Chapitre 3

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J'avais néanmoins l'espoir que leur résolution ne fléchirait pas pour si peu. Fort heureusement, les sages avertissements de mes deux amis allaient, en réalité, produire l'effet inverse. Je décidai alors d'enfoncer le dernier clou dans le cercueil.

- Alors ? C'est oui ou non, les froussards ?

Gabriel, visiblement irrité par les paroles d'Alex et Damien, serra la mâchoire, mais le défi qui brûlait dans ses yeux ne s'éteignit pas. Davantage vexé par mes provocations, il extirpa de sa poche un bracelet qu'il brandit devant moi, le balançant comme un trophée qu'il n'était pas prêt à m'offrir.

- Tu parles fort pour quelqu'un d'aussi petit, ricana Gabriel, sa voix dégoulinant de condescendance. Espérons que ton courage ne t'abandonnera pas une fois le jeu entamé. Ne viens pas pleurnicher et te lamenter si jamais tu y laisses tes plumes... et peut-être même ta virginité, si je ne m'abuse, car tu as tout l'air d'une fille de ce genre.

- Virginité ? demanda innocemment Flore.

- Quoi ? Virginité ? Mais non, il a dit vitalité ! M'empressai-je de mentir en feignant de rire de sa méprise.

- Pourquoi ?

- Il s'agit d'un jeu très exigeant, qui voit souvent les participants se livrer à des activités sportives éreintantes, nécessitant une grande vitalité.

Le sourire fripon qui étira les lèvres sensuelles de Gabriel m'hérissa les poils de la nuque.

- Ta sœur n'a pas tort. Désirerais-tu savoir où ça se passe ?

Allait-il vraiment oser ?

- Au lit, murmura-t-il avec un éclat de malice alors que je criais « au Mali » en même temps pour couvrir sa voix.

- Quoi ! Comment ça ?!

- C'est juste pour rire, on ne va pas vraiment voyager jusqu'au Mali pour un jeu, répondis-je à Flore, feignant la désinvolture.

- Dans ce cas, bonne chance.

La manière délicate et raffinée avec laquelle Flore coupait sa viande, en petits morceaux précis, sans jamais faire grincer son couteau sur l'assiette, ni toucher la table de son poignet, m'impressionnait. Aurais-je été une autre, je me serais crue face à une véritable aristocrate tant ses gestes étaient empreints d'élégance. Mais je connaissais déjà l'éducation prestigieuse qu'avait reçue ma jumelle, ce qui m'épargnait l'étonnement que je devinais chez mes amis.

Soudain, je saisis Gabriel par son tee-shirt. Les autres sur ses talons, il me suivit docilement, intrigué par ce que je pouvais bien lui vouloir.

Que pouvais-je bien leur dire ? Ah là là...

Gabriel incarnait l'archétype même de la séduction, un être dont la simple présence pouvait figer le temps. Son corps, sculpté avec la précision d'une œuvre d'art divine, exhibait des muscles hérités du dieu Apollon, suggérant une puissance brute et magnétique. Ses yeux, d'un argent liquide, avaient le pouvoir de sonder les âmes, oscillant entre une douceur captivante et un danger latent, en fonction de ses désirs. Chaque mot qu'il articulait, avec cette voix grave et envoûtante, était une promesse de tentation irrésistible. Lorsqu'il entrait dans une pièce, il absorbait tous les regards, comme un vortex irrésistible, et chacun se retrouvait soumis à son charme avant même qu'il ne daigne esquisser un sourire. Conquérir et subjuguer était pour lui une seconde nature, il n'avait même pas besoin de recourir à sa richesse pour enflammer les passions et avoir tout le monde à ses pieds.

Chris possédait un corps musclé mais élancé, révélant une élégance innée, voire aristocratique. Ses yeux, d'un bleu presque éthéré, brillaient comme deux saphirs précieux, captivant quiconque osait croiser son regard. Entourés de longs cils noirs, ces joyaux exprimaient des émotions profondes et intenses, ajoutant une dimension séduisante à son visage angélique. Ses cheveux teints en gris et son visage d'une beauté androgyne lui conféraient une aura mystique et intemporelle. Chris incarnait une beauté si fascinante qu'il était impossible de ne pas le comparer à Dorian Gray.

L'enfoiré et la psychopathe : Diane pour Déception - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant