Chapitre 6 - PDV Orla

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Enfin, la fin des cours. La journée a été longue, et comme à chaque fois que je m'absente, personne ne semble troublé par le fait que je ne sois pas venue. D'ailleurs, quand j'ai enfin pu récupérer mon portable, aucun message ne m'attendait.

Je suis une fille sans aucune importance, tout le monde est bien mieux quand je ne suis pas là.

Une fois tout le monde parti, je me dirige vers la forêt. L'endroit est paisible comme à son habitude, le vent me fait du bien, je me sens enfin en liberté. Les arbres majestueux se dressent autour de moi, leurs feuilles bruissant doucement dans la brise. Les oiseaux chantent, leurs mélodies se mêlant aux sons apaisants de la nature. L'odeur de la terre humide et des aiguilles de pin emplit mes narines, me rappelant pourquoi j'aime tant cet endroit.

Après une balade dans les bois, je vois enfin ma cabane, mais quelque chose cloche : la porte est entrouverte alors que je suis persuadée que je l'avais fermée. Je m'approche, le cœur battant. Qui pourrait être là ? Personne ne connaît l'existence de cette cabane. Est-ce que le véritable propriétaire a refait surface ? Est-ce un sans-abri venu s'installer là ? Ou pire, est-ce quelqu'un que je connais ?

Dans cette cabane, tout est retranscrit, allant de mes joies à mes peurs et mes pleurs.

Je décide de courir et d'arriver en furie, quitte à être prise pour une folle. J'ouvre la porte à la volée et me retrouve nez à nez avec Eliott. Il se tient devant moi, son regard est toujours aussi noir que la dernière fois. Ses cheveux lui tombent sur le visage, lui faisant une sorte de frange. Il est habillé dans un pull noir, et sortant de son col, on peut voir dépasser une chaîne en argent. Sa main, elle, se trouve sur le tiroir. Le tiroir de la honte, espérant qu'il ne l'ouvre pas, je joue nerveusement avec mon collier.

Pourquoi est-il ici ? Comment a-t-il trouvé cet endroit ? Que veut-il ? Les pensées se bousculent dans ma tête, et une vague de peur m'envahit. Je ne peux pas le laisser voir ce qu'il y a dans ce tiroir. C'est trop personnel, trop intime.

Nos regards se croisent et, dans un éclair, il me fait un grand sourire angélique, ses yeux pétillant de curiosité. Il ouvre en grand le tiroir. Ne voulant pas qu'il voie ce qu'il s'y trouve, je me jette sur lui et me mets entre lui et la table, en profitant pour refermer le tiroir au passage. Nos corps sont en contact, mais pour une fois, cela ne me dérange pas, au contraire, je me sens comme en sécurité. Comme si je pouvais tout lui dire.

Eliott semble surpris par ma réaction, ses sourcils se haussent légèrement et ses yeux s'écarquillent. Il me regarde avec une intensité que je n'ai jamais vue auparavant, ses lèvres légèrement entrouvertes comme s'il cherchait les mots justes. "Orla, qu'est-ce que tu caches ici ?" demande-t-il doucement, sa voix empreinte de curiosité et de préoccupation.

Je ne lui réponds pas et le regarde simplement droit dans les yeux. En un clin d'œil, je me retrouve dans ses bras, une étreinte forte mais réconfortante. Si confortable, si douce et si agréable.

"Euh, t'es pas obligée de me morver dessus, hein !" me dit-il d'un rire enfantin, ses yeux se plissant de manière espiègle. La première fois que je l'entendais, et il me paraissait si doux qu'il en devenait contagieux.

Je me détache de lui et m'excuse, pendant ce temps, il se dirige vers le lit et s'installe dessus, un sourire en coin toujours présent sur son visage.

"Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu t'installes ? Rentre chez toi !"

"J'attends une réponse de ta part," répond-il calmement, son expression devenant plus sérieuse, ses sourcils se fronçant légèrement.

Je ne comprends pas ce qu'il me veut et le regarde perplexe.

"Tu ne veux peut-être pas en parler, mais sache que je peux être une oreille attentive moi aussi. Tu as besoin d'aide toi aussi, tu n'es pas seule" dit-il en se relevant et en se dirigeant vers la porte. Mais avant de partir, il fait demi-tour et me tend quelque chose. Au centre de sa main se trouve une petite étoile en cristal, je la reconnais directement. Voyant que je ne réagis pas, il ajoute : "Tu l'as fait tomber l'autre jour," ses yeux s'adoucissant avec une lueur de compréhension. Je prends sa main entre les miennes et la referme. "Tu peux la garder, j'en ai tellement, une de plus ou de moins, ça revient au même..." lui dis-je en soupirant. Sans un mot de plus, il sort et part, son visage affichant une expression de résignation mêlée de tristesse.

Après son départ, je me pose plein de questions. Pourquoi est-il venu ici ? Que cherche-t-il vraiment ? Et pourquoi ai-je ressenti cette étrange sensation de sécurité dans ses bras ? Les réponses à ces questions semblent aussi insaisissables que les feuilles qui bruissent dans le vent.

Je m'assois sur le lit, laissant mes pensées vagabonder. La cabane est remplie de souvenirs, de moments de solitude et de réconfort. Chaque objet ici a une histoire, une signification. Je me demande si Eliott a vu quelque chose, s'il a compris à quel point cet endroit est important pour moi.

En regardant autour de moi, je remarque que certains objets ont été déplacés. Est-ce qu'Eliott a fouillé dans mes affaires ? Cette pensée me fait frissonner. Je me lève et commence à remettre tout en place, essayant de retrouver un semblant de contrôle.

Sans trop m'y attarder, je décide de rentrer chez moi, je prends une profonde inspiration et pars. Peut-être qu'Eliott a raison. Peut-être que j'ai besoin d'aide. Peut-être que je ne suis pas aussi seule que je le pensais.

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Saaaallluuuuttttttt les guys !!!

C'est tellement plus fluide quand j'écris le PDV d'Orla !!!

J'espère que ce chapitre vous plait, n'hésitez pas à me donner vos avis :)

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Le début de la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant