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Luciana :

Je n'avais pas revu Carmelina depuis des semaines. En réalité, je n'avais pas eu la moindre nouvelle d'elle. James, m'avait informée qu'elle était partie en voyage, probablement dans son pays d'origine, quelque part en Europe de l'Est, d'après ce qu'il avait pu deviner de ses rares confidences et de son prénom. C'était étrange de penser à elle sans la colère qui, habituellement, accompagnait toute pensée à son sujet. Cette absence me troublait. Pas de confrontation, pas de remarques acerbes, juste un vide silencieux.

Les jours passaient, et une certaine appréhension commençait à m'envahir. Je savais que notre rencontre était inévitable, mais le manque d'informations me rendait nerveuse. Puis, l'invitation pour le Forum International des entreprises me parvint. Un événement de taille où se réunissaient les grands noms du monde des affaires. Inutile de dire que j'y étais attendue, mais la vraie question était : Carmelina serait-elle présente ? J'en étais convaincue, surtout que ce forum se tenait en Croatie, où elle se trouvait déjà.

Le jour du départ arriva. Je me retrouvais dans le salon de ma villa, jetant un dernier regard aux vitres sur lesquelles la pluie tambourinait doucement. Elijah, m'attendait déjà dans la voiture, discutant distraitement avec l'un de mes gardes du corps. Il me lançait des sourires rassurants, sans doute conscient de l'agitation qui me rongeait. J'inspirai profondément avant de descendre l'escalier en marbre, me répétant que tout irait bien.

Notre jet privé nous attendait sur le tarmac, élégant et imposant sous le ciel gris. Une légère brise soulevait mes cheveux, et je me surprenais à penser à Carmelina, encore une fois. Que préparait-elle ? Pourquoi ce silence ? En m'installant confortablement dans le fauteuil en cuir blanc, je sentis Elijah poser sa main sur la mienne, une chaleur réconfortante.

- Tu es prête pour ce forum ? me demanda-t-il avec un sourire.

Je lui répondis par un signe de tête, tentant de cacher le tourbillon d'émotions qui se battait en moi.

- Oui, prête.

Pourtant, malgré l'organisation sans faille, je ne pouvais me débarrasser de cette sensation d'appréhension. Carmelina serait là, bien sûr. Et nous serions tous logés dans le même hôtel. Une idée qui aurait dû me paraître insignifiante, mais qui faisait battre mon cœur d'une façon inhabituelle.

L'avion décolla doucement, s'élevant dans les airs comme une promesse suspendue, me laissant seule avec mes pensées et cette étrange sensation que rien ne se passerait comme prévu.

***

Lieu : Aéroport Franjo Tuđman, Croatie

Le vol se déroula sans encombre, le paysage changeant progressivement des tours métalliques de la ville à des collines verdoyantes et, enfin, à une côte bordée de falaises escarpées. La ville où se tenait le forum était une perle rare, un mélange d'architecture ancienne et de modernité, nichée entre montagnes et océan. À notre arrivée, un chauffeur nous attendait pour nous conduire à l'hôtel, un établissement aussi exclusif que prestigieux, dont le seul nom évoquait un luxe inégalé.

Lorsque nous franchîmes les portes de l'hôtel, un souffle de richesse et d'élégance nous enveloppa instantanément. Le hall était somptueux, avec ses hauts plafonds ornés de fresques délicates et ses lustres majestueux qui diffusaient une lumière douce et chaleureuse. Le marbre, d'un blanc pur strié de veines dorées, réfléchissait la lumière en de subtils éclats sous mes talons.

Les valets s'approchèrent rapidement pour prendre nos valises, s'inclinant légèrement devant nous. Leur efficacité était presque silencieuse, chaque geste mesuré, chaque mot soigneusement choisi pour renforcer l'idée que cet endroit était réservé aux élites.

Carmelina Où les histoires vivent. Découvrez maintenant