Chapitre 2

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Chapitre 2

Deux mois maintenant et la santé de maman ne s'est toujours pas améliorée . Ça va de mal en pis et je suis perdue . Fatma et moi fesons tout pour l'aider mais cette situation ne peut pas continuer . Maman risque de mourir et tonton Cheikh est absent. C'est pourtant le seul qui peut nous venir en aide dans cette maison . j'ai assez honte de demander à sa femme , j'avoue. Je doute aussi que nous ayons assez pour pouvoir l'hospitaliser . Selon le docteur, maman a une méningite bactérienne due à un microbe qu'elle a dû chopper en dehors de la maison. Il faut faire très attention pour ne pas être contaminé et Fatma et moi sommes les seules à nous approcher d'elle. Abdel ne sait pas que c'est aussi grave et je compte l'en informer . À son jeune âge, c'est le seul héritier de son père, il est donc tout aussi plein aux as . J'ai le bac dans 1 semaine mais je ne suis pas du tout inquiète. Je sais que je rendrait ma maman fière de moi . Malgré que nous soyons dans la même maison je n'ai pas vu Abdel depuis longtemps . Aujourd'hui, nous avons prévu de nous rencontrer chez Joanna pour une séance de révision. Abdel et moi irons séparément car je dois d'abord passer à un magasin pour prendre des épices dont on a besoin en cuisine. Je sors donc à pieds de la résidence en esquivant le vigile qui essaie de me faire la causette , il est bien sympa mais je suis pressée aujourd'hui. Je marche 15 minutes puis décide d'emprunter finalement un taxi commun appelé à Abidjan "woro woro" . Je descends pile devant l'épicerie après avoir tendu quelques pièces au chauffeur. Avec sa tête chauve , il souris et hoche la tête en voyant le pourboire que je lui ai laissé. Je manque même de pouffer de rire devant lui mais je me retiens . Une fois dans le magasin, je lis sur les étiquettes des boîtes qui m'intéressent "piment extra fort" et "marinade liquide de poulet" . Je prend ces deux là plus un mini sachet chips à l'oignon.
- C'est tout ? Me demande la caissière
- oui
- Ça vous fera 1700 franc
Je lui tends un billet de 2000 franc et lorsqu'elle me tend le sac , j'ajoute :
- merci beaucoup et à la prochaine
J'entre directement dans un taxi personnel cette fois qui me descend chez Joanna en un temps express . J'appelle Abdel pour qu'il vienne m'ouvrir car je n'ai pas son contact à elle. Je ne voulais même pas venir au début mais Abdel m'a forcé prétextant qu'on doit tous les deux prendre l'air. Je lui ai dit oui seulement pour pouvoir en fin de soirée quand on sera tous les deux plus détendus lui parler de ma mère. Le portail s'ouvre m'offrant une belle vue sur un magnifique jardin orné de toutes sortes de fleurs . À gauche , il y a de grands baobab et à droite , une gigantesque piscine qui me donne tout de suite envie de piquer une tête. Abdel devant moi me tend la main et me fait signe d'entrer . Il est vêtu d'un ensemble haut et short beige qui lui va à merveille. Lorsque je fais un pas , il se retourne et nous marchons ensemble jusqu'à un grand salon avec une déco du style californien . Les meubles ont l'air très chères et fait sur mesure par des professionnels. À côté de la table à manger blanche d'une dizaine de places, il y a une baie vitrée qui donne une vue imprenable sur la piscine du jardin . Joanna dans sa robe blanche courte et ses talons de 10 centimètres se retourne et sourit à Abdel . Elle pose ensuite les yeux sur moi et fais une moue de dégoût avant de caresser les mèches de sa perruque. Elle invite Abdel à s'asseoir sur le sofa blanc avec elle pour regarder un film . Je lui signifie alors que nous sommes ici pour étudier mais elle m'ignore. Joanna ne m'a jamais aimé mais elle traîne toujours dans nos pattes à Aby et à moi . Il est évident qu'elle est amoureuse de lui et fais tout pour le séduire mais qu'il est le seul à ne rien remarquer. Aby n'a jamais eu de copine et moi non plus , alors je peux comprendre que tout ça soit nouveau pour lui . Il ne comprend rien à tous les signaux qu'elle lui envoie et c'est mieux ainsi . Je ne la supporterais pas plus que ça. Je ne les calcule même pas et je m'assois sur la table et sors mes livres de mon sac .
