ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 4

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ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 4

Je sursaute quand une main se pose sur mon épaule, m'arrêtant dans ma course. Paniquée et sans réfléchir, je me retourne.

Aurais-je cru pouvoir me retrouver en face de lui une seconde fois en l'espace de cinq minutes ? Sûrement pas.

Mon corps se crispe d'emblée, me laissant face à lui sans possibilité d'échappatoire. Ma respiration se coupe et mon teint devient sans doute blafard.

Une pique de panique me remonte dans la gorge. D'instinct, je recule rapidement dans une tentative de fuir. Alors que je titubais sur un ou deux petits mètres, mon dos se heurte violemment à quelque chose derrière moi. Angoissée d'être bloquée, je fais un pas en avant, mais Caleb s'est déjà rapproché. Je me retourne, espérant tomber sur un professeur qui pourrait m'aider, mais mes yeux bruns sont directement attirés par une touffe blonde platine décolorée.

Je me stoppe, coincée entre eux deux. A peine une seconde plus tard, Clay, le brun, sort d'un coin sombre que je n'avais pas remarqué. Etrangement, je ne vois pas Ayden. Lui qui aime tant me voir me faire ridiculiser, il devrait venir ! C'est l'occasion parfaite ! On pourrait carrément croire que c'est son fantasme. Quel connard...

Je hais chacun d'entre eux, mais j'ai l'impression de le détester plus que les autres pour son inefficacité. Il ne sert littéralement à rien à part plus m'embarrasser. Rien que d'y penser, j'ai envie de pleurer.

- Bah... Alors, June, où est ce que tu vas, comme ça ? Tu ne comptais pas te barrer, si ? commence Caleb.

C'est à ce moment-là que les larmes me montent aux yeux. Je fixe mon regard sur un point derrière lui, évitant gracieusement le sien. C'est la meilleure chose que je puisse faire, de toute façon.

J'aperçois Eddi et Clay se rapprocher au devant de la scène, laissant mes arrières sans protection - mais de toute façon, qu'est ce que je pourrai faire ? Ils sont tous plus rapides que moi et me rattraperai. Caleb sait très bien que je n'ai pas les couilles de partir en courant.

Je reste donc immobile face à lui, les bras ballants et la respiration lourde. Je serre les poings, dans une tentative de me redonner du courage, mais j'ai tellement peur que mes mains tremblent.

Je suis si frustrée...

J'ai l'impression d'être inutile face à eux. A part me pisser dessus dès que je les vois, me mettre à trembler et ne rien répondre comme la pire des victimes, je ne suis capable de rien. Je ne comprends même pas leurs agissements. A vrai dire, avant que Caleb commence, je ne lui avais jamais parlé. Le fait est que je n'ai vraiment pas d'amis, ce qui lui semble surement parfait pour devenir une cible facile. Personne pour m'aider, personne pour me défendre, personne pour allez en parler. Je souffre continuellement sans avoir aucune chance de m'en sortir un jour. C'est pathétique.

Le blond bouge et commence à s'approcher de moi. Ses pupilles marrons me sondent avec insistance, m'embarrassant davantage. Je remonte enfin mon regard vers ses yeux, d'une froideur déconcertante. Je déteste ses yeux. Ils me révulsent. En fait, ils ressemblent à ceux d'Elijah. C'est comme si une part de lui me suivait partout où j'allais. Je hais ça. Dès que je pense à lui, je ressens à nouveau ses mains sur chaque parcelle de mon corps.

Caleb avance encore, jusqu'à ce que je doive lever la tête pour le regarder, ce que je ne fais pas. Je suis déjà tellement mal à l'aise que mon visage me brûle. J'ai horreur d'être ridiculisée comme ça. Je préfère regarder ses pieds, chaussés de chaussures neuves. J'avoue être un peu jalouse. J'ai toujours les mêmes converse depuis deux ans. Je les avais achetées avec mes économies parce que mes parents refusaient de m'acheter de nouvelles chaussures. Pourtant, j'avais pris des pointures en trop. Je me rappelle, j'avais passé la nuit à pleurer.

𝐑𝐞𝐦𝐞𝐦𝐛𝐞𝐫 𝐌𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant