𝐓𝐇𝐄 𝐋𝐎𝐒𝐓 𝐏𝐑𝐎𝐌𝐈𝐒𝐄 | ❛ᵗᵒᵈᵒᵈᵉᵏᵘ❜

𝟢.𝟤.

Depuis près d'une dizaine de minutes, le bicolore faisait le tour de ses placards, jetait quelques vêtements sur son futon et sa chaise de bureau de temps à autre. Il cherchait quelque chose à se mettre, quelque chose qui irait pour cette sortie avec le plus petit. Mais, les fringues, ce n'était franchement pas son point fort. Lorsqu'il n'était pas vêtu de son uniforme scolaire ou de son costume de héros, il s'habillait sobrement et confortablement, sans s'attarder sur l'apparence que cela lui donnait.

Alors, quand il se retrouva dressé au milieu de sa chambre, les tiroirs de sa commode ouverts et ses autres meubles parsemés d'habits, il se sentit complètement perdu. Il n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit de grandiose. Néanmoins, il souhaitait faire un petit effort vestimentaire qui plairait à Izuku. Sauf qu'il n'avait aucune idée de comment s'y prendre.

Lâchant un soupir, il était à deux doigts de chercher des conseils potentiellement foireux sur internet lorsque sa porte s'ouvrit à la volée, le retenant ainsi de mettre à exécution son idée. Dans l'encadrement, la silhouette de Katsuki apparut.

- Hé, double-face, j'ai-

Filant à travers la pièce sans même qu'on l'y ait invité, le cendré s'arrêta subitement en remarquant le décor l'entourant. Ses yeux balayèrent les vêtements jonchant les lieux, avant de s'arrêter sur leur possesseur.

- Mais qu'est-ce que tu fous !? T'as pris ta chambre pour un showroom raté ?

- Non, je sors avec Izuku tout à l'heure, donc je comptais me changer, répondit-il, entamant de ramasser son désordre.

D'un œil méprisant, l'explosif dévisagea son ami de haut en bas, puis les habits sortis des placards, avant de revenir sur leur détenteur.

- Et t'es prêt à remplacer le torchon que tu portes par un autre visiblement.

- Je porte le même uniforme que toi, Bakugo...

- Ouais, et sur toi il fait torchon.

Interpelé par cette remarque, le bicolore interrompit sa tâche et s'observa comme il le put. Le blond se pressant lui aussi de débarrasser les meubles de ce qu'il jugeait être des chiffons, son ami le détailla à son tour, essayant de comprendre en quoi leur uniforme seyait bien à Katsuki et pas à lui. Sa chemise n'était pourtant pas plus froissée que la sienne, son pantalon était parfaitement taillé, sa veste également, sa cravate était même bien mieux nouée que celle du cendré.

Ne parvenant pas à savoir pourquoi il était le seul à sembler être vêtu d'un torchon, il ne chercha pas davantage. Les dires du blond n'étaient de toute façon pas toujours des plus fiables. Néanmoins, ils l'étaient parfois. Alors, puisqu'il était à sa disposition, Shoto supposa qu'il pouvait peut-être tenter de trouver conseil auprès de lui.

- T'as une idée de ce que je pourrais mettre ?

Venant de ramasser au sol le dernier habit désordonnant la pièce, Bakugo se figea. Le rouge de ses iris donna l'impression de fusiller le plus grand lorsqu'il se posa sur lui. Cet idiot asymétrique était-il réellement en train de chercher son aide pour un rendez-vous ? Avec cet autre abruti aux cheveux verts en plus de ça ?

- Tch, ferme-la ! Je sais pas ce qu'il aime ton mec moi...

Dans un geste rageur, l'explosif déposa la pile de vêtements sur la commode d'où ils provenaient. Todoroki, de loin plus calmement, fit de même avec les quelques tissus qu'il avait pris la peine de récolter. Dressé aux côtés du blond, il le zieutait tandis qu'il avait sorti son téléphone de sa poche et pianotait désormais frénétiquement dessus.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Tu vas te taire oui !?

Le bicolore n'essaya pas d'insister et le laissa terminer d'écrire ce qui semblait être un message. Une fois cela fait, Katsuki croisa les bras contre son torse et, du bas de son dos, prit appui contre le meuble près de lui. Le regardant taper du pied, Shoto s'abstint de l'interroger sur sa présence ici. Sous un étrange silence et sans s'échanger un seul regard, les deux garçons attendirent. Qu'attendaient-ils au juste ? Le plus grand n'en avait aucune idée, mais supposait qu'il le saurait bien assez tôt. Et il avait raison.