Rose Noire, Tome 2 : Il Padrino & La Madrina

Chapitre 37 Maï

La limousine ralentit, je sens mon cœur s'accélérer, chaque battement résonnant dans ma poitrine. Je jette un coup d'œil vers Marta, qui me sourit doucement, comme pour m'assurer que tout va bien. Mais au fond de moi, je sais que ce n'est pas nécessaire. Mon impatience de retrouver John, de le voir, de sentir sa présence rassurante à mes côtés surpasse tout le reste.

Lorsqu'elle s'arrête enfin, une vague d'émotion me submerge. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur, mais l'excitation est trop forte. J'ouvre la porte, mes mains légèrement tremblantes, et je descends de la voiture, mon regard cherchant immédiatement celui de mon mari. Marta me désigne son bras, ma main l'entoure puis nous pénétrons dans les lieux.

Et je le vois, enfin.

Son allure imposante et confiante comme toujours. Ses yeux se figent sur moi. Je découvre cette lueur familière, mélange de désir, de protection, et de quelque chose de plus profond, de plus tendre. Mon cœur bondit à cette vision, et tout le reste disparaît. Le monde pourrait bien s'effondrer autour de nous, rien d'autre n'existe que cet instant, cet homme, cet amour.

Sans attendre, je me dirige vers lui, mes pas rapides, guidés par cette irrésistible envie de le rejoindre. Chaque seconde semble durer une éternité, et pourtant, je suis soudainement là, dans ses bras, sa chaleur m'enveloppant comme une promesse de sécurité et de passion.

Mon mari, mon John.

Nos âmes sont impitoyables, mais notre amour, lui, est indestructible, forgé dans les flammes du chaos et gravé dans la puissance brute de notre future union.

Je lève les yeux vers lui, mes lèvres s'étirant en un sourire que je ne peux contenir, et dans son regard, je trouve tout ce dont j'ai besoin.

— Digne d'une reine, annonce-t-il à voix haute, sa voix résonnant avec force et clarté. Les mots retentissent dans l'air, captant l'attention de tous ceux présents. Je sens le poids de l'instant, l'importance de ce qu'il vient de déclarer.

Mon cœur bat un peu plus fort en entendant ces mots, prononcés avec tant de conviction. John n'a jamais été du genre à faire des déclarations à la légère, et celle-ci est faite pour marquer les esprits. Il m'a toujours traitée comme sa partenaire, son égale, mais aujourd'hui, devant tous ceux qui composent notre monde, il me place sur un piédestal, digne de ce titre puissant.

Je serre sa main un peu plus fort, puis je me tourne pour faire face à nos alliés, ceux qui nous ont soutenus, combattus, et respectés tout au long de notre ascension. Leurs regards sont emplis de respect, de reconnaissance, et je sais que chacun d'eux comprend maintenant, s'ils ne l'avaient pas déjà compris, que nous sommes ici pour gouverner ensemble.

Le prêtre parle, ses mots retentissent dans l'air, évoquant les promesses sacrées, les devoirs d'amour et de dévotion. Mais ses paroles se fondent dans le fond, un murmure lointain face à la présence écrasante de John à mes côtés. Mon regard ne quitte pas le sien, mes pensées ne tournent qu'autour de lui. Il est tout ce que je vois, tout ce que je ressens, tout ce que je veux.

Chaque battement de mon cœur semble synchronisé avec le sien, chaque respiration est un écho du souffle qu'il prend. Il est mon ancre, ma force, mon monde. L'idée de passer ma vie à ses côtés ne me fait pas peur, bien au contraire, elle me remplit d'une certitude inébranlable. Pour lui, je ferai n'importe quoi. Pour lui, je donnerais tout, même ma vie.

Le moment crucial arrive, et le prêtre se tourne vers moi, ses yeux emplis de solennité.

— Maï Etcheveria, souhaitez-vous épouser John Costa, promettant de lui être dévoué sur cette terre et même aux cieux ?