- Frédérika a raison Joanna. Vaut mieux bosser maintenant que de se lamenter devant la copie .
C'est la première fois depuis longtemps qu'Abdel m'appelle Frédérika et j'avoue que ça me fait légèrement sursauter. Il se lève et viens s'asseoir en face de moi avec son cartable et me demande :
- On commence par quoi madame ?
Je lui souris avant de lui montrer un exercice d'histoire qui a particulièrement retenu mon attention. Pendant qu'Aby sort son crayon pour me montrer le processus à suivre , elle nous interrompt . De sa voix piquante , elle invite Aby à boire et à grignoter d'abord. Il réclame juste un vers pour lui et moi avant de porter toute son attention sur moi . Je jubile de l'intérieur lorsque je sens la jalousie exploser en elle au point où son poing gauche se serre . Elle nous apporte 3 verres d'eau et une carafe sur un plateau et serre Abdel puis elle même. Je me serre ensuite toute seule et prend une gorgée d'eau glacée qui me rafraîchit. Au moment où je m'apprête à poser une question à mon frère , elle lui demande de se lever et de la suivre car elle n'arrive pas à prendre un livre qui est au dessus de son armoire . Abdel tout gentil et naïf la suit d'un air légèrement agacé . Ils me laissent tout seul et entament les marches des escaliers . La scène devant moi m'attriste beaucoup mais je ne dit rien . Ils font environ 20 minutes là haut avant de redescendre calmement sans livre à la main. Ils ont l'air tous les deux chamboulés et sa perruque à elle semble avoir bougé . Abdel a l'air gené et ne me regarde pas droit dans les yeux . En voyant mon visage tourné vers eux , elle arrange sa mini robe et me lance un sourire narquois. J'ai tellement de théories en tête que mon visage se crispe d'une émotion que je ne saurais pas identifier. J'ai trop de questions .
-Abdel , peut tu regarder maintenant que j'ai fini ? Dis je pour casser ce silence
- J'arrive. Rétorque-t-il en se dépêchant dans les escaliers.
Les heures passent et je vois sur mon téléphone un appel manqué de Fatma . Je me dépêche de la rappeler mais rien . Elle est sûrement occupée. Lorsque que le pieds de Joanna me frôle pour la énième fois en essayant d'atteindre Abdel , je décide que j'ai trop supporté leur petit jeu pour aujourd'hui.
- Merci pour tout Joanna , vraiment - Elle me regarde l'air surpris - mais Aby et moi nous devons partir.
- Quoi ? Enfin , je veux dire... Pourquoi maintenant ?
- Il se fait tard et nos parents nous attendent.
Avant qu'elle ne puisse l'ouvrir à nouveau Aby soutient mes propos et commencent à ranger ses affaires la mine serrée.
Pendant que j'arrête un taxi , les deux tourtereaux se disent encore au revoir au portail . Elle jacasse et gesticule dans tous les sens mais Abdel ne la regarde pas , il a plutôt l'air perdu .
Es ce par rapport au même sujet de la dernière fois ?
En même temps , un taxi orange s'arrête et accepte d'aller dans notre zone . Je discute bien du prix avant d'appeler Abdel . Nous montons dans le taxi qui fait la moitié du trajet puis s'arrête à cause des bouchons. Consciente que je dois rentrer tôt pour aider Fatma , je demande à Abdel de continuer à pieds . La nuit est déjà tombée et Abdel me tient la main pour marcher .
- Je suis grande ! Je lui dis en retirant ma main de la sienne toujours contrariée pour ce qu'il s'est passé avec cette bécasse. Rien que de les imaginer ensemble, ça me fout les boucles et je lance un tchip .
