𝐓𝐇𝐄 𝐋𝐎𝐒𝐓 𝐏𝐑𝐎𝐌𝐈𝐒𝐄 | ❛ᵗᵒᵈᵒᵈᵉᵏᵘ❜

𝟢.𝟨.

Ils restèrent ainsi de longues minutes, prirent tout le temps nécessaire pour s'apaiser. Lorsque ce fut fait, le regard de l'un s'abaissa et celui de l'autre se releva au même moment. Aussitôt, leurs pupilles se sondèrent. Une telle brillance luisait à la surface de leurs yeux, que tous deux semblaient prêts à lâcher quelques larmes. Ils l'auraient d'ailleurs peut-être fait si le plus petit ne s'était pas décidé à briser le silence avant. Il avait besoin de savoir ce que son amant ressentait après tout cela.

- C-c'était comment ? s'enquit-il, maladroitement.

- C'était bien...Izuku, c'était très bien, parfait. J'ai tout aimé.

Sur ce murmure, le bicolore embrassa tendrement le front de son partenaire, qui termina de se tranquilliser.

- Tout ? T'en es certain ? l'interrogea-t-il, un sourire amusé au coin des lèvres.

Tout de suite, le plus grand détourna les yeux alors qu'il se remémorait les quelques difficultés ayant semé leur soirée.

- Ok...c'était pas gagné dès le début... mais j'en garderai pas un mauvais souvenir, le rassura-t-il. Et pour toi, comment c'était ? lui demanda-t-il en retour, soutenant de nouveau son regard.

- Pour moi aussi c'était très bien, Shoto, parfait, lui sourit-il, rougissant timidement.

Heureux de l'entendre, il lui rendit son sourire, tendre et rasséréné. Puis, quand une question lui trotta en tête, il rougit légèrement à son tour.

- On pourra le refaire, comme ça ?

Le temps d'un instant, le plus petit releva les sourcils, surpris. Vite, son visage retrouva la douce expression l'ayant dominé à peine plus tôt.

- Avec plaisir, lui murmura-t-il.

Sur ces brèves paroles, Midoriya laissa retomber sa joue contre la poitrine de son partenaire. Aimant sentir la tiédeur de son visage contre sa peau, le bicolore s'attela à tendrement caresser ses cheveux. Ce geste, le vert l'apprécia tout autant. Il se laissa donc aller à cette douceur que lui adressait Todoroki, et se crut prêt à s'assoupir si jamais il venait à fermer les yeux. Mais ces derniers firent tout autre chose. Observant distraitement le décor se dressant dans leur champ de vision, leur curiosité fut vite attisée par un objet laissé non loin du futon.

Entre leurs vêtements éparpillés au sol, le carnet du plus grand reposait là. À sa surface, la petite pile de poèmes qu'il avait passé en revue était coincée sous l'élastique. Le plus jeune la contempla, finit complètement happé lorsqu'il reconnut à son sommet le poème dont le titre avait retenu son attention plus tôt dans la soirée. À nouveau, il s'interrogea sur ces quelques mots : Sauve Moi Des Flammes. Il tenta d'en saisir le sens, plus que pour aucun autre des écrits de son partenaire. Celui-là donnait la sensation de porter en lui quelque chose de bien plus important, de bien plus puissant. En cette simple phrase, Izuku percevait un étrange mélange de détresse et d'espoir. La volonté d'écraser la première et d'accéder au deuxième par ses propres moyens, lui tirailla soudainement le cœur.

Contre sa poitrine, le plus grand sentit le poing de son amant se resserrer d'un seul coup. Surpris, il jeta un regard au plus petit, qui ne le lui rendit pas. Ses iris étaient bien trop appelées par ce qu'elles fixaient pour remarquer quoi que ce soit d'autre. Discernant le tourment présent au fond d'elles, Shoto suivit leur trajectoire et trouva sans mal l'objet de leur contemplation. La curiosité qu'engendraient ses poèmes, celui-ci en particulier, paraissait être poussée à un point tel que les méninges du vert tournaient à plein régime. Mais le bicolore n'était pas d'avis à les laisser tourner si vite, si ce n'était pour rien obtenir au final. Elles méritaient qu'on ralentisse leur rythme, autrement, elles ne causeraient rien de plus qu'un mal de crâne.