The Happiest Man - Jikook

8. Contre toute attente

Jimin

La porte de l'appartement s'ouvrit à la volée, déconcentrant Minhyun. Il tourna la tête derrière lui, cherchant l'origine de cette voix que je reconnus immédiatement. Nous découvrîmes avec une réelle stupeur mon meilleur ami, Yoongi. Le choc, l'incompréhension et la colère étaient placardés sur son visage. Personne ne s'attendait à ce que Yoongi débarque sans prévenir...

— Mais qu'est-ce que tu fous, toi ?! cria-t-il brutalement à mon petit ami.
— Rien qui ne te concerne, cracha Minhyun en retour. Reste en dehors de notre couple et tout ira bien pour toi.

Un frisson longea ma colonne vertébrale lorsque Minhyun cracha son venin, son poison, à mon ami qui, lui, ne se démonta guère. Il ne sourcilla pas, il ne trembla pas, il n'eut absolument pas peur de mon petit ami enragé.

— Tu me menaces ? Tu penses sérieusement que tu es en position de me menacer ? Que tu as le droit de me menacer ? l'interrogea Yoongi, incrédule.

Mais encore une fois, ses paroles n'eurent guère raison de Minhyun. Il ne craignait personne, mes amis encore moins... Minhyun était, en ce moment même, inatteignable, imperturbable. Il ricana, il se gaussa des paroles de mon ami, au grand dam de ce dernier.

— Et qui t'es, toi, pour débarquer chez nous sans aucune autorisation ? attaqua-t-il, impitoyable.

La situation sembla inextricable, loin de prendre fin avec Minhyun qui reprenait le dessus chaque fois mais c'était mal connaître mon bon ami, qui ne comptait pas se laisser faire. Oh ça jamais. Yoongi refusait de se laisser marcher sur les pieds.
Tandis que moi, je ne bougeais pas d'un iota, muet comme une carpe.

— Sauf que ce n'est pas ta propriété. Jimi est l'unique propriétaire de cet appartement. Ne t'approprie pas son lieu de vie sans même avoir pris le temps de lui demander son accord. N'oublie pas que Jimin peut te refuser ce droit, l'alarma-t-il froidement.
— Jimin ne dirait jamais non pour une chose aussi insignifiante, le contra mon petit copain, très sûr de lui. Il sait qu'on vit pratiquement ensemble et ça ne le dérange pas, en plus. On est en couple, au cas où ça t'aurait échappé.
— Justement. Vous êtes un couple. Jimin n'est pas un chien, il n'est pas ton sous-fifre, ni ton esclave et il possède les mêmes droits que toi, lui rappela Yoongi. Mais toi, tu te permets de le traiter comme un moins que rien, tu minimises ses sentiments alors que son bien-être et son bonheur devraient être ta priorité. Tu le rabaisses constamment, tu n'accordes aucune importance à ce qu'il te raconte, ce qu'il partage avec toi et tu décides pour deux.
— Mais qu'est-ce que...
— Laisse-moi finir ! En plus de toutes ces mauvaises choses, en entrant ici je vois que tu lui donnes des ordres, tu le menaces et tu le violentes ?! Où est passée ton humanité ?! T'es censé l'aimer !
— Il n'est pas censé me décevoir et me trahir ! se défendit mon amant.
— Qu'est-ce que tu appelles trahir ? Quelle est sa trahison ?
— Il cherche à ton prix à voir ce bouffon de psychologue ! se justifia-t-il, de plus en plus agacé par l'audace de Yoongi.

Yoongi pouffa puis se pinça l'arête du nez. Je voyais bien qu'il était exaspéré par le comportement de mon petit copain mais j'étais cloué par la peur pour parler.

— Tu ferais mieux de dégager, puisque tu ne peux pas comprendre et agir comme une personne civilisée, décida Yoongi, que un ton sérieux.

Je vis Minhyun plisser les yeux, comme lorsqu'il n'appréciait pas une remarque qu'on lui avait fait.

— C'est toi qui n'as rien à faire ici, t'es le seul qui devrait foutre le camp. J'ai le droit de rester chez mon mec.
— Sors ou je te colle les flics aux fesses, le menaça Yoongi, le regard noir.

Jamais mon ami n'avait paru aussi sérieux, furieux et menaçant en même temps. Son expression faciale difficilement descriptible, mélangeant rage profonde et gravité, me fit presque trembler. En effet, ce n'était pas courant de voir mon ami aussi révolté. Je retins ma respiration et ne bougea pas d'un poil. Un silence digne d'un monastère tomba dans la pièce brusquement, comme si les menaces de Yoongi avaient eu le pouvoir d'arrêter le temps. Aucun de nous trois de décrocha un mot. Jusqu'à ce que Minhyun décide de se relever. Sans un mot. Je l'observai enfiler sa grande veste en cuir qu'il avait l'habitude de me prêter par-dessus son sweat, prendre son chat dans ses bras ainsi que ses gants. Il ne bouscula pas mon ami, il se tourna simplement dans ma direction et me lança un regard sombre et lourd de sens. Même de loin, l'agitation dans ses yeux était perceptible.