-Tchrrrr
-Tu as quoi ?
Je n'ai même pas eu le temps de répondre que j'entends d'une voix inconnue "donnez moi tout" . Nous nous retournons à la minute et mes yeux se posent sur un jeune garçon plus âgé que nous avec un couteau en main. Il sent l'alcool et a l'air saoul.
- Qu'es ce tu veux ? Abdel lui lance après être passé devant moi
- Elle ! Dis le gars d'un air amusé
Abdel le pousse et son couteau tombe sur le sol . Il ne s'abaisse même pas pour le ramasser tellement qu'il est sonné .
- Je veux tout ce qui est chère sur vous ! Dit il à nouveau
- Tais toi bouffon ! Dit Abdel avant de se prendre un coup de poing au visage . Je hurle toute apeurée ! Mon Dieu protège le .
Abdel se lève et lui rend . Au moment où le gars s'apprêtait à déclencher une bagarre , je renverse un peu moins d'une poignée de piment épicée de ce matin , et je vise bien son visage noir . Il ferme les yeux et crie de toutes ses forces . Je sors une bouteille d'eau de mon sac à dos et je lui donne avant de m'enfuir avec Abdel . Il sourit de mon ingéniosité car il était évident que le type était plus fort . Au portail Fatma vient nous ouvrir . Elle attendait là, inquiète.
En nous voyant venir de loin moi et Abdel avec des marques rouges sur son visage, elle accourt vers nous .
- Comment c'est arrivé ?
Lorsqu'il allait ouvrir sa bouche pour dire la vérité , je suis passée devant et j'ai menti qu'il avait trébuché sur une pierre qu'il n'avait pas repérée. J'ai ensuite ajouté que j'allais le soigner et nous sommes entrés dans la cuisine de ma mère . Fatma nous a laissés seul et est allée se coucher sans même réclamer ses épices. Elle devait être vraiment fatiguée. Quand je reviens avec la boîte à pharmacie , Abdel a tiré une chaise et s'est assis . Il regardait des photos de ma mère et moi posées sur la table.
- Fatma a dû les oublier ici . Quelle étourdie ! Dis-je en tentant de les lui arracher des mains. Je suis toujours fâchée contre lui .
- Tu était particulièrement mignonne sur celle-ci . Dit il doucement.
- Je n'avais que 3 dents et presque pas de cheveux !
- Mais t'étais belle quand même ... dit il en plongeant son regard dans le mien. Je me sens tout d'un coup timide . Il s'humidifie les lèvres puis demande des nouvelles de ma mère. Je sens que c'est le moment de lui en parler .
- Avec toutes ces révisions je n'ai pas eu le temps de t'en parler mais... - il devient tout de suite plus attentif - ma mère est très malade depuis 2 mois .
- Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? Je suis ton ami non ? Dit il comme pour me blâmer .
La voix tremblante , je lui explique tout en glissant bien le fait que nous avons besoin d'aide car je ne pense pas que maman ait assez économisé pour se soigner. Mes yeux deviennent humides :
- Aby s'il te plaît aide nous . Je te revaudrais ça dès que possible.
Il me prend dans ses bras et me dit que ça va aller . Lorsqu'il ajoute qu'il sera toujours là pour moi , je ne peux m'empêcher de penser à la scène avec Joanna. Nous sommes de deux mondes différents et la vie me le fait comprendre tous les jours . Aujourd'hui pour la première fois , j'ai mis notre relation en cause et je me suis dit qu'il se pourrait que ce ne soit pas toujours nous . Quand il me relâche une larme me perle doucement sur la joue . Il l'essuie avec son pouce et essaie de me rassurer. Nous n'avons jamais été aussi proches , mais j'avoue que j'aime bien cette proximité là. Je détesterai qu'une fille comme Joanna nous sépare. Je continue à lui essuyer le visage lorsqu'il me dit qu'il me semble tendu depuis chez Joanna , quelque peu pensive . J'aimerais lui dire ce que j'ai sur le cœur mais je ne veux pas montrer que je suis contrariée.
