entourée, et d'après ce que j'ai pu entendre, elle donne de très bons conseils. J'ai pu remarquer quelques mimique. Par exemple, quand quelqu'un lui parle de quelque chose qui la gêne, elle se triture les doigts. Quand on lui parle de quelque chose qui l'intéresse, elle se met les cheveux derrière les oreilles. Quand elle est nerveuse, elle joue avec son collier. Et quand elle est dans ses pensées, elle se mord la lèvre inférieure. Elle est comme un livre ouvert, et pourtant personne ne le remarque. Une seule chose me reste injustifiée : elle ne laisse aucun contact physique se créer avec qui que ce soit, fille ou garçon. Elle évite les mains, les épaules et tout autre contact avec une dextérité et une fluidité telles que personne ne le remarque.

Plus je la regarde, et plus je comprends pourquoi les gens veulent rester avec elle. Mais mon esprit reste persuadé de quelque chose. Il se passe quelque chose d'anormal. J'ai beau être le plus attentif possible, je ne l'ai jamais entendue parler de la cause de son absence. Comme si elle cachait un secret. Mais d'un autre côté, personne ne lui pose de questions à ce sujet, comme si elle n'était jamais partie. Soit les gens sont stupides, soit ils ne pensent qu'à eux et à leurs propres ombres. Au vu de leurs conversations, j'opte pour la première option.

Sur les nerfs, pour je ne sais quelle raison, je prends mes affaires et pars du lycée avant même la fin des cours et rentre directement chez moi. La maison est silencieuse, comme toujours. Je me dirige vers le salon, où la lumière du jour filtre à travers les rideaux, créant des ombres douces sur les murs.

Je m'assois sur le canapé, sentant le poids de la journée peser sur mes épaules. Mon regard se pose sur la bibliothèque, où se trouve les livres préférés de ma mère. Je me lève, m'approche des étagères et saisis un livre. La couverture est usée, les pages jaunies par le temps, mais il dégage une aura de réconfort.

En l'ouvrant, je tombe sur une inscription écrite de la main de ma mère. Les lettres sont élégantes, presque poétiques. "Pour mon cher Eliott, n'oublie jamais que tu es aimé et que tu as la force de surmonter toutes les épreuves. Avec tout mon amour, Maman." Les mots me touchent profondément, et je sens une vague de réconfort m'envahir.

Je me rassois sur le canapé, le livre entre les mains, et je me perds dans mes pensées. Mon esprit vagabonde, et je repense à Orla. Encore elle...

Soudain, un souvenir me revient en mémoire. Je me souviens avoir vu Orla sortir de la forêt, l'air épuisé mais déterminé. Cette image me hante, et je décide de découvrir ce qui se trouve dans cette forêt. Peut-être y a-t-il des réponses à mes questions.

Je me lève, déterminé, et me dirige vers la porte d'entrée. La forêt est proche, juste devant la maison. Je sors, sentant l'air frais sur mon visage. Les arbres se dressent devant moi, leurs feuilles bruissant doucement dans le vent. Je m'avance, chaque pas me rapprochant de la vérité.

La forêt est dense, les branches des arbres créant un toit de verdure au-dessus de moi. Les ombres dansent sur le sol, et je sens une présence, comme si quelqu'un ou quelque chose m'observait. Je continue d'avancer, guidé par une intuition que je ne peux pas expliquer.

Soudain, j'entends un bruit. Un craquement de branche, un murmure dans le vent. Je m'arrête, tendant l'oreille. Le bruit se répète, plus proche cette fois. Je me dirige vers la source du son, le cœur battant à tout rompre.

Et là, au milieu de la forêt, je découvre quelque chose d'inattendu. Une petite cabane, cachée parmi les arbres. La porte est fermée, et je m'approche avec précaution. À l'intérieur, je trouve des objets qui semblent appartenir à Orla. Des dessins, des notes, des souvenirs.

Je comprends alors que cette cabane est son refuge, son sanctuaire. Mais pourquoi ? Que cache-t-elle ici ? Les questions tourbillonnent dans ma tête, et je sens que je suis sur le point de découvrir une vérité qui pourrait tout changer.

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Hello !!!

Ce chapitre est un peu plus long que d'habitude, j'espère qu'il vous plaira quand même !!!

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Le début de la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant