Carmelina

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La soirée officielle terminée, l'ambiance à l'hôtel est plus détendue, presque langoureuse. Elijah et moi rentrons ensemble, les couloirs tapissés de velours absorbant le bruit de nos pas. La fatigue se lit sur son visage, et je devine qu'il ne tardera pas à aller se coucher.

- Tu es sûre de vouloir y aller ? me demande-t-il, posant une main légère sur mon épaule. Son regard est empli de sollicitude, mais aussi de cette pointe de lassitude que je connais bien.

- Oui, ne t'inquiète pas. Je ne resterai pas longtemps, lui dis-je, mon ton se voulant rassurant. Tu devrais te reposer, tu as eu une longue journée.

Il soupire légèrement, se passant une main dans les cheveux avant de m'embrasser tendrement sur le front.

- Fais attention à toi. Et ne rentre pas trop tard, d'accord ?

Je hoche la tête, lui offrant un sourire doux avant de le regarder entrer dans notre suite. À peine la porte refermée, mon expression change, laissant place à une détermination que j'avais soigneusement dissimulée.

En me dirigeant vers la chambre pour me changer, consciente que l'after-party est l'occasion parfaite pour marquer les esprits. J'opte pour un body en dentelle noire, un choix à la fois audacieux et provocateur, qui dévoile juste ce qu'il faut de peau. Un pantalon tailleur noir, ajusté à la perfection, vient compléter l'ensemble, épousant mes formes avec une élégance audacieuse. Pas de veste, rien pour dissimuler mes épaules dénudées. Un simple collier en or vient orner mon cou, minimaliste mais suffisant pour capter la lumière.

Mon reflet dans le miroir me renvoie l'image d'une femme sûre d'elle, prête à jouer son rôle dans ce jeu de séduction et de pouvoir.

C'est parfait. Carmelina ne pourra pas m'ignorer éternellement...

Je descends dans le hall de l'hôtel, où la rumeur de la fête se fait déjà entendre. Des éclats de rire, des voix plus graves échangent quelques confidences, et une musique entraînante s'échappe des portes du salon où se tient l'after-party.

En entrant, l'atmosphère est tout autre que celle du gala. Les lumières sont tamisées, créant des halos d'intimité autour des groupes dispersés ça et là. Des serveurs en tenues impeccables circulent avec des plateaux chargés de cocktails colorés, et l'odeur douce des parfums de soirée se mêle à celle des boissons exotiques.

Je repère Carmelina presque immédiatement. Elle est là, debout près du bar, un verre à la main, entourée d'un petit groupe d'admirateurs, hommes et femmes confondus. Mais ce n'est pas sa compagnie qui attire mon regard, c'est elle. Sa tenue, cette fois, est plus décontractée, mais tout aussi saisissante.

Elle porte une combinaison fluide, d'un blanc immaculé, qui contraste parfaitement avec sa peau bronzée. Le décolleté, subtilement plongeant, ajoute une touche de sensualité sans jamais être vulgaire. Mais ce qui frappe le plus, c'est sa posture : droite, assurée, elle dégage une autorité naturelle qui impose le respect.

Je m'avance, ma démarche assurée, et attrape un verre au passage. Les conversations se taisent un instant lorsque je m'approche, puis reprennent de plus belle, comme si ma présence avait simplement ajouté une touche de piment à la soirée.

Nos regards se croisent. Cette fois, impossible pour elle de m'ignorer. Ses yeux parcourent ma silhouette avec une lenteur calculée, une évaluation silencieuse que je ressens jusqu'au bout des ongles.

Mais Carmelina, fidèle à elle-même, ne laisse rien paraître. Son expression reste impassible, tout juste polie, comme si elle ne voyait en moi qu'une simple invitée parmi tant d'autres.

Je m'approche du bar et me place à une distance raisonnable, juste assez pour capter son attention sans en avoir l'air. Les battements de mon cœur s'accélèrent un peu, non pas par nervosité, mais par l'excitation du jeu qui commence. Je prends une gorgée de mon verre, mes yeux rivés sur elle, sans pour autant initier le contact visuel.