- Tu sais avec Joanna... essaie-t-il
- S'il te plaît, ne me parle pas d'elle et crois moi la prochaine fois que tu iras chez ta petite amie , tu me laisseras ici . Dis-je même si je mourrait d'envie qu'il m'en dise plus .
- Non non non non non , ce n'est pas ...
- okay si tu veux en tout cas moi j'ai fini de te soigner. Il se fait tard , que veux-tu manger avant d'aller dormir?
- Au fait... elle...
- Super il y a du mafé , tu adores ça !
- Tu es fâchée contre moi ? Il me demande lorsque je pose son assiette sur la table à côté de la mienne.
- Mangeons ça va refroidir.
Rien que d'en parler ça pourrait me couper l'appétit alors que je dois être en forme pour demain.
Avant de partir , il me prend dans ses bras par derrière et me dit qu'il passera demain voir ma mère. Je le remercie et il part .
Je prend une bonne douche chaude car il fait un peu froid , enfile mon pyjama et fait ma prière. Je fais 30 minutes de lecture puis je m'endors inconsciemment le livre en main .
Je me lève au beau milieu de la nuit et court voir ma mère pour aucune raison . Lorsque j'ouvre sa chambre , je trouve Joanna en train de lui faire des menaces. Maman trop atteinte par sa maladie, ne parle plus et n'entend plus rien non plus mais elle est apeurée. Tout d'un coup Joanna se rapproche de ma mère et attrape son cou . Elle ne sait sûrement pas que je suis là. Ses mains se serre de plus en plus au tour du cou de maman, mais je l'assome par derrière avec un vase plein d'eau. À ma grande surprise, lorsque le vase se brise sur la tête de Joanna , des litres et des litres de sang en sortent. Tellement que la chambre se met à se remplir de sang. Je crie très fort d'un cris strident puis brouillard. Je me réveille dans mon lit . C'était un vilain cauchemar. Par précaution, je vais quand même voir ma mère qui dort profondément. Je fais une petite prière au seigneur en lui demandant de protéger ma maman car elle est tout ce que j'ai. Je me mets ensuite à étudier jusqu'au petit matin.
Le lendemain je sors de bonne heure car c'est à moi de m'occuper du petit déjeuner de la famille. Ça m'ennuie un peu car tonton n'est pas là. Je fais alors la table pour Abdel , sa mère et sa grand-mère. J'emporte tout ce dont j'ai besoin dans un panier et j'entre dans leur grande salle à manger par la porte qui la sépare de notre cuisine à nous . Il n'y a personne alors j'en profite pour faire la table en écoutant de la musique. Celle ci est tellement entraînante que je baisse ma garde et commence à danser et à fredonner . Je compte me retourner avec le chariot lorsque quelqu'un me tape doucement sur le dos . Je me retourne pour voir madame Thiam qui me fait un large sourire. Elle est tellement belle dès le matin . Je ne l'ai jamais vu sans maquillage, elle est toujours apprêtée et toujours bien habillée .
- Bonjour !
- Bonjour tantie !
- Tchrrrrrrr gnanmogodéhi ! Me dit Yaye toujours aigrie !
- Maman s'il te plaît ! Ajoute sa belle-fille pour la calmer.
Abdel arrive de manière inopportune et embrasse sa maman sur la joue, il me fait un sourire avant de tripoter la joue de Yaye à côté de qui il s'assoit. La maison des Thiam n'a absolument rien avoir avec celle de Joanna, elle est décorée avec des meubles du style old money et tout est extrêmement gigantesque ici . Le salon rien qu'à lui peut faire toute la maison où je vis . La majorité des éléments décoratifs sont dorés ou argentés et tout est fait sur mesure . Abdel me sort de ma rêverie en me demandant d'aller préparer ma mère et moi car nous sortons . Puis sa maman ajoute que le chauffeur passera nous prendre dans 1 heure . Abdel est le meilleur !
