Chap2

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Mexico-Mexico City
04 Août
Villa de los Riveras
23:40



PDV: RUBY






- Fer.....Fernando, c'est toi ?

Le ciel maintenant dégagé, je peux à présent voir son visage. Et pour le coup, je ne l'ai pas raté.

- No, es la chupacabra. Imbécil.
(Non, c'est le chupacabra, imbécile.)

Comme il est drôle, mon frère. Toujours là à jouer, à se moquer, à pousser mes limites. Il sait exactement quoi dire pour me faire sourire, mais aussi pour me faire perdre patience. Il a un certains contrôle  sur mes émotions. Je l'aime tellement que cette colère qui monte en moi, je ne sais plus si elle est réelle ou juste un reflet de tout ce que je garde en moi depuis si longtemps.

Je serre ce foutu couteau dans ma main, pas parce que je veux lui faire du mal, mais parce que parfois, je suis juste dépassée. Ces émotions me submergent je ne sais plus comment les gérer. Pourtant, au fond de moi, je sais que je ne lui ferais jamais de mal. C'est lui, mon frère, la seule personne qui m'ancre encore dans cette réalité tordue.

Je soupire, relâchant mon emprise sur la lame, essayant de calmer cette rage qui n'est qu'une façade pour cacher ma vulnérabilité

- C'est pas ça le problème. Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? Lui dis-je

Il me toise du regard et je sens que sa réponse ne va pas me plaire.

- Así que lo hiciste a propósito, loca.
(Donc tu l'as fait exprès, sale folle.) T'as bien vu qu'on est au beau milieu de la nuit. Qu'est-ce que tu fais ici ? T'es un loup-garou, c'est ça ? Me dit-il d'un ton tranchant

- Hey hermano, si tu continues à me les casser, je te coupe ta langue maintenant. Comprendido ? (compris)

Il lève les mains en signe de reddition et se met à rire. Ce qui me laisse perplexe. Il aime rire de tout et de rien, ce connard.

- Qu'est-ce qui te fait rire, toi ?

- Ta tête.

- On a la même tête, imbécile. Mais bon, pourquoi t'es là ?

Il baisse ses mains et son visage change d'expression. J'aurais pas dû lui demander ça, car j'aime pas quand mi hermano devient sérieux ou qu'il s'inquiète.

Même si on est jumeaux, beaucoup de choses nous différencient. Je peux même dire qu'on est opposés, mais on se ressemble quand même.

Comme par exemple, j'ai le teint mat. Mais je suis latino, car la femme qui m'a mise au monde est brésilienne et, quant à mon père, je ne sais rien de lui. Fernando, lui, a le teint plus clair. J'ai des cheveux longs châtains bouclés. Lui aussi a les cheveux bouclés, mais noir. J'ai des yeux bruns, mais lui a des yeux bleus. Je fais 1m69 et lui fait 1m80. Je suis le portrait craché de ma mère ; quant à lui, peut-être qu'il ressemble à notre père, difficile à dire, on l'a jamais connu. Il nous a abandonnés à notre naissance.

Mais ce qui nous différencie le plus, c'est notre mentalité. Fernando n'est pas fait pour ce monde, du moins pas celui dans lequel je vis. Il est trop pur pour tuer, il n'en a même pas la capacité. La violence, c'est pas son truc, jamais. Il est de ceux qui préfèrent s'échapper dans des univers fictifs, à travers ses animes ou ses discussions sans fin sur les voitures, des sujets qui, franchement, me passent au-dessus de la tête. Des trucs de garçons, comme il dirait. Moi, j'y connais rien, et pour être honnête, ça ne m'intéresse pas non plus.

RubyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant