9. Le premier

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Jimin

            Les jours qui suivirent la petite soirée en compagnie de Taehyung et Yoongi passèrent lentement. Heureusement, mon hyung m'a tenu compagnie tous les soirs après nos travails respectifs, pour s'assurer que je ne tombe pas dans la déprime. Je l'ai remercié de toutes les façons possibles en l'invitant dans notre restaurant favori, en coupant ses cheveux comme il le souhaitait, en faisant des soirées jeux de société comme il chérissait ou encore en invitant Taehyung à la maison.
Étonnamment, j'étais devenu à l'aise rapidement en présence de Taehyung. Moi qui d'habitude pouvais prendre un certain temps avant d'être naturel avec quelqu'un... Taehyung avait ce petit don magique pour me mettre en confiance. Le fait qu'il fût le petit ami de mon hyung y était aussi pour quelque chose, sans doute.

Ce matin, je me levai de bonne heure. Nous étions samedi. Le psychologue devait venir chez moi.
Je fis mes besoins matinaux, m'habillai convenablement - un jean sobre ainsi qu'un tee-shirt à manches longues et un pull oversize - puis petit-déjeunai dans le calme, en imaginant comment allait se passer le rendez-vous. Dans mes souvenirs, M. Jeon était une personne douce, franche et calme, patiente surtout. Il m'a toujours laissé m'exprimer librement et ne m'a jamais assailli de questions tel des journalistes. Là encore, je n'avais aucune raison de m'en faire. M. Jeon détenait sûrement les solutions à mes problèmes, après tout c'était son devoir de m'aider.

J'ouvris les fenêtres pour aérer un peu la pièce. Le bruit s'élevait très haut, le bruit de cette cohue familière de la ville en contrebas. La circulation constante, les gens marchant dans les rues par milliers, la folie des marchés, les oiseaux, le vent... Une ville d'une telle envergure ne dormait jamais. Beaucoup de personnes travaillaient le weekend. Une grande majorité de la population. Or, je faisais partie des rares chanceux qui avaient deux jours de repos complets. Pourtant, cela ne m'aurait jamais déplu d'aller à la compagnie le samedi et le dimanche. Cependant, je devais vivement songer à un second job pour arrondir mes fins de mois car j'allais avoir du mal à payer mes factures... Le souci, c'était que je ne savais pas quel autre métier exercer... La compagnie me prenait pas mal de temps en semaine, il ne me restait donc que le weekend de libre. Cela voulait dire que j'allais être dans l'obligation de sacrifier mes deux jours de repos. Tant pis. J'étais bien trop jeune pour traîner des dettes sur mon dos, il me fallait à tout prix un salaire plus élevé, maintenant que je n'étais plus chez parents.
Je notai sur un post-it «chercher un job» puis le collai sur la table basse dans le salon, comme à mon habitude. Ma pauvre table basse était souvent recouverte de post-its en tout genre car j'avais bien trop peur d'oublier un rendez-vous important, une tâche à faire ou même quelque chose à acheter... Eh oui, bien souvent je me montrais tête en l'air contre mon gré. Et pour éviter que cela me porte préjudice, les post-its me sauvaient la mise.

Je jetai un œil à l'horloge murale style scandinave; elle affichait neuf heures quarante-deux. M. Jeon n'allait pas tarder à arriver. Soudain, je me souviens d'un détail qui me frappa.
« On mangera des petits gâteaux et des fruits secs. »
La seconde d'après, je cherchais des petits gâteaux qui pourraient satisfaire le psychologue. Je le faisais se déplacer jusque chez moi un samedi matin alors lui offrir de quoi grignoter était selon moi la moindre des politesses.
Je dénichai une boîte de mochis à la framboise et la posai ensuite sur la table basse. Puis je m'assis sur le canapé et attendis. Il ne se passa pas une seconde avant que mon cerveau ne se remette à tourner à plein régime. Être seul à attendre dans mon salon laissait à mon cerveau le temps de prendre le dessus. Pleins de questions inondèrent mon esprit, sur le rendez-vous qui approchait à grands pas. Un courant d'air vint même me chatouiller le cou. Un courant d'air ? Les fenêtres !
Je me levai subitement pour fermer les fenêtres puis revins m'asseoir sur mon canapé.

Après ce qui m'a semblé être une éternité, des coups francs résonnèrent dans l'entrée. Je déglutis. La nervosité refit surface. Et s'il s'agissait de Minhyun ? Je secouai la tête pour me ressaisir, ce dont j'avais réellement besoin.
En me levant, mes mains devinrent moites. Ça va aller, Jimin.
J'ouvris la porte et accueillis M. Jeon, qui me souriait poliment. Je lui ai communiqué mon adresse hier pour qu'il puisse venir.

The Happiest Man - JikookWhere stories live. Discover now