Je les laisse manger et part préparer ma mère d'abord, puis moi-même. La maladie l'a tellement affectée qu'elle est devenue inapte à faire des actions simples . Les bactéries ont attaqués la majorité de ses organes donc elle n'entend, ni ne parle depuis des semaines et sa vue devient de plus en plus floue . Je suis très contente d'enfin avoir une chance de la guérir. J'y vais avec ma mère et Aby pendant que Fatma reste à la maison . Aby et moi ne nous parlons à peine durant le trajet à cause de la situation d'hier mais surtout à cause de la gravité du cas de maman. Abdel ne dit plus rien car il ne l'a jamais vu ainsi. Un silence de mort et une grande gêne nous suit jusqu'à l'hôpital où maman est tout de suite mise en soins intensifs . Elle y restera pendant deux semaines au moins puis elle pourra rentrer avec nous . Nous passons la journée avec elle et rentrons en début de soirée. Je décide de venir la voir tous les jours et que Fatma ira pendant ma période de compositions qui commence ce lundi. Les jours passent et tout se passe à merveille. Le premier jour est destiné aux oraux et se passe mieux que prévu. Comme nous finissons tôt, nous passons sur le chemin du retour voir ma mère avant de rentrer . On y retrouve déjà Fatma qui a l'air plus qu'irritée . Selon ses dires , l'état de maman s'est détérioré et elle a été transmise tôt ce matin en salle d'opération . Aby et Fatma s'asseillent côte à côte sur un bac , pendant que moi je fais les cents pas dans la salle d'attente de l'hôpital . Je fais de temps en temps des prières à Dieu en lui demandant de garder ma mère car je n'ai personne d'autre . Tout d'un coup , le médecin sort de la salle d'opération accompagné d'une infirmière .
- Gnamien Angedo ?
Je cours vers lui et je lui dit que je suis sa fille . Il plonge son regard dans le mien avec un air de compassion. Puis il me demande où est mon père. Je lui dit que je n'en ai jamais eu et que maman est mon tout . Il me sourit avant de m'annoncer qu'elle va bien pour l'instant. Son état s'est stabilisé mais qu'elle doit encore rester sous tranquillisants . Je souris en retour assez émue et il me demande de revenir demain la voir . Fatma me prend dans ses bras et nous rentrons tous les trois à la maison. On pourrait croire que la situation de ma mère me gêne dans mes études mais au contraire , c'est ma plus grande motivation. Je dois réussir pour elle. Je travaille d'arrache-pied tous les jours et toutes les nuits pour avoir les meilleures notes et aller dans les meilleures universités. Un après-midi , toujours dans cette semaine de composition, je passe à la mosquée avant de rentrer à la maison. Comme nous ne sommes pas dans le même centre de composition , Abdel doit être rentré depuis des heures déjà . Je comprends cela lorsque je vois ses 6 appels manqués et les 3 autres de Fatma , on ne fait pas plus dramatique que ces deux-là.
J'arrive à la maison et je rentre directe leur dire que je suis en vie . À ma grande surprise, Abdel est assis à la cuisine sur la même chaise que la dernière fois , il n'a pas l'air bien du tout .
- Tu étais où ?
- Je n'étais pas perdu monsieur ! J'ai juste fait un détour avant de rentrer .
Je lui dit pour le rassurer. Fatma qui a entendu ma voix , débarque à la minute en pleurs. Ses yeux sont rouges comme tout son visage d'ailleurs. Ce matin, elle avait des nattes mais je vois qu'elle les a défait. Elle se rapproche de moi et je ne dit rien . Elle essuie une larme avec sa main gauche, pendant que la droite me tient la main . Je la fixe . Ses lèvres roses et pulpeuses s'ouvrent pour dire quelque chose mais elle bégaie d'abord. Je regarde Abdel qui lui a la tête baissée .
- Elle est morte Freddy ...
Je ne dis rien .

Scandale Au ManoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant