ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 1

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ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 1

     La sonnerie assourdissante de mon téléphone me réveille en sursaut. Mes paupières papillonnent le temps de m'habituer à la lumière jaunâtre qui traverse mes stores. Je me redresse dans mon lit et m'étire longuement avant de poser mes pieds sur le parquet frais de ma chambre.

     Mon visage est encore collant des larmes de la veille. Comme presque tous les matins. Merci papa. Merci Elijah, et merci la rentrée scolaire. Je pense que la plupart des étudiants sont d'accord pour élire ce jour le pire de l'année.

    Je me lève après avoir baillé un bon coup, puis me dirige lentement vers la fenêtre au bout de mon lit. J'ai toujours préféré coller mon lit au mur, alors elle est au niveau de mes pieds. J'appuie sur le boutons des volets électriques, et le boucan qu'ils font pour se lever me fait soupirer. Quand la vue est dégagée, je m'agenouille sur le lit pour regarder la rue. Il est encore tôt, alors je n'aperçois aucune voiture. Le ciel prend encore une teinte légèrement orangée, signe que le soleil à presque fini de se lever.

    Ensuite, je vais ouvrir ceux au-dessus de mon bureau, en face de mon lit. Il est très grand, donc il va du mur au fond de ma chambre presque jusqu'au mur où se tient la porte de ma salle de bain, inclue dans ma chambre.

    Une bonne chose dans ma minable vie, tiens !

    Je me dirige jusqu'à elle pour me préparer. Je prends une douche rapide, juste pour l'odeur - je préfère me doucher le soir. J'en sors grelottante quelques minutes plus tard et me sèche rapidement. Ce matin, je dois tout faire rapidement, pour pouvoir partir avant que mes parents se réveillent.

    Niveau vêtements, je ne vais pas me casser la tête. J'enfile un jean large bleu délavé et un top tube rouge foncé. Au cas où, je fourre un pull dans mon sac.

    Une fois habillée, je retourne dans la salle de bain pour finir de me préparer. A chaque pas, la boule dans mon ventre grossit. Je suis tellement angoissée que même respirer me demande un effort considérable. Ma poitrine est serrée et lourde. Je me sens compressée. C'est souvent comme ça que commençaient mes crises d'angoisse, avant, mais maintenant, je suis en constant stress, alors, difficile de percevoir si elles approchent. 

    2 septembre.

    Le retour - pas - tant attendu des cours. Je hais aussi le lycée.

    Je fouille le tiroir quelques secondes avant de trouver mes anxiolytiques. J'en avale deux avec une gorgée d'eau du robinet, puis remet la boîte dans le bordel sans nom qu'est mon tiroir. Je n'arrive pas à le ranger, comme ma chambre ou bien même mon bureau. Je suis tout bonnement incapable de le faire. Je n'ai pas le courage.

    Après quelques minutes à fixer mon reflet dans le miroir, l'effet commence à se ressentir. Ma cage thoracique se libère légèrement, mais assez pour me sentir mieux. Malgré tout, le vide qui étreint mon cœur depuis des mois ne s'estompe pas. Tous les matins, j'espère me réveiller en ressentant quelque chose. Tout m'ennuie à en mourir. Je n'apprécie plus rien faire, alors comme j'étais en vacances, je passais ma vie dans mon lit, à prier pour m'endormir et rêver de je-ne-sais-quoi qui pourrais me faire éprouver de la joie. Cette sensation me manque beaucoup. A vrai dire, je ne sais même plus ce que ça fait, d'être heureux. Ça fait des lustres que je suis seule avec moi-même. Peut-être que si j'avais eu des amis, ce serait différent, mais qui voudrait de ma compagnie ? Je suis tellement malheureuse que je tire la gueule toute la journée, j'ai même des fois du mal à trouver l'appétit. Le pire, dans tout ça, c'est que même mon état physique se dégrade. Plus je me regarde, plus mes yeux trouvent des recoins à inspecter. Je me trouve horriblement laide, et mon propre corps me dégoûte. Je me sens sale tout le temps.

𝐑𝐞𝐦𝐞𝐦𝐛𝐞𝐫 𝐌𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant