Chapitre 4

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« Le premier ressemble à un ours, le deuxième à une armoire à glace... quant au troisième, c'est une énigme. Difficile de dire s'il incarne une montagne, un mur ou Shrek », murmura ma conscience, pleine d'ironie. Un rire discret m'échappa malgré moi.

Leur carrure imposante n'allait pourtant pas me dissuader de réagir face à leur comportement exaspérant et irrespectueux.

- Lapins en rut numéro un, deux et trois, éloignez-vous immédiatement de ma sœur et ordonnez à vos camarades de cesser de tourmenter les miens... allez, dépêchez-vous.

- Sinon quoi ? riposta le capitaine de l'équipe avec un sourire narquois.

À mon grand dam, il semblait que j'étais devenue la distraction principale de la journée. Toute l'assemblée, y compris les chasseurs, était suspendue à mes lèvres.

- Tout dépend de ce que tu souhaites éviter comme conséquence, répondis-je, la voix pleine de sous-entendus.

Je fermai les yeux un instant, luttant pour contenir la colère qui montait en moi. J'étais à bout. Une journée entière à m'inquiéter pour Flora, à tenir tête à tant de personnes alors que le sommeil me fuyait, mettait mes nerfs à rude épreuve. Ces tensions faisaient émerger en moi une part sombre, une noirceur que j'avais enfouie au plus profond de mon être.

J'avais désespérément envie de... Non, c'était une très mauvaise idée.

En croisant le regard humide de ma sœur, je mordis ma joue jusqu'au sang.

- Écoutez-moi bien, bande de malotrus, lâchez-les sur-le-champ ! Et non, ce n'est pas une invitation à débattre. Sinon, vous allez le regretter amèrement.

- Que pourrait bien nous faire un microbe de ta taille ? se moqua le capitaine de l'équipe de rugby, son arrogance transpirant dans chaque mot. Flora sera mienne, une fille aussi parfaite m'est destinée. D'ailleurs, c'est un honneur pour elle de m'appartenir.

- Tout comme ce sera un honneur pour toi d'embrasser ma chaussure, rétorquai-je.

Mon impulsivité était décidément difficile à maîtriser. Je repris la parole :

- Écoute-moi bien, sale porc, ma sœur n'est ni un objet ni un trophée, alors fais-moi le plaisir de fermer ta grande gueule si c'est pour déblatérer des absurdités, et retire immédiatement tes sales pattes d'elle, ou je te jure que je te les couperai en petits morceaux, partie par partie, en veillant bien à ce que tu sois conscient tout au long du processus. C'est clair ?

- Tu es cinglée !

- Et tu es un pervers. Maintenant que les présentations sont faites, dégage.

- Tu n'oserais pas...

- Tu paries ?

- Espèce de... ! cracha le capitaine en s'avançant vers moi, visiblement prêt à me frapper.

Il ne croyait tout de même pas que j'allais rester plantée ici, à attendre sagement son coup, n'est-ce pas ?

Insolente petite créature, tu l'auras cherché, pensai-je.

« Petite créature ? Je te rappelle qu'il fait deux fois ta taille ! » me fit remarquer ma conscience, à la fois railleuse et affolée.

Je me préparai à esquiver le coup, mais avant que je ne puisse réagir, un pied frappa violemment le ventre de mon assaillant, l'envoyant valser à plusieurs mètres de moi.

- Pourquoi m'as-tu aidée ? demandai-je à Gabriel.

Il claqua la langue, agacé.

- Ne te fais pas d'illusions, ce n'était rien de personnel. Certaines filles ont tendance à se faire des films dès qu'on fait quelque chose de gentil pour elles.

L'enfoiré et la psychopathe : Diane pour Déception - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant