Gabriel :
– Tu vois, tu n'as pas à avoir peur de nous.
Il fit un petit oui de la tête. Ces phéromones de détresse sont bel et bien parties à présent, j'espère que ça va durer.
– Tu as encore faim ?
Non.
Je m'approche de la table pour récupérer son bol, quand soudain l'Oméga se lève brusquement et se prend le pied dans la chaise. Il tombe, puis lève les mains devant son visage.
– Mince, tu vas bien ?
– Tu as dû te faire mal...
Nous nous sommes agenouillés autour de lui pour l'aider à se relever, mais il était tendu comme pas possible et ces phéromones de tout à l'heure étaient réapparues.Nous nous arrêtâmes tous deux pendant quelques secondes, puis tout doucement, Edward le prit dans ses bras sans trop le serrer, jusqu'à ce qu'il se détende complètement.
– Tu vois, lui dis-je en lui prenant les mains, nous ne te ferons aucun mal, tu ne souffriras pas avec nous !
Une larme coula sur sa joue, puis une autre, et encore une autre...
– Vous ne me battrez pas ? demanda-t-il d'une voix douce et brisée tout en sanglotant.Voilà quelle était la première phrase qu'il nous adressa...
– Tu es libre à présent, tu es définitivement libre. Maintenant, accepte-nous à tes côtés, je t'en supplie. Laisse-nous te montrer que l'amour peut guérir tes blessures, et que tu n'as plus besoin de porter seul le poids du passé, dit Edward.
20:30
L'Oméga s'était endormi dans sa chambre. Il avait pleuré longtemps, sa peine avait pris le dessus sur la situation et il avait baissé les bras, pour le moment. Mais Gabriel était sûr d'une chose, ce ne serait pas aussi facile que ça. Il reste beaucoup de choses à accomplir pour que leur âme sœur leur fasse entièrement confiance. Et ça, seul le temps pourra les aider. Nous en avons aussi profité pour désinfecter sa petite blessure qu'il s'était faite le matin même, en s'arrachant la perfusion.
– Tu as faim ?
– Oui, un peu.
Il partit dans la cuisine pour préparer un repas.
Je me rends dans le salon. Une grande baie vitrée le surplombait, et en observant la ville animée, je pouvais voir les points lumineux de la circulation danser comme des fils scintillants. Je réalise que dans ce monde où tout bouge sans cesse, la paix se trouve souvent dans le silence et le calme. C'est lorsque l'on s'éloigne du tumulte que l'on entend vraiment les battements de son propre cœur, et qu'on découvre ce qui compte réellement pour nous.
– Et voilà pour mon merveilleux mari.
– Merci, mon amour. Je prends l'assiette qu'il me tend, la pose sur la table basse et m'approche de lui.
– Embrasse-moi, s'il te plaît, j'en ai tellement besoin...
Alors Edward m'embrassa, avec tellement de force que nous tombâmes sur le canapé. Nous nous sommes mis à rire et la soirée fut paisible.
– Tu te souviens de notre maison dans la campagne de Hokuriku ?
– Oui, pourquoi ?
– Je sais que c'est un peu soudain, mais j'aimerais que nous y emménagions avec l'Oméga. Il a besoin d'espace, de temps, de calme. La ville n'est pas le meilleur moyen de le remettre sur pied.
– Alors on fera ça, tu sais...
Il s'arrêta de parler et me regarda droit dans les yeux. Ce n'était pas dans ses habitudes de perdre la parole, et je lui laissai prendre une grande inspiration avant de continuer.
– C'est bizarre... Depuis que je le connais, j'ai une drôle de sensation à l'intérieur de moi. À l'inverse du lien habituel qu'on peut ressentir avec son Oméga, je me retrouve avec quelque chose de complètement nouveau. J'ai l'impression que ce n'est pas comme toi, mais que je tiens quand même à lui... Tu as la capacité de sentir ces phéromones, alors que moi, je n'y arrive pas vrai ment.Moi, je... je vois, et je ne comprends pas pourquoi !Gabriel Snow commençait à comprendre la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les trois.
Dans un couple Alpha et Oméga, il y a qu'un seul lien qui les unit. Pourtant, qu'en est-il des troubles...Deux jours plus tard :
L'Oméga d'or dans les bras d'Edward. Depuis qu'il était tombé en larmes la dernière fois, il n'avait plus parlé, pas un seul bruit ne sortait de sa bouche.
– Bien dormi ? demanda-t-il en caressant ses cheveux.
Un petit oui de la tête et l'Oméga s'éloigna de l'Alpha.
Il est vrai que le contact physique entre eux s'était amélioré, mais pas au point de faire confiance dès les premiers jours non plus.
– Tu as peut-être une petite faim ?
Non.
Depuis la veille, il ne mangeait presque pas, ce qui inquiétait les deux amants. Il reprenait du poil de la bête, mais avait l'air d'une certaine façon très mal. Et nous n'avions pas eu le courage de lui révéler qu'il était dans un hôpital. Il n'avait pas l'air à l'aise avec la perfusion la première fois qu'on l'a vue.
La vérité, c'est que les deux Alphas voulaient l'emmener le plus vite possible à leur maison de campagne à Hokuriku, et qu'ils allaient l'emmener le soir même.
– On doit te parler de quelque chose, tu veux bien nous écouter ?
Oui.
- Ce soir, on aimerait t'emmener dans une autre maison, à la campagne. Cet endroit te fera du bien et tu te sentiras mieux qu'en ville.
Son visage méfiant jusqu'à présent devint lumineux et souriant.
– Il y a la forêt là-bas ?
Edward et moi avons eu le souffle coupé, puis je me repris et lui dis :
– Oui, il y a beaucoup de forêts là-bas, tu aimes la forêt ?
Oui.
Un sourire de notre part, et lui aussi sourit.
Le sien était tellement magnifique. Nous devions nous faire violence pour ne pas sauter sur lui à tout moment. Il n'avait pas besoin de ça maintenant, vraiment pas.
– Alors si tu es d'accord, nous t'y emmenons dès ce soir.
Oui.
Puis il se leva, et avant qu'il parte, je lui posai une dernière question :
– Comment tu t'appelles...
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Alphas Et Omega/ Romance
RomanceAlors que je continuais à m'enfoncer de plus en plus profondément dans l'eau glaciale, je prie une dernière inspiration, et me laissa happer par la mer.