Chapitre 2

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Arrivée à hauteur de Gabriel, je l'interpellai d'une voix ferme, mais le scélérat me jaugea avec un mépris non dissimulé, comme si j'étais une vulgaire poussière venue s'accrocher à sa précieuse chaussure, avant de poursuivre son chemin dans une indifférence qui n'en était que plus insultante.

Comme si j'allais me laisser décourager par si peu !

Je fis volte-face, bien décidée à ne pas leur laisser la moindre échappatoire. Mes petits pieds martelaient le sol tandis que je me précipitais pour les devancer. Une fois en position, je plantai mon pied contre le mur, leur barrant ainsi le passage. Bien sûr, il leur aurait été facile de m'éviter en me contournant, mais j'étais certaine qu'ils ne le feraient pas. Leur fierté, je le savais, ne permettrait pas une telle esquive. Si mes prévisions étaient correctes, ils seraient si choqués et offusqués par ma témérité qu'ils choisiraient plutôt la confrontation.

Devant mon sourire innocent, presque candide, les quatre garçons me dévisagèrent comme si j'avais perdu la raison.

Peut-être n'étaient-ils pas si loin de la vérité.

- J'ai enfin toute votre attention, parfait.

- Que crois-tu être en train de faire ? demanda Gabriel, haussant un sourcil avec son arrogance habituelle.

- Vous barrer la route ?

- Et...

- Vous voudriez savoir pourquoi... Oh ! Pas besoin de faire cette tête offusquée, Nathan, je t'ai coupé la parole, ce n'est pas la fin du monde. D'ailleurs, puisque je sais déjà ce que tu allais dire, épargnons-nous ce discours inutile. J'ai faim, et j'aimerais bien manger.

- Tu préfères..., commença Chris.

- Oui, je préfère nourrir mon estomac plutôt que de rester en la présence de vos altesses, dis-je, un sourire espiègle aux lèvres. Mais trêve de bavardages, à qui comptez-vous remettre le dernier bracelet ?

- Pourquoi ? Ça t'intéresse ? s'étonna Nathan, l'air surpris.

Je me mis à rire, frappant le mur du poing dans un élan de dérision.

- Oh, tu étais sérieux ? Désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher. Je veux juste savoir à qui vous allez donner ce fameux bracelet.

- Attends une minute ! C'est toi ! S'écria soudain Félix.

- Oui, c'est bien moi. Qui aurait cru qu'un simple mortel pourrait me reconnaitre ? Pour ceux qui l'ignorent toujours, je suis la déesse Artémis. La seule et l'unique.

Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire devant leurs mines déconcertées, grimaçantes d'incrédulité.

- Qu'est-ce que tu racontes ! Tu es la jumelle de Flora, c'est toi qui l'as empêchée de s'asseoir à côté de Gabriel, en classe, tout à l'heure !

Gabriel se tourna vers moi pour vérifier la véracité de l'affirmation. Je lui répondis par un sourire mesquin.

- Vous ne reconnaissez même pas vos propres camarades de classe ? Quelle mémoire déplorable ! Je pourrais presque vous plaindre... Vous arrivez, au moins, à vous rappeler des visages de vos futurs joueurs et joueuses ? Bon, ne soyons pas trop exigeants : au moins les joueuses, ou est-ce encore trop demander ? me moquai-je. Sans vouloir vous offenser, bien sûr.

- Les filles dont tu parles sont toutes magnifiques, de vraies déesses. Comment pourrions-nous les oublier ? Ce serait un sacrilège de notre part. Toi, par contre... as-tu vu ton apparence ? Tu devrais vraiment prendre soin de toi, sans offense, bien sûr, rétorqua Gabriel avec ce même sourire narquois.

L'enfoiré et la psychopathe : Diane pour Déception - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant